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samedi 28 décembre 2013

Il n'y a pas qu'en Amazonie où des espèces sont massacrées, à Notre-Dame-des-Landes aussi grâce à l’aval de l’État français !


DOSSIER DE PRESSE



Le collectif des Naturalistes en lutte (http://naturalistesenlutte.overblog.com/) s’est créé il y a un an pour effectuer une contre-expertise dans le cadre du projet de Notre-Dame-des-Landes. Regroupant de nombreux experts dans leurs disciplines respectives, il a mené ses propres inventaires.

Le résultat est accablant pour les études qui fondent les arrêtés préfectoraux du 20 décembre autorisant la destruction d'espèces protégées. Pour minimiser l'impact environnemental, les porteurs du projet se sont contentés de rechercher les espèces protégées les plus probables, dont la présence est difficile à cacher ! Les multiples oublis et les biais de calculs relevés par les naturalistes en lutte sont mis à disposition des associations qui déposeront des recours auprès du tribunal administratif ainsi que de la presse. À ce propos, il faut noter que les travaux ne pourront pas commencer avant la parution de l’arrêté autorisant aussi la destruction des populations de campagnol aquatique, espèce protégée présente sur toute la zone (sachant que l’avis obligatoire du CNPN ne sera pas rendu avant le 16 janvier).
Voici quelques exemples d'observations introuvables dans les dossiers officiels et réalisées par les naturalistes : plus de 550 espèces d'invertébrés dont 10 encore non répertoriées en Loire-Atlantique ; 3 plantes protégées, 40 mares supplémentaires, 3 espèces d'oiseaux d’intérêt patrimonial, etc.
Mais la Préfecture fait obstacle au constat officiel de leur présence...
Il n'y a pas qu'en Amazonie où on détruit la biodiversité, on le fait aussi en France, avec la protection de l’État.


SIGNATURE DES ARRETES PREFECTORAUX DU 20 DECEMBRE 2013

Ce vendredi 20 décembre, le préfet de la Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire a signé quatre arrêtés autorisant la destruction des espèces protégées dans le cadre du projet d’Aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes.
En France, la destruction des espèces protégées et de leurs habitats est possible mais elle est encadrée par la Loi. Des arrêtés préfectoraux autorisant ces destructions sont pris par les préfets, mais pour cela plusieurs conditions doivent être respectées.
Parmi ces conditions, il est nécessaire entre autres que le projet :
  • soit d’intérêt public majeur. Or des études menées par les opposants au projet (http://acipa.free.fr/) ont montré que l’intérêt public majeur n’est pas justifié ;
  • n’ait pas d’alternative possible. Or ces mêmes études montrent qu’il existe des alternatives au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes dont notamment Nantes-Atlantique ;
  • ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition. Pourtant le projet prend place selon les études des maitres d’ouvrage sur des zones majeures pour plusieurs espèces (Triton marbré, Campagnol amphibie, etc.). De plus, ces espèces sont liées aux zones humides et ont donc un peu de mal à vivre dans le béton !

Le Ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables avait pourtant précisé aux préfets par une circulaire en 2008 les modalités de l’application du code de l’Environnement concernant les arrêtés préfectoraux portant dérogation, entre autres, aux interdictions de destruction de spécimens d’espèces protégées. Il était notamment demandé des études sur l’impact écologique des projets complètes et sérieuses.
Dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, les études, commanditées par AGO et la DREAL, se caractérisent par un temps consacré aux inventaires naturalistes insuffisant et des périodes d’inventaires souvent inadaptées (campagnol amphibie, poissons, oiseaux migrateurs…). Il en est de même pour la géologie, support des écosystèmes, bien que l’étude à large échelle ait été jugée comme suffisante par les maitres d’ouvrages. Elles se traduisent par un inventaire incomplet de la faune, de la flore et des habitats naturels.

Les compensations écologiques sont obscures et inapplicables, et, quand bien même elles seraient appliquées, elles seraient inefficaces.
Le préfet de la Loire-Atlantique a passé toutes ces dernières semaines à dire dans les médias que les espèces protégées allaient être transférées.
D’une part, le transfert des espèces ne concerne que quatre espèces, dont trois à titre de mesure expérimentale, et une seulement à visée compensatoire.
D’autre part, elle est limitée à seulement quelques individus des populations de ces espèces.
Fioriture quand on sait que le site accueille plus d’une centaine d’espèces protégées dont des milliers d’individus pour le seul Triton marbré !

Les avis émis les 9 et 10 avril 2013 par le Collège des experts scientifiques (créé à la demande du Premier ministre) et le comité permanent du Conseil national de la protection de la nature (instance du Ministère de l’environnement) ont confirmé toutes ces insuffisances et ces aberrations !
Les Naturalistes en lutte et des associations ont répondu aux consultations publiques et ont communiqué à la préfecture les évidentes faiblesses du dossier.
Ces arrêtés s’appuient sur des études incomplètes et lacunaires. Ils font fi des instances de consultation. Ils s’exposent donc fortement à des contentieux juridiques. Nous assistons à un véritable déni de la démocratie, que se traduit par un passage en force et des manœuvres politiques.

DETAILS SUR L’INCOMPLETUDE DES ETUDES : UN CONSTAT SANS APPEL !

Les services de l’État, juge et partie dans le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont qualifié d’exemplaire l‘étude menée par le cabinet Biotope et ses sous-traitants et souhaiteraient en faire un modèle pour les futures études d’impact. C’était sans compter sur le travail des Naturalistes en lutte.

En effet habituellement, quasiment personne ne retourne sur le terrain vérifier la véracité des études d’impact, au mieux la contestation porte sur des données déjà connues. Mais cette fois devant l’ampleur de l’impact et la méthode de compensation mise en œuvre, des naturalistes se sont mobilisés et ont pendant une année réalisé une véritable contre-expertise afin de vérifier le travail réalisé par les bureaux d’études.


Et le bilan est accablant !

L’état initial est lacunaire, de nombreuses espèces protégées, observées par les Naturalistes en lutte n’ont pas été identifiées et pire encore, pas même recherchées ! Il en va de même pour les habitats de zones humides dont les surfaces au regard de l’étude de la végétation ont été fortement sous-estimées.


Voilà dans les grandes lignes quelques éléments de la contre-expertise :

  • Hydrogéomorphologie : la ZAD est sur une unité hydro-géo-morphologique remarquable où le facteur eau est omniprésent : 9 têtes de bassins versants, 7 sur le bassin versant de la Vilaine via l’Isac, 2 sur le bassin versant de la Loire, via la Gesvres et le Hocmard. Or, la ZAD est juste située sur la zone d’échange entre ces bassins. Une situation rare et d’importance puisque de la qualité en eau des têtes de bassin dépend le fonctionnement des parties avales.
  • Habitats naturels : les Naturalistes en lutte ont réalisé 103 relevés phytosociologiques[1]  sur l’ensemble de la ZAD alors que le cabinet Biotope s’était contenté de 37 relevés comprenant de nombreuses erreurs de rattachement soulevées par le comité d’expertise scientifique[2] . Cela a permis d’identifier 34 habitats dont 11 habitats d’intérêt communautaire (protégés par une directive européenne) alors que le dossier initial n’en référence que 6. Parmi ces habitats on peut noter un ensemble  remarquable de végétations aquatiques et amphibies d’une grande rareté et qui trouvent ici une zone refuge alors que ces habitats sont aujourd’hui dégradés dans quasiment toutes les autres grandes zones humides de Loire-Atlantique (notamment du fait de l'écrevisse de Louisiane et des jussies, espèces absentes de la ZAD). Que dire des prairies oligotrophes, milieux en raréfaction généralisée du fait de l'agriculture intensive, dont la superficie a été complètement sous estimée et dont une grande partie a été identifiée par le cabinet Biotope en tant que simple prairie mésohygrophile[3]  ! Les relevés phytosociologiques réalisés par les Naturalistes en lutte révèlent que ces parcelles classées dans une catégorie assez banale s’avèrent être des prairies oligotrophes et des bas marais d’intérêt européen ! La surface estimée pour ces prairies est bien supérieure aux 8 hectares cartographiés par le cabinet Biotope !
  • Bocage : 169 km de haies répertoriées ; plus de 120 mètres de haie par hectare recensés dont 66 % de haies sur talus alors que le dossier initial évalue un linéaire de haie de 90 à 100 mètres par hectare. Un bocage remarquable mixte à chêne pédonculé et chêne tauzin présentant une végétation oligotrophile[4] d’intérêt patrimonial fort. En effet ces talus ont été réalisés lors du défrichement de la lande au milieu du 19ème siècle, avec une terre non amendée ayant permis à une végétation spécifique de s’y implanter. Alors, que dire des mesures compensatoires prévoyant des plantations de haies sur talus à partir de terre enrichie depuis des années par des apports d’intrants ?
  • Végétaux : plus de 335 plantes vasculaires identifiées par les Naturalistes en lutte dont 12 plantes considérées comme rares et menacées pour les Pays de la Loire. Trois nouvelles espèces protégées identifiées. Ces espèces n’ont même pas été recherchées lors de l’état initial, les dates de prospection du cabinet Biotope ne permettant pas de les observer. Les mousses ne sont pas en reste puisqu'un inventaire partiel a déjà permis de recenser 82 espèces dont deux sont nouvelles pour la Loire-Atlantique et deux autres très rares en Pays de la Loire, caractérisant des milieux tourbeux. Six espèces de sphaignes ont également été inventoriées.
    D’autres groupes sont en cours d’étude, comme les lichens, avec 87 espèces inventoriées dont deux sont nouveaux pour la Loire-Atlantique, ou encore les myxomycètes …
  • Invertébrés : l’identification des invertébrés fait appel à de nombreux spécialistes reconnus au niveau régional ou national et demande beaucoup de temps. Les résultats à ce jour restent encore très partiels, mais ce sont déjà 550 espèces d’invertébrés qui ont été identifiées (le résultat final est estimé à plus de 1000 espèces) montrant une très grande diversité. On peut noter la présence de nombreuses espèces rares et menacées dont déjà 9 espèces nouvelles pour la Loire-Atlantique, par exemple la découverte de deux nouveaux hyménoptères : Dolerus pratensis et Priocnemis exaltata.
  • Oiseaux : 2715 données enregistrées sur 8 mois, 111 espèces observées, 76 espèces nicheuses, 88 espèces protégées dont certaines classées en priorité régionale élevée.
  • Reptiles : plus de 686 contacts avec l’observation de 136 individus de lézard vivipare contre quelques dizaines d’individus observés sur trois années de prospection par le cabinet Biotope. L’atlas des reptiles de Loire-Atlantique de 2011[5] indique seulement 19 stations en Loire Atlantique et seulement 26 témoignages. La population de lézard vivipare sur la ZAD est exceptionnelle, sans doute d’importance départementale voire régionale et à fort enjeu du fait de sa situation à la jonction des bassins versants de la Loire et de la Vilaine.
  • Amphibiens : confirmation d’une population de tritons marbrés d’importance départementale avec encore 15 nouvelles stations découvertes par rapport aux données des maîtres d’ouvrage notamment dans les secteurs prévus pour la compensation, bizarrement vides de grands tritons au regard des inventaires initiaux. Mise en évidence d’une sous-estimation de la population de triton crêté dû à sa faible détectabilité avec 5 nouvelles stations par rapport aux données initiales. Confirmation de la présence du triton de Blasius sur la ZAD, il est protégé et n’a pas été observé par le cabinet Biotope. Il est pourtant bien présent dans au moins 7 mares, ce qui soulève de graves interrogations quant à la connaissance de l’espèce !
     
  • Mammifères : présence d’une population de campagnol amphibie d’importance départementale avec des densités très importantes indiquant le rôle de zone « source » pour la dissémination de l’espèce sur les bassins versant de la Loire et de la Vilaine. L’inventaire réalisé pour le compte des porteurs de projet a été effectué à la pire période pour l’espèce, en septembre, et en seulement 5 jours pour plus de 1400 ha !
    Une sous-estimation massive des gîtes à chauves-souris : en effet, plus d'arbres que ceux mentionnés par l'expertise des bureaux d'études peuvent accueillir ces animaux. De plus, plusieurs habitations ont déjà été détruites sans qu'aucune expertise n'ait été réalisée au préalable.
  • Poissons : absence de prospection pertinente, les prospections ont été réalisées en période d’assec. Les naturalistes en lutte dénombrent déjà 5 espèces. Cet élément est pourtant à prendre en compte sur les secteurs en tête de bassin versant.

Pour la première année de prospection des Naturalistes en Lutte, ce sont donc :
- 13 espèces nouvelles pour la Loire-Atlantique, c’est-à-dire connues à ce jour en Loire-Atlantique uniquement dans la ZAD ;
- 6 espèces supplémentaires, rares et protégées par la Loi, non observées par les porteurs de projet.


En conclusion

Au regard de ces résultats, le travail d’état initial ne devra plus jamais être regardé de la même façon. Il est clair que les maîtres d’ouvrage n’ont pas tout mis en œuvre pour permettre aux bureaux d’études de réaliser un état initial pertinent et que le jeu des marchés allant vers le mieux disant entraîne en fait un choix vers le moins prospectant et donc le moins handicapant pour le projet. Ce constat devrait servir à la refonte des cahiers des charges servant de base aux études d’impact.

L’ensemble du dossier est à revoir : comment en effet pourrait-on se satisfaire de cet inventaire incomplet, partiellement faux et réalisé à des périodes non favorables pour certains groupes d’espèces ?

Alors que le CNPN et la commission scientifique avaient déjà demandé des compléments d’études d’au moins deux années, le travail des Naturalistes en lutte montre aujourd’hui l’écart immense entre l’état initial ayant servi de base à l’évaluation des impacts et à l’élaboration des mesures compensatoires, et les premiers résultats d’une année d’inventaire.

Le travail des Naturalistes en lutte n’est encore que partiel, car malgré une pression d’observation importante, les conditions météorologiques du printemps 2013 n’ont pas permis de réaliser des inventaires satisfaisants. On peut considérer que tous les groupes étudiés sont sous-évalués et nécessitent au minimum une année de prospection complémentaire. Il reste encore énormément à découvrir sur cette zone, vestige d’une diversité biologique inestimable et irremplaçable.

Aucune étude de cette ampleur n’avait encore été réalisée sur un secteur de bocage humide, elle permet aujourd’hui de mieux appréhender la richesse biologique de cet écosystème et demain, espérons le, pourra servir de base à une gestion partagée de la zone, entre une agriculture raisonnable et une biodiversité remarquable.
__________________________

  1. Discipline qui étudie les communautés végétales, en se basant sur des listes floristiques
  2. Rapport collège des experts – annexe 5 pages 70-71
  3. Moyennement humide
  4. Végétation affectionnant les milieux particulièrement pauvres en éléments nutritifs. Ces types de milieu sont devenus très rares (du fait notamment de la généralisation des engrais) et abritent donc des espèces particulièrement rares.
  5. Grosselet,O., Gouret, L. & Dusoulier, F. (coor.) (2011) – Les Amphibiens et les Reptiles de la Loire Atlantique à l’aube du XXIe siècle : identification, distribution, conservation. Éditions De mare en mare, Saint-Sébastien-sur-Loire. 207p.



PLUS QU’UNE OPPOSITION A UN PROJET, C’EST UN CHOIX DE SOCIETE QUI EST EN JEU


Les Naturalistes en lutte se sont constitués dans le projet d’établir un constat circonstancié de l’existant sur le site de Notre-Dame-des-Landes, afin de confronter ces résultats à ceux dressés par le maitre d’ouvrage. Contrairement à ce que nous pouvons lire dans la presse, nous ne nous sommes pas créés autour d’une opposition anti-capitaliste mais dans un élan constructif d’inventorier le vivant et de le porter à connaissance. Notre démarche s’inscrit dans un choix de société, celle qui favorise une agriculture respectueuse de l’environnement, une production associée à la biodiversité. Nous sommes aussi sensibles au respect des lois, notamment du code de l’environnement. Ainsi, au regard de ce qui se passe autour de ce projet d’aéroport, nous nous inscrivons dans un processus diamétralement opposé à ce qu’affiche aujourd’hui les services de l’État.

Plus encore, se pose la question de la cohérence de l’État entre ses différentes politiques !

Face aux déclins de nombreuses espèces, l’État et les différentes collectivités ont mis en place des plans d’actions pour permettre la restauration de ces espèces. Le projet d’aéroport se situe sur une zone majeure pour certaines d’entre elles, de l’aveu même des études des maîtres d’œuvre. Pourquoi détruire alors ces noyaux de population pour ensuite financer ailleurs des actions de conservation ?

Le Ministre de l’Agriculture a présenté lors d’une conférence nationale son projet agro-écologique. Les inventaires des Naturalistes en Lutte ont montré toute la biodiversité que ce bocage comportait. L’agriculture de Notre-Dame-des-Landes a permis de maintenir une grande biodiversité, pourquoi alors la détruire pour ensuite la remplacer par du béton ? Et surtout, pourquoi dépenser de l’argent public pour reconstituer la biodiversité à grand renfort dans des zones sinistrées alors que là où elle existe, spontanément, avec des écosystèmes anciens et complexes, le même État la détruit ?

L’État développe des politiques, en continu depuis ces dernières décennies pour préserver les zones humides car elles rendent des services écologiques à l’Homme. Le projet d’aéroport se situe sur une zone qui est un château d’eau, chapeautant neuf têtes de bassins versants.
Qui paiera les services écologiques des zones humides une fois bétonnées ? VEOLIA ? Et donc nous !

Pour toutes ses incohérences, c’est la double peine pour le contribuable français !

Sur le plan de la justice et du droit, nous avons aussi une dualité, ressemblant fort à une double entorse. Comme le rappelle Christian Godin :
- est légal ce qui est conforme à la loi positive, ou la loi telle qu’elle existe.
- est légitime ce qui est conforme à la loi idéale, celle qui va dans le sens de justice.
Dans ce dossier, il n’y a ni légalité, ni légitimité. Pour cette raison, ce projet ne peut et ne doit être engagé sous la bannière de la République, sans apporter un discrédit conséquent et durablement néfaste au devenir de la société française.

Les photos ci-dessous sont libres de droit pour les journalistes et pourront être transmises sur simple demande aux naturalistes en luttes.



lundi 23 décembre 2013

Notre Dame des Landes : feu vert pour de nouveaux recours

Communiqué de presse de l'ACIPA, de l'ADECA et du CéDpa -  Lundi 23 décembre 2013

Nous prenons acte de la publication des quatre arrêtés « Loi sur l'Eau » et « Destruction des espèces protégées » concernant le projet de Notre Dame des Landes avec ses dessertes routières.

En conséquence, avec l'aide de nos avocats et juristes spécialisés en droit de l'environnement, nous décidons d'engager les recours adéquats contre ces 4 arrêtés. Des recours juridiques sur le fond vont donc être déposés auprès du tribunal administratif de Nantes en temps utile.

En fonction de l'attitude des porteurs du projet, des référés suspensifs ou interruptifs sont prêts à être déposés pour arrêter tout début de travaux concernant la destruction des espèces protégées et la création ou l'amélioration de mares de compensation ainsi que les coupes de bois ou arrachage de haies ou de taillis.

Nous rappelons par ailleurs les engagements pris par les présidents de la Région Pays de la Loire, du Conseil Général 44 et de Nantes Métropole, et par le Président de la République, le 8 mai 2012 suite au mouvement de grève de la faim de huit personnes : pas d'expulsion des habitants et paysans sur zone, ayant un titre d'occupation au 8 février 2008 (date de la signature de la DUP) tant que 4 recours juridiques ne sont pas épuisés : il reste à ce jour, le pourvoi en cassation contre les ordonnances d'expropriation.

La résistance populaire et citoyenne sur la zone est toujours active et déterminée ; sur tout le territoire national, plus de 200 comités de soutien sont en alerte, prêts à intervenir ici ou chez eux. Nous appelons d'ores et déjà à un rassemblement interrégional à caractère familial et pacifique pour l'abandon définitif du projet et la sauvegarde des terres de Notre Dame des Landes le samedi 22 février à Nantes.

 

jeudi 19 décembre 2013

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette

Lettre ouverte à  Monsieur Jacques Auxiette
Président du Syndicat Mixte Aéroportuaire (SMA)
Hôtel de la Région- 1 rue de la Loire
44000 Nantes
OBJET : Projet d’Aéroport du Grand Ouest (AGO). Pourquoi je n’y crois pas.

Monsieur le Président,

L’an passé, 36 Grands élus de l’Ouest appartenant à l’actuelle majorité, qualifiaient les opposants au Projet NDDL « d’activistes radicaux et violents » et justifiaient ainsi un déploiement massif de CRS et de gardes mobiles (plus de 600 fonctionnaires lourdement équipés) sur le site de Notre Dame des Landes. Vous-même, pour faire bonne mesure, surenchérissiez, accusant des opposants de criminels et d’apôtres de la décroissance. Et, aujourd’hui, poursuivant de votre mépris ces mêmes opposants, vous y allez de votre coutumière arrogance en parlant (sic) de siffler la fin de la récré.

 Si les mots ont un sens, je vous répondrai, Monsieur le Président, que tout ce qui est excessif est dérisoire.
En effet, depuis l’an dernier j’ai beaucoup réfléchi et analysé ce projet et malheureusement ai constaté tant d’incohérences, de mépris, d’arrogance, de contre-vérités, de contradictions et de mensonges de la part de ces grands élus que j’en viens à m’inquiéter devant tant d’ignorance et/ou de mauvaise foi de leur part et de la vôtre qui en êtes le porte étendard.

Alors qu’à longueur de colonnes de la presse régionale quotidienne, des lettres d’information de la Région Bretagne, du Conseil Général 35, de la Ville de Rennes ou du magazine de Rennes Métropole, ces élus mettent en garde nos concitoyens sur les conséquences dramatiques du réchauffement climatique et notamment sur l’impérieuse nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre (CO2 notamment, voire CH4), ils voudraient, en parfaite contradiction avec leurs grands principes, faire rêver les citoyens électeurs en ne jurant que par des décollages toujours plus nombreux, dans des jumbos toujours plus gros, leur promettant tellement d’emplois et de bonheur à la clé avec NDDL.

Hélas, devrais-je vous apprendre, Monsieur le Président, que l’or noir (molécules hydrocarbonées constituées de carbone et d’hydrogène) qui s’est constitué dans le sous-sol de notre planète terre, au cours de millions d’années, et dont le début de l’extraction ne remonte qu’au milieu du XIX siècle, a été consommé :

- en un siècle (1860-1960), pour un équivalent de 200 milliards de TEP (Tonnes Equivalents Pétrole),

- au demi-siècle suivant (1960-2010), pour un équivalent de 1000 Milliards de TEP (soit un multiple/an de 10)

- et aujourd’hui, la consommation annuelle atteint 32 milliards de TEP. (4 Tonnes/ habitant de la planète)

Ainsi, même à niveau constant, 1600 milliards de TEP seraient consommées au cours des 50 prochaines années. Or l’évaluation prouvée des réserves n’est pas supérieure à 1400 milliards de TEP, soit 40 années de consommation, les extractions devenant, par ailleurs, de plus en plus complexes et coûteuses. Et ensuite ? Y avez-vous seulement réfléchi, Monsieur le Président, ou l’ignorez-vous ? Si tel était le cas, je vous conseillerais, après la fin de la récré que vous prétendez perfidement siffler, de vous inscrire, de toute urgence, à des cours périscolaires sur ce problème et qui ne manquent pas d’être dispensés, je suppose, dans les écoles élémentaires de la Région des Pays de Loire.

Mais ce n’est pas tout, Monsieur le Président. Sachez que tout dérivé hydrocarboné (quelle que soit la longueur de sa chaîne), est précisément transformé en CO2 et H2O lors de sa combustion. Ce n’est que de la chimie élémentaire. Or, la quantité globale de C02 émis aujourd’hui par notre consommation excessive de ces dérivés est telle que la nature n’arrive plus à les absorber par la photosynthèse. Les excédents gigantesques sont largement responsables des dérèglements climatiques mondiaux (dérèglements multipliés par quatre au cours des seules 5 dernières années) ainsi que de l’acidification des océans, avec leurs conséquences dramatiques, à moyen terme, pour la survie des espèces aquatiques. La ville de Nanjing en Chine (10 millions d’habitants) a vécu un épisode douloureux très récemment liée à la pollution par micro-particules. Chez nous, Paris et de grandes villes de province viennent de connaître des problèmes graves qui ne feront que s’accroître si nous ne faisons pas évoluer nos comportements. Le saviez-vous ? Alors que l’honneur d’un élu, politique de surcroît, devrait consister à défendre l’intérêt général et le long terme, vous préférez satisfaire de très gros appétits privés, notamment immobiliers avec plus values, autour de l’aéroport de Nantes Atlantique.

Monsieur le Président, présenter NDDL comme la panacée pour le Grand Ouest, avec des décollages et des atterrissages passant de 47.000 annuels à plus de 100.000, voire 120.000 n’est qu’un mensonge et une tromperie de nos concitoyens. Votre ignoble propagande, à nos frais naturellement, constitue non seulement une erreur, mais une faute dont les générations futures ne manqueront pas de vous accabler, n’ayant été, pour votre part, qu’un piètre apôtre de fieffés égoïstes du consumérisme débridé. Ce projet n’est qu’un mauvais pas dans la mauvaise direction et vous en portez une lourde part de responsabilité. Imaginez que chaque Région du monde fasse votre analyse et se comporte ainsi. Où irions-nous ? Il est compréhensible que les humains manquant de l’indispensable ou du nécessaire souhaitent encore consommer davantage, et pour un temps, des dérivés hydrocarbonés. Mais nous, qui avons déjà tant pollué et pas toujours pour notre bien-être, devons impérativement donner l’exemple et nous tourner vers le progrès durable, le seul qui pourra assurer la survie du XXIème siècle. Au récent sommet climatique de Varsovie, des pays émergents nous l’ont rappelé avec force et raison.

Nous ne sommes pas les apôtres de la décroissance dont vous nous accablez. Bien au contraire, nous voulons des investissements massifs, fut-ce au prix fort, dans les technologies d’avenir qui produiront à terme suffisamment d’énergies primaires totalement non polluantes pour la satisfaction légitime de milliards d’êtres humains, à savoir : géothermie, photovoltaïque, énergie des océans (hydrolien, houlomotrice, marémotrice) etc… Nous ne sommes pas les criminels que vous décrivez. Vos propos sont méprisables et dénotent votre fébrilité et votre mal être dû à vos mensonges et vos incohérences. Nous ne sommes que de bons citoyens qui ont réfléchi et qui, en dehors de tout intérêt personnel, n’ont que la force de leur conviction pour alerter des dangers niés ou cachés par ceux qui n’ont pour tout horizon que leur aura, leur mégalomanie ou leurs intérêts très personnels et à court terme. Stéphane Hessel, tant louangé par toute la classe politique au moment de sa récente disparition, ne disait pas autre chose et comprenait fort justement notre profonde et légitime indignation. Il n’était pas criminel, que je sache.

Nous ne sommes pas davantage contre le mode de transport aérien, mais nous souhaitons qu’il devienne raisonné et raisonnable, qu’il intègre la raréfaction et l’épuisement prochain des dérivés hydrocarbonés qui, de surcroît, sont une source évidente et inexorable de dégâts majeurs pour la survie de la planète. Le projet NDDL, par son seul symbole et la propagande pitoyable et fausse que vous en faites, constitue le parfait contre- exemple. A votre décharge, je constate que vous n’êtes qu’une marionnette défendant, fut-ce par l’insulte, tellement d’intérêts très privés qui conduiront, à coup sûr, la planète dans le mur, au cours de ce XXIème siècle. Vos propos sont minables et pitoyables et ne m’inspirent, finalement, que de la pitié.

A entendre votre propagande (payée par nos impôts), il n’y aurait pas encore d’aéroport dans le Grand Ouest. Je crois avoir remarqué qu’il y en a un à Bouguenais et que c’est un pieux mensonge de prétendre qu’il serait saturé. Pour ma part, je m’y suis présenté à deux reprises. Le 25 novembre 2012, au buffet situé à l’étage, sur les 130 places disponibles, seule notre table (2 personnes) fut occupée pendant l’heure du repas. Cet été, le 16 août précisément, en pleine période estivale, je dus reconnaître une sensible progression puisque 6 tables représentant 16 couverts sur les 130 dressés furent servis (soit 12% de taux de remplissage). Pas le moindre embouteillage dans l’aérogare naturellement. L’émission TV de Benoît Duquesne sur l’A2 faisait remarquer identiquement l’atmosphère paisible de Nantes Atlantique International (NAI). Je voudrais encore ajouter qu’une de mes connaissance séjournant, en juillet, à Essaouira, au Maroc, dût pour son retour sur Royal Air Maroc, attendre un jour supplémentaire pour embarquer finalement vers Roissy, la destination vers Nantes ayant été annulée faute de passagers (15 réservations pour un boeing 737), donc trop coûteux pour ce vol. Alors, pour la saturation, laissez- moi rire. Comment en serait-il autrement, puisque l’aéroport de Cointrin (Genève) comptabilise, avec une seule piste et emprise au sol identique (soit 270 ha) 198.000 emports et 14 millions de passagers annuels, soit près de quatre fois le trafic de Nantes Atlantique International (NAI).

A vous entendre, NDDL desservirait le monde entier (une vraie ruche !). Mais alors, expliquez-moi, comment des pistes de même longueur (2900m) que Nantes Atlantique accueilleraient les très longs courriers (A380, B747) et conduiraient d’un seul coup d’aile, entrepreneurs et touristes vers toutes les destinations du monde. Vous savez fort bien qu’il n’en sera rien et que là encore vous mentez Monsieur le Président. J’ajoute que Nantes Atlantique dessert déjà 120 destinations, dont 16 en France et 60 dans les autres pays européens. Il est tout autant international que le serait NDDL.

Mais au fait, devrais-je vous rappeler qu’en juillet 1996, vous signiez une pétition contre la destruction d’un seul « mètre carré » de zones humides en Loire-Atlantique. Aujourd’hui, alors que l’évolution voudrait que votre déontologie d’alors soit encore renforcée, vous n’êtes en rien troublé par la destruction de 1500 ha de zones humides et de tant d’autres hectares pour y accéder et satisfaire l’objet de vos délires.

J’allais omettre que Nantes Atlantique serait tellement facilement desservie par voie ferrée (elle existe déjà), que vous préférez évidemment détruire de nouveaux espaces agricoles et construire à grands frais de nouvelles lignes pour Notre-Dame. On ne nous dit pas tout !!

Il fut un temps où la tentative d’anesthésie de nos concitoyens était fondée sur le motif imparable des 5 millions d’heures de travail promises (à nos chômeurs bretons, je suppose). Aujourd’hui, la rénovation de Nantes Atlantique coûterait, soi-disant, plus cher. Vous devriez donc vous réjouir de cette perspective créatrice d’emplois. La ficelle est un peu grosse pour qui veut bien réfléchir.

Après maintes sollicitations auprès des grands élus, sans la moindre réponse à ma requête (c’est dire le mépris de ces élus, soucieux de leur seule réélection, à l’égard du petit élu que je suis), je pus enfin, par une voie détournée, obtenir un contact avec la Commission Chéreau, joliment dénommée « du dialogue ». L’écoute fut courtoise, mais je compris très vite que cette Commission n’avait pour seule mission que d’apaiser les tensions, aucunement comprendre ni donner suite aux véritables arguments trop précis et pertinents qui lui étaient présentés. Une commission « Pipeau » en quelque sorte. Mais enfin dire des vérités peut également soulager et les écrire laisse quelques traces.

Un détail amusant, malgré tout. Alors que j’étais reçu dans un bureau anonyme, au dernier étage d’une sous-pente de la rue du Roi Albert, l’OF du même jour (27/02) présentait en couleurs et sur une demi-page, les grands élus dont vous-même, en compagnie de ladite Commission, sous les ors de la république évidemment. Que des notables ! Je puis imaginer que le champagne et les petits fours étaient de qualité. Dérisoire, mais tellement révélateur.

Au siècle du numérique, il devient plus qu’urgent de redéfinir les priorités et pour le moins faire payer le prix coûtant à ce mode de transport dévoreur de kérosène (dérivés hydrocarbonés) et donc polluants. Nos concitoyens ignorent largement que tous ces voyages touristiques low cost sont directement ou indirectement très largement subventionnés par nos impôts. Le kérosène n’est pas taxé. Un comble ! Est-ce équitable ? La mondialisation non maîtrisée, et contre laquelle toute tentative de compétitivité ne pourra rien, conduit aux pires aberrations. Ainsi, et ce n’est qu’un exemple, 80% des fleurs offertes sur notre territoire sont produites au KENYA ou en ETHIOPIE, dans des conditions proches de l’esclavage et sont acheminées par jet sur notre Continent, avant d’aller remplir nos poubelles. Dans ce domaine, c’est le geste qui compte, non le volume et le poids de la couronne qui sont appréciés. Alors, Monsieur le Président, encouragez plutôt leur production dans votre Maine et Loire. Je parie que notre Ministre du Redressement Productif apprécierait d’arborer à sa marinière made in Bretagne, quelques roses made in Pays de Loire. Angers héberge pourtant le siège de l’OCVV (Office Communautaire des Variétés Végétales). L’ignoreriez-vous ? Monsieur le Président, agissez dans le bon sens, aidez à produire localement, vous créerez de vrais emplois, plutôt que de nous accabler de votre mépris.

Chaque citoyen qui réside proche d’une piste d’aéroport préférerait naturellement l’expédier chez le voisin. Mais Bouguenais n’est pas une spécificité. Que devraient dire les habitants de Limeil-Brévannes, Valenton Villeneuve St Georges, Villeneuve le Roi ou Ablon qui sont survolés par six fois plus de vols chaque jour que ne le sont des nantais ?. Or, l’aéroport d’ORLY sera modernisé, pas déplacé. Comme tant d’autres aéroports, Bouguenais existe depuis les années 30. Les aménageurs ont poursuivi sans relâche, comme ailleurs, des constructions erratiques et les grands élus les ont laissés faire, voire les ont encouragés. Qu’ils assument. Mais aujourd’hui, en mal de profit, nombre de vos connaissances voudraient tellement voir la valeur de leurs biens immobiliers exploser. Et tant pis pour la planète. Vos mensonges leur donnent tellement raison.

Le projet que vous portez comme la corde soutient le pendu est aberrant. Hélas, tous les moyens, même les plus sordides, sont utilisés pour tromper nos concitoyens. La légalité n’est pas la légitimité. Les enquêtes publiques sont dictées et le résultat imposé est écrit à l’avance (si les experts ne conviennent pas, le pouvoir  les change). Une parodie de démocratie en quelque sorte, mais dans les formes. Ce projet n’est que le fruit d’une volonté politique qui se moque comme d’une guigne de l’intérêt général, ses porteurs refusant les évidences et poussant la surdité jusqu’à l’autisme. Monsieur Auxiette, comme le disait à NDDL, le 9 juillet 2011, un membre éminent du gouvernement Actuel, je cite « Nombre d’élus, lorsque la porte est fermée ont conscience de l’inutilité du projet, mais Monsieur « A » le veut beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, il le veut énormément ». Dès lors, dire le contraire serait un crime de lèse-majesté, je suppose. Si Monsieur A le veut, Dieu le veut, puisqu’il est infaillible.

Dans de telles conditions, les enquêtes publiques ne servent à rien. Dites aux français que la validation de l’enquête publique du projet fut assumée par un haut fonctionnaire qui depuis occupe un poste majeur chez le concessionnaire, l’épouse de ce dernier ayant rejeté en son temps tous les recours en Conseil d’Etat. Votre devise : circulez et taisez-vous, il n’y a rien à voir ! Ne me parlez plus de légalité, mais de turpitudes et sachez que votre pouvoir ne vous a été acquis que par 2 électeurs sur 10. Vos ralliements contestent, pour la plupart, ce projet. Mais, rassurez- vous Monsieur le Président, tout ira pour le mieux pour vous-même. En effet, il fut un temps où les responsables politiques acceptaient d’être reconnus « responsables mais non coupables ». Aujourd’hui, ils ne sont « ni responsables, ni coupables ». (CF, le drame de l’amiante). La nature se vengera, soyez en certain et vous aurez pris votre part au fossoyage de l’humanité, à moins que, c’est mon vœu le plus cher, des élus responsables, d’une nouvelle génération, ne se ravisent à temps et dénoncent vos turpitudes qui dépassent de très loin ce minable projet.

Vous seriez mieux avisé de réentendre le discours prononcé le 02/09/2002 à Johannesburg « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs… Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le XXI siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie » Monsieur le Président Auxiette, vous refusez de comprendre et ne voulez surtout rien entendre.

Peut-être prendrez-vous quelques minutes pour lire mon propos, à moins qu’un long courrier, déjà en bout de piste, ne vous attende pour vous conduire vous prélasser sous les tropiques, où quelques pauvres du tiers monde vous serviront quasi gratuitement dans un complexe hôtelier « ***** », de préférence.
Bien à vous et bon voyage !
Un élu et citoyen vigilant.
René LEBLANC, Maire de Quelneuc

mercredi 18 décembre 2013

Notre Dame des Landes : Toutes et tous à Nantes le 22 février !

L'Etat et les pro-aéroports menacent de passer de nouveau en force. Ils prétendent débuter, dans les mois qui viennent, la destruction des espèces protégées et les chantiers de l'aéroport.
Une nouvelle vague d'expulsion pourrait survenir. 

Nous ne les laisserons pas faire ! Les travaux ne commenceront pas !

Sur place, le mouvement est plus vivant encore qu'à l'automne 2012, les liens plus denses, les champs plus cultivés et les habitats plus nombreux. Au delà, plus de 200 comités locaux se sont créés, en solidarité avec la lutte et pour la faire essaimer par chez eux.

Nous appelons toutes les forces anti-aéroport à se joindre à la manifestation du 22 février 2014 à Nantes pour leur montrer qu'il n'est pas question qu'ils touchent au bocage.

Appel lancé par la coordination des opposants (50 associations, syndicats, mouvements politiques et collectifs) – le COPAIN 44 – Les Naturalistes en lutte - Des habitant-e-s de la ZAD

Evènement Facebook : https://www.facebook.com/events/1445452955676156/

mardi 17 décembre 2013

Face au mépris : Toujours présents, toujours résistants, plus légitimes que jamais !

Comme nous l'avons répété à maintes reprises, la promotion du projet d'aéroport et la bagarre médiatique en cours sur l'imminence de  "l’avancée des travaux" reposent sur une succession de mensonges dont la grossièreté n'a d'égale que le mépris des citoyens qu'elle révèle. Nous sommes depuis le départ, individuellement et collectivement, toutes organisations confondues, pris pour des benêts. Impossible de tout reprendre ici. L'étourdissant florilège des âneries s'est encore enrichi récemment, lorsque les porteurs du projet prétendent prouver que le transfert de l'actuel aéroport coûtera "moins cher" que l'aménagement de Nantes Atlantique : espèrent-ils vraiment qu'aucun citoyen ne relèvera qu'il s'agit de comparer un "coût" de mise à niveau de Nantes Atlantique pour 9 millions de passagers vers 2060 avec le coût de construction à Notre Dame des Landes en 2017 d'un aéroport calibré à 4 millions de passagers ? Que personne ne remarquera la non prise en compte de l'évolution technologique des moteurs d'avions ?

Cela fait maintenant des années que nous mesurons aussi le mépris vis à vis des exploitants de la zone du projet : pressions sur les agriculteurs jusqu'au harcèlement, estimations foncières au rabais. Mépris des grévistes de la faim en 2012 : dans le discours, "nous partageons les mêmes valeurs... nous vous supplions de ne pas mettre votre santé en péril..." ; et dans les faits vingt-huit jours (28 !) avant que ne s'ouvre une négociation avec le PS local sur une clause de non expulsion, aujourd’hui ouvertement remise en cause. Mépris vis à vis des occupants de la Zad promue à l'état de "kyste" qu'il faut karchériser... Mépris des agriculteurs en place qui, depuis de longues années, font leur travail en étant en phase avec les recommandations du Grenelle et qui ne comprennent pas qu’on veuille tout détruire pour un projet inutile.

Nous n'avons donc aucune raison d'être surpris de la désinvolture criminelle des porteurs du projet vis à vis de la richesse biologique globale de la zone. Ce qu'ils nomment "déplacement des espèces protégées" (deux espèces de tritons), dans les conditions annoncées, c'est tout simplement leur destruction programmée, comme celle des milliers d'espèces d'importance vitale pour la constitution des écosystèmes spécifiques de la zone.

Cette mort programmée, conséquence directe des "déplacements" sélectifs, comme les mesures de compensation liées à la "loi sur l'eau", nous révoltent légitimement. Elles participent au début de la mise en œuvre du projet, et nous nous y opposerons collectivement.

La Coordination fait sienne la déclaration de l'AG de l'Acipa du 8 Novembre :
….
Les travaux de déplacement des espèces protégées ne doivent pas commencer car ….
  • les 12 réserves soulevées par la commission des experts scientifiques n’ont pas été levées,
  • des recours juridiques vont être déposés dès la parution des arrêtés d’autorisation de déplacement/destruction des espèces protégées et de la Loi sur l’Eau
Aucune situation irréversible sur le terrain ne doit être enclenchée. La mobilisation des opposants ne s’arrêtera qu’avec l’abandon de ce projet et l’engagement de maintenir Nantes Atlantique en contribuant à son amélioration.
Ce sont les paysans et habitants de la zone, soutenus par des milliers de citoyens, qui sont garants de la vie et de la biodiversité sur la zone : eux qui plantent, sèment, protègent...


Les mesures de compensation sont une mascarade, certes. Mais elles n'auront pas lieu car il n'y aura aucun départ ni aucune destruction à compenser. Nous sommes là !

Appel signé des 50 groupes composant la coordination des opposants : Associations, Syndicats, Mouvements politiques et Collectifs divers – Liste consultable sur http://acipa.free.fr/Sites/sites.htm

 _______________________________________________


Les mesures de compensation, une mascarade de trop !
Pour nous toutes et tous, les mesures de compensation,  c'est le projet d'aéroport qui avance !
Il faut donc empêcher ces mesures de se réaliser : mares, transferts d'arbres et d'espèces, ainsi que l'élargissement des routes et la construction du barreau routier.
Luttons ensemble pour stopper le projet d'aéroport !
Lorsque les travaux seront  imminents, les informations et rendez-vous seront communiqués, dès que possible, sur les 3 sites http://zad.nadir.orghttp://acipa.free.fr,  et http://naturalistesenlutte.overblog.org ainsi que par mail et par téléphone.                  
Appel commun Coordination / des occupant-es de la ZAD / COPAIN44 / Naturalistes en Lutte


lundi 16 décembre 2013

De nouvelles cyberactions en cours

L'annonce imminente de l'imminence de la signature a mobilisé de nombreux internautes.

Des actions sont en cours pour montrer notre (votre) détermination à empêcher la destruction du bocage de Notre-Dame-des-Landes. Signez si ce n'est déjà fait, partagez ces liens, montrons que nous sommes toujours plus nombreux à refuser ce projet

Agir Pour l'Environnement qui propose d'écrire au préfet (cliquez sur l'image)

Camille de Brest à lancé une pétition sur Avaaz :


22 juristes ont lancé un appel signable en ligne :


Et puis il y a toujours les autres pétitions qui sont toujours actives :
http://acipa.free.fr/Petition/petition.htm

Nous disons NON au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Cliquez ici pour signer la pétition en ligne, sinon vous pouvez aussi télécharger un formulaire collectif de pétition , ainsi que celui de la coordination des associations, à envoyer, après l'avoir signé et fait signer à
ACIPA
B.P. 5
44130 Notre-Dame-des-Landes.


Autres pétitions :
Pétition Photo à l'initiative du comité de soutien de Brest
Pétition d'Agir pour l'environnement 
Pétition sur AVAAZ
Pétition sur Cyberacteurs
Pétition sur Cyberacteurs contre les expulsions

Appel de syndicalistes opposé-e-s au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes ou ailleurs
Save French Woodland from Destructive New Airport >
 


Notre Dame des Landes : pour le collectif des avocats et juristes et les grévistes de la faim, l’accord politique du 8 mai 2012 est bien toujours en vigueur

COMMUNIQUE DU 16 DECEMBRE 2013 – COLLECTIF DES AVOCATS ET JURISTES

Par un communiqué en date du 13 décembre 2013, le Président du Conseil Régional des Pays de la Loire et du syndicat mixte aéroportuaire (SMA) a fait un point sur la situation de l’aéroport du Grand Ouest, suite à la réunion du Comité de Suivi des Engagements de l’Etat et des Collectivités.

A cette occasion, il a notamment abordé la question des recours ayant été jugés au cours de l’année 2013, et l’impact des décisions rendues sur l’accord politique du 8 mai 2012. Cet accord, intervenu suite à une grève de la faim d’opposants pendant plusieurs semaines, garantit l’absence d’expulsion des exploitants et habitants avant que les juridictions administratives et judiciaires ne statuent sur un certain nombre de recours.

Si la Cour de Cassation a décidé le 29 janvier 2013 (et non le 6 février) de radier les pourvois introduits par plusieurs opposants contre les ordonnances procédant à leur expropriation, cette radiation est une simple mesure administrative. Elle est présentée à tort par le Président du Conseil Régional comme un rejet du recours.

En réalité, ce n’est qu’une fois que toutes les voies de recours auront été épuisées concernant les arrêtés de cessibilité que la Cour de Cassation sera amenée à se prononcer sur le fond de ce recours, sans qu’il soit nécessaire d’introduire une nouvelle requête. En effet, une procédure est actuellement devant la Cour Administrative d’Appel de Nantes contre ces arrêtés de cessibilité. Le Président de la juridiction a d’ailleurs décidé de rouvrir l’instruction de l’affaire le 12 décembre suite à la communication de mémoires en réplique par les requérants.

En second lieu, le rejet par le Conseil d’État le 17 octobre 2013 de la demande d’abrogation de la déclaration d’utilité publique, malheureusement prévisible, ne clôt aucunement le débat sur l’utilité publique du projet. L’instance devant la Cour Administrative d’Appel de Nantes concerne fondamentalement l’utilité publique du projet, les opposants remettant en cause la légalité de la DUP, fondement des arrêtés de cessibilité, et exigeant une expertise indépendante sur les bases économiques et environnementales de cette dernière.

Dès lors, l’accord politique du 8 mai 2012 ne peut être caduc et est bel et bien toujours en vigueur !

En troisième lieu, la Commission Européenne a assuré, le 17 septembre dernier, que la procédure de vigilance à l’égard du projet d’aéroport du Grand Ouest était toujours ouverte, refusant de se prononcer définitivement sur un projet pour lequel toutes les autorisations n’avaient pas encore été délivrées. Elle n’a donc aucunement validé le projet sur le plan du droit européen. A ce titre, la Commission est rendue destinatrice des derniers éléments relatifs aux procédures « loi sur l’eau » et « espèces protégées », qui lui permettront de se prononcer sur le respect des directives environnementales.

Au regard de ces éléments, nous invitons le Président du Conseil Régional et du SMA à prendre connaissance en détail des décisions de justice ou d’organes politiques auxquelles il fait référence, au risque de travestir une réalité bien plus complexe qu’il n’y paraît, le projet d’aéroport du Grand Ouest ne devant sa survie qu’à une scission des procédures opportunément agencée par les maîtres d’ouvrages et dont les juridictions peinent pour l’instant à tirer toutes les conséquences.

Pour les arrêtés « loi sur l’eau » et « espèces protégées » dont la parution est dite imminente, nous les soumettrons  à l’examen du juge dans les meilleurs et les plus brefs délais les enjeux entourant le respect de ces procédures environnementales dépassant de loin le simple cadre du projet d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

La grève de la faim de plusieurs opposants et l’accord politique en ayant découlé ne sauraient être méprisés de la sorte. Le respect de l’État de Droit, que le Président du Conseil Régional appelle si souvent de ses vœux, passe avant tout par un respect des procédures engagées légalement par les opposants, et par la délivrance d’une information objective sur ces dernières aux citoyens.


dimanche 15 décembre 2013

Tracts d’information et affiches

Les tracts "La résistance s’enracine à Notre Dame des Landes" et "Sauvons Nantes-Atlantique !" sont à distribuer massivement au cours du mois de décembre et il est souhaitable de les appuyer par les affiches.

3 affiches sont aussi disponibles en A2, A3 et A4 (affichettes)


Cliquer sur l'image pour les voir en grand format ou ici pour télécharger les 3 PDF dans une archive ZIP en qualité impression (6 Mo)
Certains comités de soutien se sont déjà approvisionnés pour leur distribution.

Tout ce matériel de distribution et d’affichage est maintenant disponible au local de NDL, Rue des Chênes, ouvert de 10h à 17h les samedis et dimanches. Il est également possible de se le procurer en dehors de ces 2 jours en contactant le secrétariat de l’ACIPA par mail acipa.secretaire@free.fr ou par tél au 06 05 61 38 02 ;

Liens vers les tracts:
La résistance s’enracine à Notre Dame des Landes : tract réalisé par la coordination des opposants montrant que notre détermination est intacte : http://communiques-acipa.blogspot.fr/2013/12/la-resistance-prend-racine-notre-dame.html

Sauvons Nantes-Atlantique ! : tract réalisé par le collectif d’élu-e-s et le groupe de travail sur les PEB prévisionnels et le réaménagement de Nantes Atlantique, suite aux travaux de la commission du dialogue    http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=654 ou http://communiques-acipa.blogspot.fr/2013/12/sauvons-nantes-atlantique-tract-cedpa.html

Notre Dame des Landes : pour les associations c’est un carton rouge, pas un feu vert !

 

Communiqué de presse des associations ACIPA, CéDpa et ADECA et du collectif de pilotes – Dimanche 15 décembre 2013

M. le Préfet va rendre compte à la presse des travaux de la commission de suivi des engagements de l’État et va vraisemblablement annoncer la publication des arrêtés « environnementaux ».

Nous ACIPA, CéDpa, ADECA et collectif des pilotes tenons à :

1- Dénoncer la concertation qui n’a lieu que dans la forme.

Le sous-préfet a en effet suspendu les réunions d’échanges avec la DGAC alors que les désaccords  restent profonds ; quatre réunions ne peuvent suffire pour faire un travail de recherche de la vérité surtout quand la méthode utilisée par la DGAC ne souffre aucune discussion. L’État aurait voulu simplement afficher une concertation de façade avec les opposants qu’il n’aurait pas fait autrement.

2- Souligner l’impossible confiance envers un État qui est juge et partie.

Comment peut-on imaginer que des fonctionnaires, aussi compétents soient-ils, puissent aboutir à des conclusions contraires aux attentes de leur hiérarchie et des décideurs politiques qu’ils côtoient, en particulier le premier ministre ?
Des exemples très concrets :
La DGAC estime que dans 18 ans, les avions sur Nantes seront ceux d’aujourd’hui alors que de nouveaux modèles, deux fois moins bruyants, sortent d’ici 2 à 4 ans…
Elle estime qu’il faut pour Nantes des aérogares dix fois plus coûteuses que celles récemment construites ailleurs, tout en admettant que cela se discuterait avec le concessionnaire.
Elle maintient ses hypothèses de croissance du nombre de mouvements alors que la réalité les a de fait démenties : le plan d’exposition au bruit actuel tablait sur 110 000 mouvements à l’horizon 2010 alors que le chiffre réel de 2012 n’est que de 64 000. Et sur les 11 premiers mois de l’année 2013, le nombre de mouvements baisse de 2%...

3- Rappeler la faiblesse du dossier sur le plan environnemental

Les scientifiques (commission spécifique et CNPN) ont souligné l’insuffisance du diagnostic initial et invalidé la méthode de compensation. C’est pourtant sur cette même méthode que l’État entend prendre ses arrêtés. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de représenter ses « améliorations » aux mêmes scientifiques, jugés trop sévères sans doute et bien encombrants !
Nous le réaffirmons au nom de la loi sur l’eau et sur la protection des espèces protégées : une zone aussi riche et remarquable que le bocage de NDL, vaste zone humide en tête de deux bassins versants ne doit pas être détruite car elle n’est pas compensable.

Nous  demandons au gouvernement 
  • D’ordonner une expertise technique indépendante des récentes études, celles de la DGAC comme celle du CéDpa, en s’inspirant de ce qui a été fait à Toulouse.
  • De respecter ses propres préconisations sur la protection des zones humides et tout simplement la loi sur l’eau.
  • De reconnaître que l’agriculture sur le secteur de NDL est parfaitement en phase avec les recommandations du Grenelle et qu’il est incompréhensible de vouloir la déstructurer totalement.
 Il en va de sa crédibilité et de l’avenir de notre patrimoine naturel et agricole.

Nous demandons aussi aux politiques et autres « décideurs » locaux de comprendre que leurs mensonges répétés et leurs appels au démarrage des travaux ne font qu’aggraver le fossé qui se creuse chaque jour avec les citoyens, écœurés par la gabegie financière et les petits arrangements entre amis.

Sauvons Nantes-Atlantique - Tract CéDpa - décembre 2013

Attention: 2 pages pour ce tract : Cliquer sur l'image pour le feuilleter ou ici pour télécharger le PDF
 
Sauvons Nantes-Atlantique - Tract CéDpa - décembre 2013 

vendredi 13 décembre 2013

Lettre ouverte de l’ACIPA à François Hollande, Président de la République - vendredi 13 décembre

Monsieur le Président,

Dans le cadre de la commission du dialogue voulue par votre gouvernement, des opposants au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes (le collectif d’élu-e-s et le collectif de pilotes de ligne) ont accepté de travailler sur la partie technique du dossier en s’entourant d’experts et en proposant des analyses sérieuses et étayées tant sur les plans d’exposition au bruit prévisionnels que sur l’optimisation enfin reconnue possible de l’aéroport actuel Nantes Atlantique.

L’ACIPA, toujours dans l’attente du rendez-vous avec Monsieur Philippe Martin, rendez-vous que Monsieur Cuvillier s’était engagé à faire aboutir, l’avait posé comme préalable à sa participation à ces travaux. Elle n’en a pas moins observé le déroulement, aussi limité soit-il.

Monsieur le Président, l’appel que le CéDpa (Collectif d’élu-e-s) a fait pour la seconde fois au Ministre des Transports, le 28 novembre dernier, afin qu’il ne laisse pas clore des travaux qui n’ont pas été sérieusement menés à leur terme, vous a été transmis. Nous appuyons aujourd’hui cette demande pour que les travaux de la commission du dialogue puissent continuer et que les éléments techniques apportés par les opposants soient pris en compte par la DGAC. Une tromperie sur les chiffres est avérée, elle n’est pas acceptable.

Monsieur le Président, lors de la grève de la faim de nos camarades en mai 2012, vous vous étiez engagé à ce qu’une réelle concertation ait lieu entre les différentes parties concernées par ce dossier d’aéroport. De son côté, Monsieur Cuvillier a affirmé à plusieurs reprises en juin et lors d’une entrevue accordée en septembre dernier, que le travail de concertation devait se faire dans la transparence et la recherche de vérité.

De août 2012 à mars 2013, vous avez reçu 30 courriers émanant de personnes – dont M Patrick Warin, l’une de vos anciennes connaissances – de milieux et de compétences très divers, vous demandant une rencontre.

Les réponses à ces courriers ne nous ont jamais satisfaits, nous renvoyant systématiquement vers M Cuvillier.

Monsieur le Président, c’est à vous-même que nous voulons parler de vive voix car il est plus que temps de prendre en compte les arguments imparables qui sont opposés à ce dossier inutile et destructeur et qui n’a aucune justification dans le contexte économique actuel. Nous voulons vous dire que les 12 réserves émises par le comité d’expertise scientifique, invalidant de fait la méthode de compensation agro-environnementale proposée par AGO/Vinci et l’Etat, ne sont toujours pas levées et ne pourront pas l’être. Nous ne pouvons imaginer que l’arrêté concernant le déplacement des espèces protégées – qui n’est autre que leur destruction – puisse être pris bientôt au mépris du travail de cette commission d’experts que la république a mandatée.

Toute intervention sur le terrain, alors que rien n’est réglé sur le fond, ne pourrait être comprise et embraserait à coup sûr les esprits à Notre Dame des Landes et bien au-delà.

Monsieur le Président, la réponse que vous nous ferez sera un signe attendu non seulement pour l’ACIPA, mais par une population sans cesse croissante qui ne trouve plus d’adéquation entre, d’une part, ce projet d’aéroport et le symbole qu’il véhicule et d’autre part les contraintes d’économies au quotidien que votre gouvernement peine à faire accepter.

Nous attendons avec impatience, Monsieur le Président, votre décision pour une date d’entretien et nous vous adressons nos salutations les plus respectueuses.


Nous voulons une expertise indépendante !


Communiqué de presse de l’ACIPA et du CéDpa – vendredi 13 décembre

Au moment où le Préfet de Région réunit le comité de suivi des engagements de l’État, et va peut-être annoncer la sortie des arrêtés au titre de la loi sur l’eau et des espèces protégées, nous voulons rappeler, par notre présence devant la préfecture ce vendredi 13 décembre, notre mécontentement sur la méthode qui aura présidé au « dialogue » de ces derniers mois :

1) Alors que la commission scientifique mise en place à la demande des commissaires enquêteurs (loi sur l’eau) a invalidé la méthode de compensation proposée par AGO et l’État et énoncé douze réserves, alors que le CNPN a demandé,  lui, la reprise de l’état des lieux initial, c’est bien la même méthode fondée sur le même état initial qui a été présentée au Coderst récemment et qui sera donc le fondement des arrêtés. Il y est certes prévu quelques mares de plus et quelques hectares supplémentaires, mais cette augmentation quantitative n’est pas à la hauteur des enjeux.

D’ailleurs le Préfet ne redemandera pas à la commission scientifique d’émettre un nouvel avis mais à un nouveau groupe d’experts de «suivre la réalisation des travaux de compensation», habile manière de contourner ce qui est bien le problème principal du dossier. Nous le redisons à nouveau : si l’on peut faire un aéroport et toutes ses infrastructures associées sur une zone humide comme l’est le bocage de Notre Dame des Landes, alors on peut dire qu’il n’y a plus de loi sur l’eau ni de protection des zones humides dans notre pays, sauf dans les discours.

2) Les études complémentaires demandées par la commission du dialogue ont été menées par la DGAC c'est-à-dire par un service de l’État à la fois juge et partie et qui ne peut ni ne veut se déjuger puisqu’il a déjà justifié hier le projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nos craintes, exprimées en juin dernier étaient malheureusement bien fondées : en effet, la contre-expertise du CéDpa tant sur le plan d’exposition au bruit que sur la possibilité de réaménager Nantes-Atlantique a été balayée de la main, alors qu’étaient avancés des chiffres et des faits vérifiables. Il y a eu certes des réunions (4) mais pas de travail commun de recherche de la vérité. Cela interpelle évidemment sur la manière dont se prennent les décisions au plus haut niveau. C’est pourquoi nous demandons une expertise indépendante qui, seule, pourrait permettre de démêler le vrai du faux dans un dossier où nous avons levé beaucoup d’approximations et de mensonges.

Nous voulons aussi redire notre totale détermination et appelons à résister sur tous les  terrains, politique, juridique et citoyen, sur la ZAD et ailleurs. Nous appelons tous ceux qui sont convaincus comme nous de l’inutilité de ce projet coûteux et destructeur à manifester à nos côtés leur refus de l’aéroport de Notre Dame des Landes, devenu LE symbole de tous les Grands Projets Inutiles et Imposés.

Les Français interrogés récemment viennent de réaffirmer majoritairement la nécessité de protéger l’environnement, même en temps de crise. Quand les élus entendront-ils enfin leur voix ?

jeudi 12 décembre 2013

AGO Vinci débouté dans sa procédure pour expulser Virgile Mazery, paysan apiculteur



Communiqué de presse du Copain 44 du 12 décembre 2013

Le 10 décembre, le tribunal de Grande Instance de Saint Nazaire a débouté la société AGO Vinci dans sa procédure pour expulser Virgile Mazery, paysan apiculteur dont les ruches participent depuis plusieurs années à la biodiversité sur la zad de Notre-Dame-des-Landes. 
Le tribunal condamne AGO Vinci à verser 1000 euros à Virgile Mazery et à payer les frais de justice. Surtout le tribunal réfute la qualification de trouble illicite pour l'occupation de la parcelle par l'apiculteur, ses ruches et ses abeilles. 

Par ce jugement, comme par l'annulation de l'ordonnance sur requête concernant les semis collectifs du 05 octobre, le tribunal légitime notre action d'occupation, de protection et d'entretien des terres de la zad.
Dans un contexte où la légitimité du projet de transfert est plus que jamais contestée par la précision des contre-études d'élus et d'experts reconnus, AGO Vinci, soutenu par le pouvoir politique en place et les lobbys des BTP, cherche à gagner du temps et à provoquer l'irréversible en expulsant et détruisant terres, fermes et habitations. 

Aujourd'hui, nous paysans, au côté de tous les opposants au projet, réaffirmons notre détermination et nous opposerons à tout début de travaux quels qu'ils soient.
La vocation des terres de la zad n'est pas de permettre une perfusion d'argent public ponctuelle dans un secteur BTP malmené, mais de garantir l'alimentation de la population locale et des métropoles voisines pour les générations à venir.

Le Copain 44

dimanche 8 décembre 2013

Sur le pont contre les GPII

Communiqué de presse du groupe GPII de la coordination des opposants - dimanche 8 décembre 2013



Depuis la tenue à Notre Dame des Landes en juillet 2012 du 2ème forum européen contre les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), le réseau s'étend et se renforce. Le 8 décembre était la troisième journée européenne contre les GPII. Ce week-end a vu plusieurs dizaines de ponts en Bretagne se décorer de banderoles, drapeaux... pour mettre en visibilité tant notre opposition au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes que notre solidarité avec les autres groupes (européens et au-delà) en lutte contre des projets pharaoniques. Pour les ponts, 24 vers Brest, 10 autour de Vannes, 6 vers St-Nazaire,  plusieurs également sur le périphérique de Nantes, à Cholet, etc… un véritable recensement interviendra dans les prochains jours....

Une semaine bien occupée à lessiver, découper des bâches, manier feutres et pinceaux... Ce dimanche (mais certains ont commencé dès hier), les banderoles sont installées... Le temps est superbe, nous avons salué les voitures, leur proposant du fait même de s'exprimer en retour.
Magnifique : les messages de sympathie se sont succédé à un rythme effréné, avec toutes les expressions : appels de phare, klaxons, applaudissements, pouces levés et autres saluts divers ; c'est une véritable possibilité de référendum spontané que nous avons offert aux centaines de voitures qui passent, population non triée évidemment. Après une estimation empirique (70 à 80 pour cent d'expressions de sympathie), nous prenons la peine de vérifier par un comptage test sur 100 voitures : juste un tout petit peu moins.

Une deuxième tranche a eu lieu de 15 à 17 heures
Le choix a été fait d'être plus nombreux par pont. Toujours des réactions de soutien, mais force est de constater qu'elles sont moins nombreuses que sur la zone de ce matin.

Preuve du succès : la question est posée unanimement : quand est-ce qu'on recommence ?
Nous nous sommes quittés avec les derniers feux du soleil, après récapitulatif des prochaines mobilisations (sur la zone, au tribunal...).

La lutte continue ! Et on ne lâche rien !

lundi 2 décembre 2013

Plus c’est gros, plus ça passe !

Communiqué de presse - élus CéDpa du sud-Loire
02 décembre 2013

Plus c’est gros, plus ça passe !

« Suite aux recommandations de la commission du dialogue pour l’Aéroport
du Grand Ouest, les services de la DGAC* ont étudié les coûts de
réaménagement et l’évolution des nuisances sonores dans l’hypothèse
d’un maintien de l’aéroport Nantes Atlantique.
Au terme de ces études et du débat entre la DGAC et les opposants au
projet de transfert de l’aéroport, il est aujourd’hui acté que le maintien de
l’aéroport de Nantes Atlantique est impossible. »

            C’est ce qu’écrit le service presse  de Nantes-Métropole et ce que vont dire ce lundi  ses élus les plus engagés pour le transfert!  L’objectif est clair : mentir une fois de plus, faire croire que tout est réglé et que même les opposants ont acté la conclusion, préparer ainsi l’opinion publique au  démarrage des travaux et à l’expulsion des hommes et des espèces protégées !

            Nous, élus du Sud-Loire, membres du CéDpa,  contestons fermement la conclusion annoncée et réaffirmons au contraire que:

L’aéroport de Nantes-Atlantique peut être agrandi (la Direction de l’aviation civile  reconnaît d’ailleurs ce point) pour un coût bien inférieur à celui de Notre Dame des Landes (chiffres à l’appui).

Les nuisances sonores ne progresseront pas et peuvent même être allégées (rapport d’un bureau d’études spécialisé, et comparaison avec d’autres aéroports européens). D’ailleurs, l’Airbus A 350 qui a fait des essais de remise de gaz la semaine passée au dessus de Nantes Atlantique a surpris tous les observateurs par sa discrétion.

L’urbanisation de l’île de Nantes ou de Rezé n’est  pas mise en péril,

Les 1900 emplois actuels de Nantes-Atlantique peuvent et doivent rester au Sud-Loire.

Nous rappelons que la DGAC est un service de l’État qui est juge et partie dans le dossier. Tout est fait pour justifier le transfert, même au prix de contre-vérités. Il n’y a aucune neutralité, aucune  objectivité comme on voudrait nous le faire croire. La DGAC a d’ailleurs montré ses failles, en se trompant  lourdement sur ses prévisions de mouvements d’avions pour 2012 lors de l’élaboration du Plan d’Exposition au Bruit en 2004…


            Nous demandons solennellement une expertise INDEPENDANTE, judiciaire s’il le faut. Et nous poursuivrons nos explications à la population à qui l’on veut décidément faire prendre des vessies pour des lanternes…

Premiers signataires :, Gilles Buisson, Joel Castex, Adeline Cheriff,  Alain Forest, Vincent  Egron,  Catherine Esnée,  Emmanuelle Janvier, Janine Planer, Françoise Verchère (Bouguenais), Katel Andromaque, Emile Robert, Didier Quéraud (Rezé) , Alain Moinard, René Olivier, Isabelle Ryo, Tifenn Thiébaud (la Montagne), Patrick Allain ( Les Sorinières), Mahel Coppey ( Le Pellerin), Pierre Gressant ( Saint-Jean de Boiseau).

Lien vers l'analyse comparée des études DGAC /CéDpa 

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