le 19 octobre 2012
Démonstration de force.... de communication ! Au service de qui ? De quoi ?
Cinq cents militaires et gardes-mobiles, deux hélicoptères, épaulés du renfort de pelleteuses, bulldozers, camions de déménagement et camion bennes, pendant plusieurs jours dans notre campagne de Notre-Dame-des-Landes pour expulser une dizaine de lieux de vie et une centaine d'individus non violents.
Les promoteurs du projet d'aéroport, avec en tête les représentants des instances publiques départementale, régionale et nationale, voudraient-ils faire un gros coup de communication pour expliquer à nos concitoyens que sa construction est inéluctable?
Quel est le prix, économique et humain de se coup de com ?
Pour le volet financier, nos élus, qui ont forcément validé cette opération, devront inévitablement en communiquer le coût et en justifier l'engagement au service de la réalisation du chantier d'une entreprise privée, alors même que toutes les barrières juridiques ne sont pas encore levées et que les budgets de collectivités s'établissent sous la contrainte des restrictions.
Le coût humain est plus difficile à cerner et s'évaluera à la mesure de notre engagement et de notre solidarité.
Les éléments de langage de notre Préfet, relayés par la presse régionale et nationale cherchent à différencier les occupants « illégaux » de la ZAD des habitants antérieurs à la DUP de 2008 et donc des paysans opposants qui ont, par deux fois, investi les rues de Nantes.
Mais qui, ce déploiement militaire, digne du très grand banditisme, encercle-t-il et veut-il réduire au silence?
Quel patrimoine bâti, environnemental et social veut-il détruire?
La majorité des occupants de la ZAD, sont avant tout des militants non-violents qui s'opposent, comme nous, à ce projet inutile, et qui vont plus loin en mettant en application leur projet de société à long terme, en
démontrant, à leur échelle que c'est possible. En choisissant le site symbolique de Notre-Dame-des-Landes,
au delà de squatters défiant les lois de la République, ne mettent-ils pas en oeuvre la part transgressive de
notre lutte, que nous ne souhaitons pas investir nous même ?
Nous pouvons facilement discréditer leur collectif en mettant en avant les actions plus « musclées » de quelques personnes plus radicales comme il y en a dans tout mouvement politique. Nous pouvons ne pas adhérer totalement à leur méthode et leur choix. Mais nous pensons forcément à eux en regardant le dernier
film de Marie-Monique Robin, « Les Moissons du futur ».
Elle conclut qu'une autre façon de produire notre alimentation est possible, à condition de s'appuyer sur un réel volontarisme politique pour changer de paradigme agricole, et de se libérer du joug des multinationales de l'agro-industrie.
A Notre-Dame–des-Landes, les enjeux globaux sont les mêmes. Un projet de société durable respectueux de l'Homme et de l'Environnement ne peut tolérer ce projet d'un autre temps au service d'intérêts privés.
Nous ne pouvons donc pas accepter cet acte d'agression militaire contre une partie des opposants au projet
d’aéroport. En expulsant et détruisant les lieux de vie et d'expérimentation de la ZAD, en refusant de
recevoir les représentants du collectif, en refusant de prendre en compte nos questions, le pouvoir qui
s'affiche militaire, nous pousse à la radicalisation.
Nous sommes solidaires des occupants et expulsés de la ZAD, nous sommes tous des opposants
au projet d'aéroport.
Les agriculteurs du COPAIN 44
· Jacques CHIRON : 09 77 94 13 92
· Dominique GUITTON : 06.30.47.01.56
· Dominique LEBRETON : 06.74.17.28.50
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