Lettre ouverte de J. Bankir au directeur de la DGAC
Paris, 7 février 2014
Monsieur le Directeur Général,
A la suite de la lettre que je vous ai adressée le 31 décembre dernier, j’ai eu l’occasion de dialoguer avec des pilotes nantais et, à la réflexion, toute une série d’interrogations nous sont venues sur les aspects météorologiques. Ceux-ci, à notre connaissance, ont été traités assez superficiellement.
Or, comme souligné dans ma dernière lettre, le budget initial annoncé pour Notre Dame des Landes est plus que serré. Pour pouvoir justifier l’investissement de 500 millions d’Euros, on a rogné dans tous les domaines et limité la capacité de l’aéroport, à l’ouverture, à 4 millions de passagers, ce qui est le trafic actuel de Nantes-Atlantique. Comme je le disais précédemment, c’est la négation même de l’utilité de l’aéroport dont on n’imagine guère, à ce stade, qu’il puisse être opérationnel avant 2018 ou 2019.
On peut donc légitimement se poser la question du nombre d’impasses qui ont pu être faites ici où là.
J’ai le privilège de l’âge et d’avoir vécu l’ouverture de Roissy-Charles de Gaulle. Je me souviens parfaitement de ces jours, nombreux, les premières années, où le Bourget était parfaitement dégagé, Orly, légèrement dans le brouillard, et CDG, totalement inaccessible. Le mur de brouillard que l’on pénétrait sur les 10km qui séparent LBG de CDG, était spectaculaire. Le phénomène avait une telle ampleur que nous avions été amenés à baser un certain nombre de Caravelles à LBG, pendant les périodes critiques.
Ce n’est pas un cas unique. On construit des aéroports là où l’on évitait d’habiter, dans des zones humides et relativement désertes. Mais, dans le cas de CDG, lancé alors que le trafic croissait de 16% par an et doublait tous les 5 ans, avec les quatre pistes, l’extension des installations passagers, fret et industrielles, tout ce qui a été construit aux alentours, les villages environnant étant devenus des villes et, surtout, les 500.000 mouvements, ces incidences se sont faites rares. Ce ne sera pas le cas de NDL où le nombre de mouvements prévus restera ridiculement faible selon vos propres prévisions tandis que l’on évitera, espérons-le, qu’une ville se développe tout autour. Et cet aéroport doit être construit sur un plateau, à 60 mètres d’altitude en moyenne, terriblement humide.
La contrainte du brouillard risque d’ailleurs d’être sévère pour les compagnies régionales, les charters et les low-costs, soit la quasi-totalité du trafic de Nantes, ce type de compagnies n’ayant pas toujours la politique ou les moyens d’investir et/ou de maintenir la qualification machines/équipages, s’agissant d’approches en catégorie 3.
Monsieur le Directeur Général,
A la suite de la lettre que je vous ai adressée le 31 décembre dernier, j’ai eu l’occasion de dialoguer avec des pilotes nantais et, à la réflexion, toute une série d’interrogations nous sont venues sur les aspects météorologiques. Ceux-ci, à notre connaissance, ont été traités assez superficiellement.
Or, comme souligné dans ma dernière lettre, le budget initial annoncé pour Notre Dame des Landes est plus que serré. Pour pouvoir justifier l’investissement de 500 millions d’Euros, on a rogné dans tous les domaines et limité la capacité de l’aéroport, à l’ouverture, à 4 millions de passagers, ce qui est le trafic actuel de Nantes-Atlantique. Comme je le disais précédemment, c’est la négation même de l’utilité de l’aéroport dont on n’imagine guère, à ce stade, qu’il puisse être opérationnel avant 2018 ou 2019.
On peut donc légitimement se poser la question du nombre d’impasses qui ont pu être faites ici où là.
J’ai le privilège de l’âge et d’avoir vécu l’ouverture de Roissy-Charles de Gaulle. Je me souviens parfaitement de ces jours, nombreux, les premières années, où le Bourget était parfaitement dégagé, Orly, légèrement dans le brouillard, et CDG, totalement inaccessible. Le mur de brouillard que l’on pénétrait sur les 10km qui séparent LBG de CDG, était spectaculaire. Le phénomène avait une telle ampleur que nous avions été amenés à baser un certain nombre de Caravelles à LBG, pendant les périodes critiques.
Ce n’est pas un cas unique. On construit des aéroports là où l’on évitait d’habiter, dans des zones humides et relativement désertes. Mais, dans le cas de CDG, lancé alors que le trafic croissait de 16% par an et doublait tous les 5 ans, avec les quatre pistes, l’extension des installations passagers, fret et industrielles, tout ce qui a été construit aux alentours, les villages environnant étant devenus des villes et, surtout, les 500.000 mouvements, ces incidences se sont faites rares. Ce ne sera pas le cas de NDL où le nombre de mouvements prévus restera ridiculement faible selon vos propres prévisions tandis que l’on évitera, espérons-le, qu’une ville se développe tout autour. Et cet aéroport doit être construit sur un plateau, à 60 mètres d’altitude en moyenne, terriblement humide.
La contrainte du brouillard risque d’ailleurs d’être sévère pour les compagnies régionales, les charters et les low-costs, soit la quasi-totalité du trafic de Nantes, ce type de compagnies n’ayant pas toujours la politique ou les moyens d’investir et/ou de maintenir la qualification machines/équipages, s’agissant d’approches en catégorie 3.
Il y a enfin, le problème délicat du dégivrage, extrêmement polluant. ADP avait pris une infinité de précautions pour éviter la pollution d’une zone propre, de part et d’autre de la ligne de séparation des eaux de l’Oise et de la Marne. On espère que l’impasse dans ce domaine, n’est pas totale.
Mes amis pilotes ont donc rédigé le mémo qui est joint à cette lettre.
Nous espérons que vous voudrez bien répondre à leurs questions.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes salutations respectueuses.
Jacques Bankir
Lettre adressée à Monsieur Patrick Gandil, Directeur Général de l’Aviation Civile, DGAC, 50 rue Henri Farman, 75720 Paris cedex 15.
Pièces jointe : Memorandum du 7 février sur les questions posées par les pilotes, futurs utilisateurs de Notre Dame des Landes
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