Lettre ouverte à M. Notebaert – Président de Vinci
Airport
Notre Dame des Landes, le 4
septembre 2012
M Notebaert, nous vous disons merci pour votre
interview au journal L’Express, publié le 25 juillet
2012.
Vous êtes un
ingénieur, un homme pour qui deux et deux font quatre, pour qui un chat est un
chat.
Vous,
président de Vinci-Airports, déclarez à propos du
projet de Notre Dame des Landes : « Ce transfert n’est pas
une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique de
développement du territoire »
Enfin,
un porteur du projet qui nous donne une motivation vraisemblable pour créer un
aéroport à Notre Dame des Landes.
Vraiment,
merci, M. Notebaert. Vos propos sont d’ailleurs
confirmés dans ce même article par Alain Crozet, directeur du Laboratoire
d’économie des transports (LET), qui affirme : « C’est la seule
explication qui tienne. Le déménagement de Nantes-Atlantique libèrerait près de
600
hectares au sud de la ville, à proximité du
centre. »
Cela permet
de comprendre les conclusions du cabinet d’études de M. Fitoussi, engagé lors du
débat public de 2003 : « le projet de Notre Dame
des landes est un choix politique ». Ce qui signifie donc : un choix non technique,
non lié aux contraintes aéronautiques.
Cela
explique aussi l’incompréhension totale
des pilotes de ligne face à ce projet. Les pilotes sont de grands
techniciens de l’aéronautique et les seuls qui aient la liberté de parole. Nous
savons en effet que l’aéroport de Notre Dame, s’il se réalisait, serait, sur un
grand nombre d’aspects, moins
performant que l’actuel. D’ailleurs, il ne pourrait pas non
plus accueillir l’A 380.
Cela
explique enfin pourquoi nos arguments
techniques basés sur l’aspect aéronautique n’ont jamais été
contestés : ils sont effectivement justes ; d’un point de vue
aéronautique ce nouvel aéroport est effectivement totalement
inutile. Mais là n’est pas la question, n’est-ce
pas ?
Merci
encore, M. Notebaert, nous comprenons mieux la
situation dans laquelle nous nous trouvons.
Il reste
quelques détails qui pourraient chiffonner les Français et en particulier les
Ligériens.
Une déclaration
d’utilité publique
construite sur l’urgence des besoins aéronautiques, alors que ce
n’est pas cela la motivation. Là aussi, nous comprenons pourquoi deux
commissaires sur cinq se sont déclarés contre. Nous rappelons en outre que la
partie économique du dossier faisait miroiter un intérêt
économique à ce transfert et que nous savons désormais que les données ont été
truquées pour y parvenir…
Autre
détail, un homme politique, Jean Marc
Ayrault, aujourd’hui premier ministre, a depuis 2000, mis toute son
énergie pour faire avancer ce projet… Avec la discrétion qui le caractérise. Il
l’a fait en ne cessant de mentir aux Ligériens sur
le fond du dossier ; en commençant par ses proches du Parti
socialiste. Il est parvenu à faire injecter de fortes sommes d’argent
public, donc l’argent de ses électeurs, pour cofinancer ce projet.
Il a même fait mentir Mme
Aubry (« l’aéroport actuel est au
centre de Nantes ») et le candidat
Hollande lors de sa venue à Rennes (« tous les recours sont
épuisés »).
Que de
mensonges pour aménager le territoire !
Quel
mépris pour les terres agricoles, le bocage et ses
habitants !
Marcel Thébault
avec le soutien
de la coordination des opposants
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