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mercredi 19 février 2014

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc à Philippe Martin, Ministre de l'Ecologie

Quelneuc  le 31/12/2013

Monsieur Philippe MARTIN
Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie
Hôtel de Roquelaure
246 Bd St Germain
75007 Paris 7ème


Monsieur le Ministre,

Elu depuis 1986 et maire depuis 1995 de la petite commune de Quelneuc,  je vous prie de prendre connaissance d’une lettre ouverte que j’ai adressée la semaine passée à M. Auxiette.
Conscient des risques majeurs pour la vie sur notre planète liés aux excès de consommation des dérivés hydrocarbonés dont la combustion génère le gaz à effet de serre Co2, conduisant à des dérèglements climatiques inéluctables, j’ai beaucoup apprécié que vous ayez décidé de ne pas autoriser actuellement les recherches sur notre sol des gaz et huiles de schistes, puisqu’aussi bien ce sont précisément des dérivés eux-mêmes hydrocarbonés dont l’extraction laisse s’échapper dans l’atmosphère une quantité importante du fameux méthane (CH4), dont l’effet de serre est, hors combustion, 20 fois supérieur au seul CO2.

Nos grands élus de l’Ouest nous rappellent régulièrement, dans les colonnes de leurs publications respectives, la nécessité absolue de lutter contre le réchauffement climatique. Ils nous alertent, à juste titre, sur les conséquences dramatiques que connaîtront demain les jeunes générations, donc vos propres enfants et les leurs, si nous ne devenons pas raisonnables aujourd’hui.
Or, contre toute logique et malgré des faits têtus, dans une sorte d’amnésie collective de leurs grandes et judicieuses recommandations, ils applaudissent à la réalisation d’un aéroport à NDDL, jurant, dans une parfaite et étonnante mauvaise foi plus qu’hallucinante, que cet aéroport sera source de bonheur et de prospérité pour les bretons et ligériens, pour les décennies  à venir.
Que de mensonges, d’hypocrisies, contre-vérités et même ignorance chez certains, pour convaincre nos concitoyens, dont l’immense majorité ne possède pas les informations pour juger de l’aberration de ce projet ubuesque en ce début de XXIème siècle, projet qui n’est que le symbole d’un passé révolu.
Les arguments avancés et assénés à grand renfort de publicités payées par nos impôts, pour justifier l’injustifiable s’écroulent les uns après les autres :
  • Nantes Atlantique serait saturé : un pieux mensonge (voir mon courrier à M. Auxiette)
  • Il serait dangereux : il obtient le meilleur classement « A »
  • Il desservira le monde entier : faux. Les pistes auront l’exacte même longueur que NAI et ne supporteront donc que les mêmes jets.
  • 5 millions d’heures de travail seraient générées pour sa construction : la solution au chômage des bretons, je suppose (creuser et empierrer, à 6 m de profondeur, sous les pistes gorgées d’eau, détruire 1500 ha de terre et encore plus pour les accès, détruire des espèces protégées  mais construire pour tellement de bonheur promis à chacun). Or,  aujourd’hui, on nous dit que la rénovation de NAI aurait un coût plus élevé alors que le tramway n’est qu’à 1200m de l’aérogare. Cette rénovation devrait donc réjouir les décideurs puisqu’elle offrirait plus de travail et sans destruction des terres agricoles  si chères à notre ministre de l’agriculture.
  • A NDDL, les décollages et atterrissages seraient  incessants : mais, au fait, avec quelle énergie après-demain ? Pour transporter qui et où ? Oublierait-on de dire à nos concitoyens et aux bretons notamment que le kérosène n’est pas taxé, que le low-cost coûte énormément au contribuable, alors que l’on veut taxer encore et encore pour les transports de proximité des biens nécessaires à nos entreprises et à nos concitoyens.
Monsieur le Ministre, il est tellement patent qu’il serait préférable de relocaliser, notamment en Bretagne,  nombre de biens, produits quasi gratuitement par les pauvres du tiers-monde (le nouvel esclavagisme du XXIème siècle) et transportés par jet, au prix d’une pollution toujours croissante et de  faire payer au prix coûtant  les  loisirs lointains de nos concitoyens, que nos grands élus bretons, en contradiction avec leurs dires, ont fait le choix de toujours plus polluer. Je parie que notre Ministre du redressement Productif applaudirait toute relocalisation raisonnable et raisonnée.

Rassurez-vous, la nature si mal menée depuis plus d’un demi-siècle, ne supporte plus les outrages que nos élus s’acharnent à lui faire subir. Elle se venge déjà et ce n’est rien comparé à ce que les jeunes générations devront affronter.  Protégeons-les, si nous ne voulons pas être accusés de n’avoir été que de fieffés égoïstes. Devenons raisonnables, limitons au nécessaire et à l’utile les ressources épuisables et déjà trop consommées de nos dérivés hydrocarbonés. Nos grands élus ont conservé l’image des trente glorieuses. Ils n’acceptent pas les évidences. Malheureusement, ce seront leurs propres enfants qui paieront demain, au prix fort, leurs mensonges d’aujourd’hui. A une des membres de la Commission Chéreau à qui je le faisais remarquer, il me fut répondu  « je ne serai pas là pour le voir ». Je répondis que les reproches seraient émis à titre posthume. Belle mentalité ! Mais tellement courante, y compris chez nos élus qui se prétendent visionnaires mais ne sont en réalité qu’égoïstes arque-boutés à la défense d’intérêts très privés ou à une mégalomanie dérisoire..

Aujourd’hui, 31 décembre, NDDL et ses environs (Blain,  Saffré) sont sous les eaux. Demain, après les millions de tonnes de béton déversés et la destruction de toutes ces zones de rétention humides et  de cette faune si riche d’espèces protégées, je vous laisse le soin d’imaginer le désastre. Mais nos grands élus ne savent pas, ils feignent de croire ou de faire croire que « la croissance illimitée de  consommation de nos  richesses épuisables, donc limitées, peut encore être une réalité, alors qu’elle n’est  qu’absurdité.

La justification de ce projet ne repose plus que sur les projets immobiliers au Sud de Nantes, donc à la valorisation exponentielle de quelques notables propriétaires ou de grands groupes alléchés par les énormes plus-values immédiates en perspective  pour des actionnaires avides de biens matériels, mais non avisés et surtout aucunement visionnaires. Nous sommes à mille lieues de l’intérêt général.

Le bruit invoqué ne concernerait donc que la ville de Nantes située à 10kms de NAI. Munissez-vous d’un plan et observez Ablon et son lycée Georges Brassens  dans le prolongement de pistes d’où décollent 6 fois plus de jets qu’à NAI, et Villeneuve le Roi, à seulement 1Km d’Orly. Cet aéroport sera rénové, pas déplacé.

Loïc Marion chercheur à Rennes et grand spécialiste du lac de Grand Lieu a fort bien analysé et rejeté tous les faux arguments développés au sujet de ce lac. En revanche, des dérogations de destructions d’une faune remarquable viennent  de faire l’objet d’arrêtés les autorisant. Une honte, tout simplement. 

Hélas, comme le dit si bien la fable « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Forts d’une triste légalité politique (et encore ?), mais non d’une légitimité, et au mépris de l’avenir et des citoyens qui sont indignés,  messieurs les grands élus faites envoyer à NDDL toujours plus de CRS et garde mobiles, armés jusqu’aux dents,  ouvrir, par la force, la voie aux fossoyeurs. Monsieur le Ministre, si votre Ministère a encore une signification, si vous croyez en l’avenir de notre planète, ne soutenez pas ce projet. D’autres ministres vous applaudiront.

Merci, Monsieur le Ministre, d’avoir lu, les propos d’un élu et citoyen indigné et vigilant  
René Leblanc, maire
  Copie :  Mme DUFLOT  et Najat Belkacem; Mrs Montebourg,  Le Foll,  Garot,  Cuvilliers, Valls et Hamon     
                                            

jeudi 19 décembre 2013

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette

Lettre ouverte à  Monsieur Jacques Auxiette
Président du Syndicat Mixte Aéroportuaire (SMA)
Hôtel de la Région- 1 rue de la Loire
44000 Nantes
OBJET : Projet d’Aéroport du Grand Ouest (AGO). Pourquoi je n’y crois pas.

Monsieur le Président,

L’an passé, 36 Grands élus de l’Ouest appartenant à l’actuelle majorité, qualifiaient les opposants au Projet NDDL « d’activistes radicaux et violents » et justifiaient ainsi un déploiement massif de CRS et de gardes mobiles (plus de 600 fonctionnaires lourdement équipés) sur le site de Notre Dame des Landes. Vous-même, pour faire bonne mesure, surenchérissiez, accusant des opposants de criminels et d’apôtres de la décroissance. Et, aujourd’hui, poursuivant de votre mépris ces mêmes opposants, vous y allez de votre coutumière arrogance en parlant (sic) de siffler la fin de la récré.

 Si les mots ont un sens, je vous répondrai, Monsieur le Président, que tout ce qui est excessif est dérisoire.
En effet, depuis l’an dernier j’ai beaucoup réfléchi et analysé ce projet et malheureusement ai constaté tant d’incohérences, de mépris, d’arrogance, de contre-vérités, de contradictions et de mensonges de la part de ces grands élus que j’en viens à m’inquiéter devant tant d’ignorance et/ou de mauvaise foi de leur part et de la vôtre qui en êtes le porte étendard.

Alors qu’à longueur de colonnes de la presse régionale quotidienne, des lettres d’information de la Région Bretagne, du Conseil Général 35, de la Ville de Rennes ou du magazine de Rennes Métropole, ces élus mettent en garde nos concitoyens sur les conséquences dramatiques du réchauffement climatique et notamment sur l’impérieuse nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre (CO2 notamment, voire CH4), ils voudraient, en parfaite contradiction avec leurs grands principes, faire rêver les citoyens électeurs en ne jurant que par des décollages toujours plus nombreux, dans des jumbos toujours plus gros, leur promettant tellement d’emplois et de bonheur à la clé avec NDDL.

Hélas, devrais-je vous apprendre, Monsieur le Président, que l’or noir (molécules hydrocarbonées constituées de carbone et d’hydrogène) qui s’est constitué dans le sous-sol de notre planète terre, au cours de millions d’années, et dont le début de l’extraction ne remonte qu’au milieu du XIX siècle, a été consommé :

- en un siècle (1860-1960), pour un équivalent de 200 milliards de TEP (Tonnes Equivalents Pétrole),

- au demi-siècle suivant (1960-2010), pour un équivalent de 1000 Milliards de TEP (soit un multiple/an de 10)

- et aujourd’hui, la consommation annuelle atteint 32 milliards de TEP. (4 Tonnes/ habitant de la planète)

Ainsi, même à niveau constant, 1600 milliards de TEP seraient consommées au cours des 50 prochaines années. Or l’évaluation prouvée des réserves n’est pas supérieure à 1400 milliards de TEP, soit 40 années de consommation, les extractions devenant, par ailleurs, de plus en plus complexes et coûteuses. Et ensuite ? Y avez-vous seulement réfléchi, Monsieur le Président, ou l’ignorez-vous ? Si tel était le cas, je vous conseillerais, après la fin de la récré que vous prétendez perfidement siffler, de vous inscrire, de toute urgence, à des cours périscolaires sur ce problème et qui ne manquent pas d’être dispensés, je suppose, dans les écoles élémentaires de la Région des Pays de Loire.

Mais ce n’est pas tout, Monsieur le Président. Sachez que tout dérivé hydrocarboné (quelle que soit la longueur de sa chaîne), est précisément transformé en CO2 et H2O lors de sa combustion. Ce n’est que de la chimie élémentaire. Or, la quantité globale de C02 émis aujourd’hui par notre consommation excessive de ces dérivés est telle que la nature n’arrive plus à les absorber par la photosynthèse. Les excédents gigantesques sont largement responsables des dérèglements climatiques mondiaux (dérèglements multipliés par quatre au cours des seules 5 dernières années) ainsi que de l’acidification des océans, avec leurs conséquences dramatiques, à moyen terme, pour la survie des espèces aquatiques. La ville de Nanjing en Chine (10 millions d’habitants) a vécu un épisode douloureux très récemment liée à la pollution par micro-particules. Chez nous, Paris et de grandes villes de province viennent de connaître des problèmes graves qui ne feront que s’accroître si nous ne faisons pas évoluer nos comportements. Le saviez-vous ? Alors que l’honneur d’un élu, politique de surcroît, devrait consister à défendre l’intérêt général et le long terme, vous préférez satisfaire de très gros appétits privés, notamment immobiliers avec plus values, autour de l’aéroport de Nantes Atlantique.

Monsieur le Président, présenter NDDL comme la panacée pour le Grand Ouest, avec des décollages et des atterrissages passant de 47.000 annuels à plus de 100.000, voire 120.000 n’est qu’un mensonge et une tromperie de nos concitoyens. Votre ignoble propagande, à nos frais naturellement, constitue non seulement une erreur, mais une faute dont les générations futures ne manqueront pas de vous accabler, n’ayant été, pour votre part, qu’un piètre apôtre de fieffés égoïstes du consumérisme débridé. Ce projet n’est qu’un mauvais pas dans la mauvaise direction et vous en portez une lourde part de responsabilité. Imaginez que chaque Région du monde fasse votre analyse et se comporte ainsi. Où irions-nous ? Il est compréhensible que les humains manquant de l’indispensable ou du nécessaire souhaitent encore consommer davantage, et pour un temps, des dérivés hydrocarbonés. Mais nous, qui avons déjà tant pollué et pas toujours pour notre bien-être, devons impérativement donner l’exemple et nous tourner vers le progrès durable, le seul qui pourra assurer la survie du XXIème siècle. Au récent sommet climatique de Varsovie, des pays émergents nous l’ont rappelé avec force et raison.

Nous ne sommes pas les apôtres de la décroissance dont vous nous accablez. Bien au contraire, nous voulons des investissements massifs, fut-ce au prix fort, dans les technologies d’avenir qui produiront à terme suffisamment d’énergies primaires totalement non polluantes pour la satisfaction légitime de milliards d’êtres humains, à savoir : géothermie, photovoltaïque, énergie des océans (hydrolien, houlomotrice, marémotrice) etc… Nous ne sommes pas les criminels que vous décrivez. Vos propos sont méprisables et dénotent votre fébrilité et votre mal être dû à vos mensonges et vos incohérences. Nous ne sommes que de bons citoyens qui ont réfléchi et qui, en dehors de tout intérêt personnel, n’ont que la force de leur conviction pour alerter des dangers niés ou cachés par ceux qui n’ont pour tout horizon que leur aura, leur mégalomanie ou leurs intérêts très personnels et à court terme. Stéphane Hessel, tant louangé par toute la classe politique au moment de sa récente disparition, ne disait pas autre chose et comprenait fort justement notre profonde et légitime indignation. Il n’était pas criminel, que je sache.

Nous ne sommes pas davantage contre le mode de transport aérien, mais nous souhaitons qu’il devienne raisonné et raisonnable, qu’il intègre la raréfaction et l’épuisement prochain des dérivés hydrocarbonés qui, de surcroît, sont une source évidente et inexorable de dégâts majeurs pour la survie de la planète. Le projet NDDL, par son seul symbole et la propagande pitoyable et fausse que vous en faites, constitue le parfait contre- exemple. A votre décharge, je constate que vous n’êtes qu’une marionnette défendant, fut-ce par l’insulte, tellement d’intérêts très privés qui conduiront, à coup sûr, la planète dans le mur, au cours de ce XXIème siècle. Vos propos sont minables et pitoyables et ne m’inspirent, finalement, que de la pitié.

A entendre votre propagande (payée par nos impôts), il n’y aurait pas encore d’aéroport dans le Grand Ouest. Je crois avoir remarqué qu’il y en a un à Bouguenais et que c’est un pieux mensonge de prétendre qu’il serait saturé. Pour ma part, je m’y suis présenté à deux reprises. Le 25 novembre 2012, au buffet situé à l’étage, sur les 130 places disponibles, seule notre table (2 personnes) fut occupée pendant l’heure du repas. Cet été, le 16 août précisément, en pleine période estivale, je dus reconnaître une sensible progression puisque 6 tables représentant 16 couverts sur les 130 dressés furent servis (soit 12% de taux de remplissage). Pas le moindre embouteillage dans l’aérogare naturellement. L’émission TV de Benoît Duquesne sur l’A2 faisait remarquer identiquement l’atmosphère paisible de Nantes Atlantique International (NAI). Je voudrais encore ajouter qu’une de mes connaissance séjournant, en juillet, à Essaouira, au Maroc, dût pour son retour sur Royal Air Maroc, attendre un jour supplémentaire pour embarquer finalement vers Roissy, la destination vers Nantes ayant été annulée faute de passagers (15 réservations pour un boeing 737), donc trop coûteux pour ce vol. Alors, pour la saturation, laissez- moi rire. Comment en serait-il autrement, puisque l’aéroport de Cointrin (Genève) comptabilise, avec une seule piste et emprise au sol identique (soit 270 ha) 198.000 emports et 14 millions de passagers annuels, soit près de quatre fois le trafic de Nantes Atlantique International (NAI).

A vous entendre, NDDL desservirait le monde entier (une vraie ruche !). Mais alors, expliquez-moi, comment des pistes de même longueur (2900m) que Nantes Atlantique accueilleraient les très longs courriers (A380, B747) et conduiraient d’un seul coup d’aile, entrepreneurs et touristes vers toutes les destinations du monde. Vous savez fort bien qu’il n’en sera rien et que là encore vous mentez Monsieur le Président. J’ajoute que Nantes Atlantique dessert déjà 120 destinations, dont 16 en France et 60 dans les autres pays européens. Il est tout autant international que le serait NDDL.

Mais au fait, devrais-je vous rappeler qu’en juillet 1996, vous signiez une pétition contre la destruction d’un seul « mètre carré » de zones humides en Loire-Atlantique. Aujourd’hui, alors que l’évolution voudrait que votre déontologie d’alors soit encore renforcée, vous n’êtes en rien troublé par la destruction de 1500 ha de zones humides et de tant d’autres hectares pour y accéder et satisfaire l’objet de vos délires.

J’allais omettre que Nantes Atlantique serait tellement facilement desservie par voie ferrée (elle existe déjà), que vous préférez évidemment détruire de nouveaux espaces agricoles et construire à grands frais de nouvelles lignes pour Notre-Dame. On ne nous dit pas tout !!

Il fut un temps où la tentative d’anesthésie de nos concitoyens était fondée sur le motif imparable des 5 millions d’heures de travail promises (à nos chômeurs bretons, je suppose). Aujourd’hui, la rénovation de Nantes Atlantique coûterait, soi-disant, plus cher. Vous devriez donc vous réjouir de cette perspective créatrice d’emplois. La ficelle est un peu grosse pour qui veut bien réfléchir.

Après maintes sollicitations auprès des grands élus, sans la moindre réponse à ma requête (c’est dire le mépris de ces élus, soucieux de leur seule réélection, à l’égard du petit élu que je suis), je pus enfin, par une voie détournée, obtenir un contact avec la Commission Chéreau, joliment dénommée « du dialogue ». L’écoute fut courtoise, mais je compris très vite que cette Commission n’avait pour seule mission que d’apaiser les tensions, aucunement comprendre ni donner suite aux véritables arguments trop précis et pertinents qui lui étaient présentés. Une commission « Pipeau » en quelque sorte. Mais enfin dire des vérités peut également soulager et les écrire laisse quelques traces.

Un détail amusant, malgré tout. Alors que j’étais reçu dans un bureau anonyme, au dernier étage d’une sous-pente de la rue du Roi Albert, l’OF du même jour (27/02) présentait en couleurs et sur une demi-page, les grands élus dont vous-même, en compagnie de ladite Commission, sous les ors de la république évidemment. Que des notables ! Je puis imaginer que le champagne et les petits fours étaient de qualité. Dérisoire, mais tellement révélateur.

Au siècle du numérique, il devient plus qu’urgent de redéfinir les priorités et pour le moins faire payer le prix coûtant à ce mode de transport dévoreur de kérosène (dérivés hydrocarbonés) et donc polluants. Nos concitoyens ignorent largement que tous ces voyages touristiques low cost sont directement ou indirectement très largement subventionnés par nos impôts. Le kérosène n’est pas taxé. Un comble ! Est-ce équitable ? La mondialisation non maîtrisée, et contre laquelle toute tentative de compétitivité ne pourra rien, conduit aux pires aberrations. Ainsi, et ce n’est qu’un exemple, 80% des fleurs offertes sur notre territoire sont produites au KENYA ou en ETHIOPIE, dans des conditions proches de l’esclavage et sont acheminées par jet sur notre Continent, avant d’aller remplir nos poubelles. Dans ce domaine, c’est le geste qui compte, non le volume et le poids de la couronne qui sont appréciés. Alors, Monsieur le Président, encouragez plutôt leur production dans votre Maine et Loire. Je parie que notre Ministre du Redressement Productif apprécierait d’arborer à sa marinière made in Bretagne, quelques roses made in Pays de Loire. Angers héberge pourtant le siège de l’OCVV (Office Communautaire des Variétés Végétales). L’ignoreriez-vous ? Monsieur le Président, agissez dans le bon sens, aidez à produire localement, vous créerez de vrais emplois, plutôt que de nous accabler de votre mépris.

Chaque citoyen qui réside proche d’une piste d’aéroport préférerait naturellement l’expédier chez le voisin. Mais Bouguenais n’est pas une spécificité. Que devraient dire les habitants de Limeil-Brévannes, Valenton Villeneuve St Georges, Villeneuve le Roi ou Ablon qui sont survolés par six fois plus de vols chaque jour que ne le sont des nantais ?. Or, l’aéroport d’ORLY sera modernisé, pas déplacé. Comme tant d’autres aéroports, Bouguenais existe depuis les années 30. Les aménageurs ont poursuivi sans relâche, comme ailleurs, des constructions erratiques et les grands élus les ont laissés faire, voire les ont encouragés. Qu’ils assument. Mais aujourd’hui, en mal de profit, nombre de vos connaissances voudraient tellement voir la valeur de leurs biens immobiliers exploser. Et tant pis pour la planète. Vos mensonges leur donnent tellement raison.

Le projet que vous portez comme la corde soutient le pendu est aberrant. Hélas, tous les moyens, même les plus sordides, sont utilisés pour tromper nos concitoyens. La légalité n’est pas la légitimité. Les enquêtes publiques sont dictées et le résultat imposé est écrit à l’avance (si les experts ne conviennent pas, le pouvoir  les change). Une parodie de démocratie en quelque sorte, mais dans les formes. Ce projet n’est que le fruit d’une volonté politique qui se moque comme d’une guigne de l’intérêt général, ses porteurs refusant les évidences et poussant la surdité jusqu’à l’autisme. Monsieur Auxiette, comme le disait à NDDL, le 9 juillet 2011, un membre éminent du gouvernement Actuel, je cite « Nombre d’élus, lorsque la porte est fermée ont conscience de l’inutilité du projet, mais Monsieur « A » le veut beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, il le veut énormément ». Dès lors, dire le contraire serait un crime de lèse-majesté, je suppose. Si Monsieur A le veut, Dieu le veut, puisqu’il est infaillible.

Dans de telles conditions, les enquêtes publiques ne servent à rien. Dites aux français que la validation de l’enquête publique du projet fut assumée par un haut fonctionnaire qui depuis occupe un poste majeur chez le concessionnaire, l’épouse de ce dernier ayant rejeté en son temps tous les recours en Conseil d’Etat. Votre devise : circulez et taisez-vous, il n’y a rien à voir ! Ne me parlez plus de légalité, mais de turpitudes et sachez que votre pouvoir ne vous a été acquis que par 2 électeurs sur 10. Vos ralliements contestent, pour la plupart, ce projet. Mais, rassurez- vous Monsieur le Président, tout ira pour le mieux pour vous-même. En effet, il fut un temps où les responsables politiques acceptaient d’être reconnus « responsables mais non coupables ». Aujourd’hui, ils ne sont « ni responsables, ni coupables ». (CF, le drame de l’amiante). La nature se vengera, soyez en certain et vous aurez pris votre part au fossoyage de l’humanité, à moins que, c’est mon vœu le plus cher, des élus responsables, d’une nouvelle génération, ne se ravisent à temps et dénoncent vos turpitudes qui dépassent de très loin ce minable projet.

Vous seriez mieux avisé de réentendre le discours prononcé le 02/09/2002 à Johannesburg « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs… Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le XXI siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie » Monsieur le Président Auxiette, vous refusez de comprendre et ne voulez surtout rien entendre.

Peut-être prendrez-vous quelques minutes pour lire mon propos, à moins qu’un long courrier, déjà en bout de piste, ne vous attende pour vous conduire vous prélasser sous les tropiques, où quelques pauvres du tiers monde vous serviront quasi gratuitement dans un complexe hôtelier « ***** », de préférence.
Bien à vous et bon voyage !
Un élu et citoyen vigilant.
René LEBLANC, Maire de Quelneuc

vendredi 18 janvier 2013

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) aux grands élus - 2 janvier 2013

                                                                                      Quelneuc le 02/01/2013
                                                                                       Le Maire de Quelneuc          
                                                                                      56910  Quelneuc

A l’attention de Mesdames et Messieurs les Grands Elus signataires du communiqué

Petit élu d’une commune de 550 habitants, ayant récemment pris connaissance du communiqué signé à l’unanimité d’une trentaine de « grands élus » de l’Ouest, je prends la liberté de vous remettre un dossier que j’ai récemment adressé à l’une d’entre vous et sur lequel j’aimerais recevoir vos avis individuels.

J’apprécierais même de pouvoir échanger lors d’un ou plusieurs débats publics contradictoires sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

J’ai constaté, encore le week-end dernier, que l’on voudrait faire porter la responsabilité de la fugue de 2 jeunes filles, aux opposants à la construction de cet aéroport et notamment aux occupants de la Zad de Notre Dame des Landes, ceux-ci étant qualifiés d’activistes radicaux et violents et de bien d’autres termes tendant à discréditer leur action ainsi que l’opinion de celles et ceux qui seraient opposés à ce projet ubuesque en 2013.

A-t-on seulement évalué l’effet sur notre jeunesse des incohérences entre les discours quotidiens des mêmes grands élus sur la protection de la nature et de la planète, sur l’épuisement des ressources fossiles à économiser d’urgence et, dans le même temps, pour ne pas dire le même discours, de leur même soutien infaillible, contre toute logique, à détruire  1600 ha de terres à la biodiversité remarquable, au motif qu’un aéroport aujourd’hui très loin de la saturation devrait accueillir plus de 10 Millions de passagers à un horizon où il n’y aura précisément plus de kérosène pour faire voler ces monstres de pollution.

Je voudrais compléter mon propos en rappelant qu’en mai et juin 1968, alors que je préparais mon doctorat, le laboratoire où j’effectuais mes recherches fut fermé. Spectateur de ces évènements, je rentrai, dans la très petite ferme familiale où j’aidai mes parents, comme pendant chaque congé, aux travaux de l’exploitation. Que je sache, les leaders de l’époque et ceux affiliés à certains courants de pensée étaient certainement d’un radicalisme et d’une violence sans commune mesure avec celle des occupants de Notre Dame des Landes.

Et pourtant, vous ne pouvez ignorer que nombre d’entre eux ont réalisé un parcours professionnel, voire politique, de tout premier plan. Alors, jeter l’opprobre aujourd’hui sur les opposants au projet de Notre Dame des Landes est le signe éloquent d’une amnésie qui m’inquiète, ou bien alors, devrais-je conclure que seul l’horizon de leur toute prochaine élection guiderait les déclarations de ces mêmes élus.

Je n’ai rien d’autre à ajouter si ce n’est souhaiter à chacune et chacun d’entre vous une excellente année 2013, pleine de vœux pour l’avenir de notre jeunesse et de la planète dans laquelle ils vivront, c’est mon vœu le plus cher,  leur seconde moitié du 21ème siècle.

Le maire de Quelneuc
René Leblanc

Ps : Me réservant le droit de rendre public mon propos

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) à une sénatrice - 26 décembre 2012

                                                                                                                 Quelneuc le 26/12/2012

Objet : mon courrier du 25/11/2012 et votre communiqué, sur votre site, de ce 22/12/2012

Madame la Sénatrice,

Bien qu’élu de la petite commune de Quelneuc depuis 1986 et maire de cette même commune depuis 1995, nous nous connaissons peu.

J’ai eu, cependant,  le plaisir de vous recevoir en mairie en 2011, à l’occasion de votre campagne des sénatoriales et j’en garde un souvenir tout à fait sympathique. Je vous réitère d’ailleurs mes remerciements pour l’aide que vous avez bien voulu accorder à Quelneuc au titre de la réserve parlementaire pour la rénovation de notre mairie.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous, étant toujours dans l’attente d’un accusé de réception de votre part au courrier adressé à Monsieur Lapouze le 25 novembre dernier, courrier dont je vous avais remis copie, et venant tout juste de prendre connaissance, sur votre site, du communiqué dans lequel vous affirmez votre soutien,  sans le moindre état d’âme, au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

Il est vrai que depuis quelque temps nous voyons fleurir dans la presse des soutiens aussi fermes qu’inattendus à ce projet,  en provenance de diverses sources :
  « la riposte des grands élus » ;
  « la  position du club des Trente » ;
  « le  soutien étonnant  d’un directeur de la CCi de la Région Bretagne » ;
  « les positions communes  des présidents Grosvalet (Loire Atlantique) et Tourenne (Ille et Vilaine)»
pour  ne citer que ceux-là.

Je ne suis qu’un petit élu d’une commune de 550 habitants. Ma propre réflexion et mon opinion vous paraîtront, sans doute, bien dérisoires, et sans intérêt, comparées au lobbying des  grands élus signataires de votre communiqué. 

Je suis libre, n’appartiens à aucun parti politique, ne porte  jugement qu’après avoir pris soin d’en étudier, dans la limite de mes compétences, tous les contours, évitant de me laisser influencer, d’autant que je n’ai aucune carrière, ni professionnelle ni politique, qui puisse limiter mon propos,
J’ajoute que mon cursus universitaire et  mon parcours professionnel ne devraient pas constituer un réel handicap à mon endroit. En effet, titulaire d’un doctorat de chimie organique, ayant enseigné à l’Ecole Polytechnique d’Alger, pendant mon service militaire, en qualité de coopérant,  j’ai effectué l’ensemble de ma carrière professionnelle dans le domaine de l’innovation et plus précisément de la protection des brevets d’invention. J’ai, d’ailleurs, pendant quatre années participé, pour le compte du Ministère de l’Industrie, à la mise en place de l’Office Européen des Brevets  (OEB) dont le siège est à Munich. 
Voici donc mon témoignage.
Devant tant de propos contradictoires issus de toutes parts, j’ai souhaité, pour me forger une opinion personnelle définitive, me rendre  sur le site de Notre Dame des landes. Je m’y suis donc déplacé le 25 novembre dernier. Peut-être avez-vous fait la même démarche?.
Ce que j’y ai constaté ne correspond aucunement aux propos de votre communiqué que je cite « leur contestation par des activistes radicaux et violents n’est pas admissible et explique le déploiement récent des forces de l’ordre »
Me présentant en piéton  paisible sur une voie communale, libre à la circulation et conduisant vers le site, je fus arrêté par les très nombreuses forces de l’ordre présentes (5 camions de gardes mobiles) et je dus, non seulement décliner mon identité, mais, à mon grand étonnement, l’ensemble des informations figurant sur la carte d’identité  furent soigneusement enregistrées par écrit. Je fus également photographié. Cela porte un nom : le fichage. Je n’étais pourtant ni activiste, ni terroriste, ni violent.
Un peu plus loin, sur le site, je constatai une ambiance paisible de personnes de tous âges et de toutes conditions qui arpentaient des espaces gorgés d’eau. Il me fut expliqué que, sous les futures pistes, les empierrements  atteindraient une profondeur supérieure à 5 mètres. Excusez du peu.
Quel intérêt supérieur pourrait  justifier la destruction d’un territoire aussi riche de sa diversité et plus étendu que ma propre commune (1380 ha) ?.
Je décidai alors de quitter Notre Dame des Landes pour rejoindre l’aéroport actuel Nantes-Atlantique que je ne connaissais pas, mais que nos  grands élus, signataires de ce communiqué, doivent visiblement fréquenter.
A ma grande surprise, je trouvai, en ce dimanche après-midi, un aéroport étrangement calme et particulièrement bien entretenu ou des vols nationaux et internationaux, à intervalles d’une douzaine de minutes, décollaient et atterrissaient, vols sûrement plus qu’à demi vides étant donné la faible occupation du hall d’embarquement. Quant au seul buffet de l’aéroport, à l’étage, où je me dirigeai pour prendre un repas, je découvris une centaine de tables entièrement libres de tout occupant et il en fut ainsi pendant l’heure de détente que je m’accordai.
Mais alors, pourquoi  un tel acharnement et tant de contre-vérités pour défendre l’indéfendable ?. Difficile à comprendre.

Le trafic de l’aéroport international de Genève, avec une seule piste, enregistrait en 2011 près de 14 Millions de passagers  (soit plus de  4 fois le trafic de Bouguenais) et celui de Gatwick, au Sud  de Londres, toujours avec une seule piste, comptabilisait, l’an passé, 34 millions de passagers (soit 11 fois plus).

Nantes, nous dit-on, est appelé à un développement majeur et Notre Dame des Landes doit constituer, pour l’avenir, l’aéroport de dégagement de Paris et du progrès pour le grand Ouest. Adossé à l’océan atlantique, il ne desservirait finalement l’espace que sur 180°!. Les villes du Finistère (Quimper, Brest, Lannion, Morlaix, Carhaix), celles de la côte Nord (St Brieuc, St Malo, Fougères) et même Rennes (à 1h26 de Paris, en 2017) auront plus vite rejoint les aéroports parisiens et, qui plus est, par un moyen de transport  plus en phase avec le développement durable tant louangé par nos grands élus.
 Il faut impérativement soulager les aéroports parisiens, au bord de l’asphyxie, notamment pour le fret. Je vous l’accorde. Vous n’ignorez pas qu’à 124 kms de Roissy et 135 d’Orly, existe l’aéroport de Paris-Vatry, avec sa piste de 3900 mètres  qui  reçoit  les  gros porteurs et qui, en 2011, n’a connu qu’un trafic dérisoire de 50.000 passagers, soit moins de 140 passagers/jour. Notre Dame des Landes serait  3 fois plus éloigné de la capitale que ne l’est cet aéroport déjà construit, en déshérence et qui, de ce fait, coûte aux contribuables de cette Région, 20 millions d’euros chaque année pour combler son déficit. De plus, Paris-Vatry rayonne sur 360°, étant donné son positionnement central. Je ne peux donc  comprendre  cet acharnement à discréditer et traiter d’activistes radicaux et violents tous ceux qui réfléchissent et sont déroutés devant ces  affirmations aussi étonnantes qu’unanimes de nos grands élus signataires.

Chaque jour, ces mêmes grands élus nous parlent de développement durable. Oublieraient-ils qu’un boeing 747 engloutit chaque seconde de vol, 3  litres de kérosène. Une traversée de l’Atlantique représente 60 m3 de ce carburant. Il y a urgence à réserver ce mode de transport à l’utile et à l’essentiel. Ne faisons pas de rêves qui ne pourront se réaliser faute de ce bien que sont les hydrocarbures saturés indispensables au transport aérien et sans autre énergie alternative, aussi loin que la science puisse encore l’imaginer pour les 50 années à venir. Il  m’a été rapporté que, lors d’un récent débat public, un élu du territoire des Pays de Vilaine, aurait émis, le plus sérieusement du monde, que demain les avions commerciaux voleront grâce au photovoltaïque. Sans commentaire.
La société BATSCAP dont le siège à Ergué Gabéric, près de Quimper, est  leader mondial dans le domaine des batteries (notamment au lithium-polymère). Les progrès liés à ces technologies sont remarquables et les brevets d’invention déposés par cette entreprise innovante sont nombreux (86 publiés à ce jour). Vous pouvez même les consulter en ligne sur le site de référence mondial de l’OEB « Espacenet ». Toutefois, ce sont plus de 150 kgs de batteries chargées électriquement et embarquées qui permettent à un véhicule de parcourir à peine 200 kms, soit un équivalent  énergétique, en carburant, de 10 litres. Avec 10 litres de cet hydrocarbure  saturé (équivalent en kéroséne), notre boeing ne  volera  que 3 secondes. Je pense qu’il est inutile d’ajouter à la démonstration.
Malheureusement, non pour nous-mêmes aujourd’hui, mais pour les jeunes  générations, le transport aérien est pour très longtemps encore dépendant des hydrocarbures. Au rythme de nos besoins actuels, et à la raréfaction des réserves accessibles à des coûts acceptables, ne raisonner qu’en termes de développement incessant est une ineptie que précisément les jeunes générations ont intégrée.  Ces jeunes ne sont pas les casseurs, les violents, les activistes discrédités par les grands élus peu soucieux  de l’avenir de la planète, de leurs enfants et petits-enfants.
Des milliers de tonnes de fleurs coupées, notamment des roses, débarquent sur notre continent, en provenance du Kénya où des femmes travaillent pour un euro quotidien, dans des conditions d’exposition aux fongicides, pesticides et autres dérivés cancérigènes. Ce sont des dizaines de rotations qui, chaque jour, transitent par nos aéroports. Je suppose que le rêve de nos grands élus défenseurs du projet est d’en voir toujours plus atterrir à Notre Dame des Landes, symbole du progrès de demain.
Selon nos grands élus signataires de ce communiqué à charge, aucun retour sur ce projet ne serait possible puisque toutes les procédures juridiques ont été respectées et que leur mandat électif est garant du droit et du savoir. Ce  raisonnement est  inquiétant. Le citoyen, que je sache, ne donne pas de blanc-seing à des élus pour décider tout et n’importe quoi. A quoi sert un parlement et ses centaines de députés et sénateurs si ces mêmes élus n’ont plus la liberté de conserver un jugement propre et seraient contraints de voter sans le moindre discernement et jugement personnels.
L’histoire récente vient de nous démontrer que de hauts responsables avertis en leur temps des dangers de l’amiante se dédouanent aujourd’hui de leurs erreurs passées, au nom du principe bien connu « ni responsable, ni coupable ».
Vous savez aussi bien que moi que, dans les dossiers politiques sensibles, les enquêtes publiques sont  d’abord destinées à valider la volonté politique, les arguments indésirables étant le plus souvent  simplement écartés ou pris pour quantité négligeable. Il n’y a aucun déshonneur, bien au contraire, à faire évoluer son jugement et même  changer d’avis, lorsque les évidences sont là. La vérité d’hier  (années 70) n’est pas nécessairement celle d’aujourd’hui et encore moins celle de demain. Une jeunesse de plus en plus nombreuse l’a semble-t-il intégré et  accabler cette jeunesse « d’activistes radicaux et violents » est une insulte à  leur égard.
Pour ce qui me concerne, le doute n’est plus permis. Ce projet d’aéroport serait l’arbre qui cache la forêt. Les 260 hectares de Château-Bougon attisent des appétits de construction de millions de m2 de commerces et d’immeubles résidentiels. Faut-il détruire l’aéroport de Nantes-Atlantique et les 1600 ha de bocage de Notre Dame des landes, au mépris absolu de l’environnement. D’autres sites vacants existent certainement pour ce genre de constructions.

Finalement, j’ai  la conviction profonde que, dans de telles conditions, nous pourrions faire l’économie du Ministère de l’environnement.
Je ne crains pas le débat. Je suis même prêt à participer et développer les arguments techniques qui s’imposent, lors de toute rencontre publique qui serait organisée sur ce projet.
A la suite de ce communiqué, je souhaitais vous faire part de mon constat, de ma réflexion et de ma conviction profonde sur ce projet dont, l’inutilité économique et  l’injure  envers le développement équitable et durable  n’est plus à démontrer.
Ne pouvant accéder directement aux adresses ou mels des signataires, je vous prie, Madame, de me les communiquer ainsi que celles et  ceux de la commission Chéreau  constituée pour évaluer les réflexions des uns  et des autres en vue de restituer un rapport de synthèse sur ce sujet.

Je me réserve, en effet, le droit de rendre public, mon propos.

Je vous assure, en cette fin d’année, de ma considération distinguée et vous présente mes vœux pour la nouvelle année 2013
Le Maire de Quelneuc
René Leblanc

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