Vous trouverez sur cette page les originaux des communiqués qui ont été envoyés à la presse, des documents, lettres ouvertes, tribunes destinés à enrichir votre réflexion sur le sujet ou vous informer sur des points d'actualité, ainsi que les tracts que nous diffusons régulièrement.

Vous pouvez dorénavant vous abonner au flux de cette page ou suivre les mises à jour par mail.

Retour à la page d'accueil du nouveau site

dimanche 24 mars 2013

Point d'info du 22 mars 2013 : actualité et appel à mobilisation pour la Ferme de Bellevue.



Bientôt deux mois que les paysans du Copain 44 et des autres départements, les membres des comités de soutiens et les zadistes occupent et protègent la Ferme de Bellevue!

Audience du 20 mars au tribunal de Saint Nazaire, et situation juridique actuelle

Le mercredi 20 mars, huit paysannes et paysans du Copain 44 comparaissaient devant le tribunal d'instance de Saint Nazaire, assignés dans le cadre d'une deuxième procédure de référé déposée par AGO Vinci pour les motifs suivants, entre autres, « violation du droit de propriété... non respect des règles élémentaires d'hygiène et de sécurité... troubles de voisinage... impossibilité de débuter les travaux projetés (démolition)... risque de dégradation de l'immeuble (aurait-on le sens de l'humour chez AGO ?) ». Le jugement sera rendu le jeudi 28 mars 2013.

Ce nouveau référé fait suite au premier jugement rendu le 28 février qui condamnait les 10 paysans, déclarés résidant dès la fin janvier, à l'expulsion immédiate assortie d'astreintes journalières.

Avant de déclarer à l'huissier, le 01 mars, qu'ils n' habitaient plus là, les dix avaient fait appel du jugement.

Après s'être déclarés résidant, le 02 mars, les huit nouveaux occupants se sont déclarés comparants volontaires dans le cadre de la procédure d'appel.

Ce sont donc bien, aujourd'hui 18 paysannes et paysans du Copain 44 qui sont poursuivis en justice par AGO Vinci.

Mercredi 20 mars, deux cents personnes sont venues les soutenir devant le tribunal d'instance de Saint Nazaire avec tracteurs, pelles, bêches, râteaux, plants et semences. Un tunnel maraîcher à été monté devant l'entrée du tribunal pour rappeler que Notre-Dame-des-Landes est aux portes des agglomérations de Nantes et Saint Nazaire, où il est urgent, aujourd'hui, de répondre à la demande en forte croissance d'une alimentation produite localement.

Symboliquement, les paysannes et paysans du Copain 44 on semé à la volée des céréales sur le bitume pour démontrer que ce n'est surement pas en bétonnant 1600 ha à Notre Dame des Landes que l'on répondrait à ce besoin vital.

Appel à mobilisation à la ferme de Bellevue:

Nous aurons connaissance de la décision de la juge des référés le jeudi 28 mars à midi.

Les paysans du Copain 44 appellent à un rassemblement de soutien le 28 mars 2013 à partir de 12h00 à la Ferme de Bellevue

En fonction du rendu du jugement, il sera décidé de la suite à donner à notre action.

Quoiqu'il en soit, les paysans du Copain 44 ont décidé d'accentuer la mobilisation sur le site de Bellevue dès le 28 mars, et de renforcer le dispositif de protection autour de la ferme.

Il est donc fait un appel urgent à tous les paysans, actifs ou retraités, de Loire- Atlantique et de tous les départements alentour, pour acheminer sur le site tracteurs et matériels agricoles opérationnels ou réformés. Des transports sont possibles. Contacter rapidement l'un des trois contacts en bas de page.

On a aussi un besoin en foin : il faudrait une quinzaine de bottes à arriver la semaine prochaine.

La mise à l'herbe du 10 Mars:

Le dimanche 10 mars, deux cent personnes sont venues accompagner la mini transhumance de quatorze vaches, issues d'une dizaine d'élevages, depuis le carrefour des Ardillières jusqu'aux prairies de la Ferme de Bellevue. Un grand piquenique était partagé, ensuite, dans la cour de la
ferme sous un soleil printanier.

Les paysans veulent réaffirmer, par ces actions symboliques, leur volonté de maintenir les fermes de la Zad en production, de protéger terres et bâtis du saccage et de la destruction, et de réclamer toujours la remise à plat de la DUP de 2008.

La journée « Sème ta Zad » :

Le 13 Avril, la manifestation « Sème ta Zad » est organisée par une commission agricole, ouverte à tous, qui se réunit à la Châtaigne et tente de réfléchir à ce que pourrait être l'occupation des terres libres quand le projet d'aéroport sera abandonné. Le Copain 44 suit les travaux de cette commission depuis plusieurs mois, et sera présent lors de la manifestation.

Pour plus d'information, vous pouvez consulter le site dédié, où vous trouverez les textes d'appel et toutes les informations sur le déroulement de la manifestation: http://zad.nadir.org/semetazad , ou par contact courriel à: semetazad@riseup.net

Banderoles de bords de route:

Les kits de quatre banderoles sont disponibles depuis quelques jours. Les personnes qui les ont prépayés peuvent les enlever au Gab 44 à Nozay ou contacter Vincent au 06 87 52 34 26 pour les récupérer à Bellevue.

Il y a une vingtaine de kits en plus que vous pouvez acheter au prix de 30 euros le kit de quatre en vous adressant au Gab44: 02 40 79 46 57.

Les tracteurs vigilants:

Les tracteurs sont toujours postés en protection des parcelles agricoles en production, pour empêcher leur saccages par les fouilles dites archéologiques. Une vigilance quotidienne est assurée sur toute l'emprise de la Zad et du barreau routier.

La vie continue à Bellevue:

A la Ferme, la vie continue de s'organiser, plusieurs soirées et réunions y ont déjà été organisées.

Récemment, une trentaine d'enfants sont venus assister à un après-midi contes.

Les permanences se structurent, des collègues paysans et citoyens des départements voisins les renforcent par leurs présences hebdomadaires, de nuit comme de jour, et participent aux chantiers en cours. Membres des comités de soutiens et paysans, n'hésitez pas à prendre contact pour y participer activement.

Pour toute info, contacter:
Cyril Bouligand : 06 21 04 76 84
Dominique Guitton : 06 30 47 01 56
Vincent Delabouglise : 06 87 52 34 26



vendredi 22 mars 2013

L'ACIPA et le CéDpa se réjouissent des conclusions de la commission des pétitions

L'ACIPA et le CéDpa se réjouissent des conclusions de la commission des pétitions qui les a auditionnés mercredi 20 mars.

La Direction Générale Environnement de la commission européenne a confirmé être en attente des réponses de l'Etat français, étrangement absent, et étudie désormais le dossier avec la Direction Générale de la Concurrence. Le fait que deux directions travaillent désormais conjointement montre la pertinence de nos questions depuis des années : sur le montage financier du contrat, sur  le flou du financement de la piste qui resterait pour Airbus, sur  le respect des lois européenne et française sur l'eau, les zones humides et les espèces protégées, les porteurs de projet vont devoir s'expliquer, non plus devant des opposants qu'ils méprisent mais devant l'Europe. Et les discours incantatoires sur le développement ou le désenclavement de l'Ouest ne suffiront plus.

Il est probable que dans les tout prochains mois, la commission décide de se rendre sur place, son intention d'agir en amont étant bien claire. Nous espérons évidemment que le gouvernement saura raison garder et ne tentera pas de passer en force sur le terrain, malgré les conseils fort mal avisés de certains responsables politiques locaux. Car notre détermination est totale pour empêcher l'irréversible.

Contacts presse :
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Julien Durand :  06 33 51 01 25

Lire aussi les contributions des pétionnaires ACIPA/CéDpa

Texte de l'intervention ACIPA/CéDpa devant la commission des pétitions le 20 mars 2013

Mesdames, Messieurs les député-e-s

Nous nous présentons aujourd’hui devant vous au nom de 40 000 citoyens,  1200 élus de tendances politiques différentes et de très nombreux agriculteurs, dans toute leur diversité syndicale.
Nous en appelons  à vous dans ce dossier car nous contestons la pertinence de la réalisation d’un nouvel aéroport près de Nantes et sa localisation.

Le site de Notre Dame des Landes a été  retenu il y a cinquante ans. Constitué de 98% de zones humides,  c’est la tête de deux bassins versants des fleuves  Loire et  Vilaine, et une zone de production laitière qui serait complètement déstructurée par la réalisation de cet équipement sur une surface de 1650 ha.

Je suis agriculteur sur la zone impactée et peux témoigner que nous avons su adapter nos pratiques aux particularités de cette grande zone humide ; nous y  pratiquons un élevage laitier productif compatible avec la nouvelle PAC. Toutes les organisations agricoles dénoncent la perte régulière de terres et l’artificialisation très rapide dans notre département. Ce projet  entraînerait la disparition pure et simple de 15 exploitations et de près de 500 emplois indirects dont on ne parle jamais. Nous vivons très mal la présence militaire  continue depuis six mois,  et  le harcèlement  du porteur de projet  pour  faire accélérer notre départ. Les difficultés  sont quotidiennes et permanente pour continuer notre travail. La résistance paysanne est forte : nous voulons rester sur place, continuer à cultiver, à élever nos animaux et empêcher la destruction des sièges d’exploitation. L’agriculture a un avenir et peut créer de l’emploi, si on lui laisse ses terres et ses bâtiments.

Il nous semble  que ce projet contrevient aux règles du droit européen sur plusieurs points : la directive cadre sur l’eau, la protection des zones humides, des habitats et des espèces. En effet,  l’organisation du débat en France fait que  la question de la loi sur l’eau n’a été regardée qu’en 2012, alors que le débat public date de 2003 et la déclaration d’utilité publique de 2008, le gouvernement français s’obstine dans cette  localisation à cause de la réserve foncière constituée depuis 1973. Il est à la fois juge et partie dans ce projet, il n’a jamais proposé de solution alternative et pour pouvoir compenser une destruction manifeste de zones naturelles, il s’emploie à contourner  les principes fondamentaux de la loi sur l’eau.

Nous nous interrogeons aussi sur le montage financier qui prévoit d’importants fonds publics, sous forme de subventions directes ou d’avances remboursables. La contre-expertise que nous avons fait réaliser par un bureau d’études néerlandais indépendant montre  les erreurs ou mensonges de l’étude initiale coûts/bénéfices qui a conduit à la déclaration d’utilité publique. Le nouvel aéroport prévu aujourd’hui ne ressemble que de loin à celui qui devait être réalisé à l’origine. Deux pistes alors qu’une seule suffirait, mais trop courtes pour accueillir des gros porteurs, une aérogare prévue pour 4,5M de voyageurs, à peine plus importante que l’actuelle qui peut aller jusqu’à 4M, pas de liaisons ferroviaires à l’ouverture et peut-être jamais, mais près de 10 000 places de parkings, à l’horizontale ce qui est un terrible gaspillage ! Et l’on ne voit pas en quoi cet équipement amènerait l’ouverture de nouvelles lignes et modifierait la stratégie des compagnies aériennes.

En réalité,  l’aéroport actuel, déjà international,  peut tout à fait être optimisé et  son aérogare agrandie pour faire face aux besoins ; il peut être desservi par le tramway et/ou le train, les procédures d’atterrissage sont  améliorables  et réduiraient les nuisances sonores occasionnées par le survol de la ville,  les zones non urbanisables à cause de l’aéroport  sont peu importantes et  l’agglomération poursuit aujourd’hui sa densification sans problème. Bref, il existe une alternative. Crédible et moins coûteuse.

Nous voudrions enfin  vous dire qu’il y a urgence car les porteurs du projet souhaitent créer une situation irréversible comme en témoignent l’annonce du début des travaux dans les tous prochains jours pour les accès routiers, la poursuite des destructions de maisons cet hiver et cette photo des fouilles archéologiques engagées, sous protection militaire tout récemment.

Dans cette course contre la montre, recevoir  notre pétition, c’est dire l’importance que vous accordez au respect par les États membres des directives européennes qui entendent   dessiner un modèle où l’espace agricole ne serait pas gaspillé, où l’eau des rivières bretonnes aurait des chances de retrouver une qualité correcte, où la préservation de la biodiversité ne serait pas qu’un discours.

Nous vous invitons à venir voir sur place l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique et le site pressenti de Notre Dame des Landes. Vous comprendrez sans doute ainsi l’incroyable mobilisation en cours pour éviter l’irréversible. Et la  résistance qui se manifeste sur place et partout en France.
Merci infiniment de votre attention.
   
Françoise Verchère, coprésidente du collectif d’élu-e-s opposés à NDL, ancienne maire de la commune d’implantation de l’actuel aéroport.
Sylvain Fresneau, agriculteur membre de l’ACIPA.



jeudi 21 mars 2013

L'ACIPA salue et soutient la détermination de l'opposition française et italienne à la ligne LGV Lyon Turin

L'ACIPA salue et soutient la détermination de l'opposition française et italienne à la ligne LGV Lyon Turin, à l'occasion de la journée de manifestation du 23 mars.

L'ACIPA constate :
  1. que, pour la « justification » de ce grand projet, les prévisions fantaisistes établies depuis plus de 20 ans se sont révélées fausses bien avant la crise de 2008.
  2. que la ligne ferroviaire existante permet aujourd'hui de transporter plus de 80% des marchandises transportées sur la route et les trains de voyageurs existant entre France et Italie.
  3. que, comme le constate Dominique Dord, député UMP anciennement partisan du projet, « sur longue distance, le transport maritime est l’alternative naturelle à Vintimille », et propose la mise en place, non pas du Lyon-Turin, mais d’une autoroute de la mer beaucoup plus écologique avec des navettes au départ de Barcelone ou de Valence vers les ports de l’Italie dès 2020
  4. que les chambres de commerce et d'industrie de la région PACA demandent des travaux sur les lignes existantes de chemin de fer plutôt que de continuer sur un projet de ligne à grande vitesse incertain et très coûteux.
  5. que, alors que des soupçons de conflits d’intérêts pèsent sur ce dossier, le chantier de la ligne à grande vitesse de Firenze (Florence)  a été arrêté par la justice italienne pour de probables faits de corruption et détournements en lien avec la mafia.
Besoins sur-estimés, saturation inexistante, existence de solutions alternatives, questionnement sur les financements... Nos combats contre les grands Projets Inutiles Imposés se ressemblent, se soutiennent mutuellement, dans la démarche que nous avons engagée depuis plus de deux ans.

A l'occasion de la journée du 23 mars, l'ACIPA est solidaire de la demande de l’arrêt immédiat des travaux du tunnel de la ligne Lyon-Turin.

Contact presse :
Geneviève Coiffard 06  80 84 19 89

mardi 19 mars 2013

Lettre ouverte à François Hollande - 30ème lettre de la Vigie Postale

Coordination des opposants au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes



44130 Notre Dame des Landes





Lettre ouverte                                                                                           

Monsieur François HOLLANDE

Palais de l’Elysée

55 Rue Faubourg Saint Honoré

75008 PARIS 8e





Notre Dame des Landes le 19 mars 2013



Monsieur le Président de la République,





            Depuis le 26 Août 2012, les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes vous ont écrit chaque semaine une lettre argumentée. Agriculteurs, élus, citoyens, chefs d’entreprise, nous avons tenté de vous expliquer en quoi ce vieux projet, justifié par de nombreuses manipulations de chiffres et quelques mensonges était à la fois inutile, coûteux et destructeur. Nous demandions aussi, dans chaque courrier, à être enfin reçus à l’Élysée. En vain. Chaque semaine, vous nous avez fait répondre que votre emploi du temps ne vous permettait pas de nous recevoir et que notre courrier était transmis au Ministre des Transports, Monsieur Cuvillier. Lui-même doit avoir un emploi du temps semblable au vôtre puisqu’il n’a jamais daigné nous donner le moindre signe ni même nous signaler avoir reçu notre  courrier.

                Les 1200 élu-e-s du CéDpa, la cinquantaine d’organisations de la coordination, les 4000 adhérents de l’ACIPA, les 40 000 citoyens réunis sur les site le 17 novembre dernier, les 200 groupes de soutien dans toute la France, toutes les organisations agricoles opposées au projet ne pèsent donc rien ou presque, en tout cas moins que telle ou telle personnalité médiatique…

Nous en sommes évidemment très déçus.

                Aussi cette lettre sera-t-elle la dernière. Avant d’achever cette longue correspondance qui s’apparente d’ailleurs plutôt à un monologue puisque nous n’avons eu aucune réponse de fond, nous tenons à vous faire part de notre sentiment au moment où s’achèvent les auditions de la « Commission du dialogue » mise en place par le Premier Ministre.

                Bien sûr nous avions bien compris, à la lecture de sa lettre de mission («  accompagner le dialogue dans toutes les phases de réalisation du projet » (sic) !), qu’elle était mise en place pour faire retomber la tension des derniers mois 2012 et  légitimer le dossier sans le remettre en cause. De ce fait, certains groupes de notre coordination ont naturellement refusé de rencontrer cette commission quand, dans le même temps, les forces de l’ordre étaient toujours en nombre à Notre-Dame-des-Landes et que des destructions de maisons se poursuivaient. Cependant, les élu-e-s du CéDpa, conscients des responsabilités dictées par leurs mandats, n’ont pas voulu pratiquer la politique de la chaise vide et ont accepté de la rencontrer. Vous trouverez ci-après leurs analyses :



                « Nous avons été reçus quatre fois longuement. Nous reconnaissons volontiers la qualité de l’écoute de ses trois membres. C’est d’ailleurs la première fois que nous avons pu développer dans le détail nos arguments et présenter nos alternatives. Nous avons fourni de nombreux documents, des chiffres, des cartes, et avons demandé que tout ce travail soit annexé au rapport final et rendu public. Nous avons aussi demandé à la commission de relayer auprès de la DGAC les très nombreuses questions sur les fondements de la Déclaration d’Utilité Publique, auxquelles elle a jusqu’ici refusé de répondre clairement. Le Président Claude Chéreau nous a aussi confirmé avoir demandé une étude rapide sur ce que pourrait être un  Plan d’Exposition au Bruit révisé sur Nantes. Demande qui était la nôtre depuis plusieurs années, toujours refusée au motif «  qu’on allait partir à Notre Dame des Landes».

                Malgré cette réelle qualité d’écoute et la volonté exprimée par les membres de la commission  d’ « objectiver certains points », nous sommes sans illusion  comme nous l’étions au démarrage pour les raisons évoquées plus haut. Notre dernière audition, mercredi 13 mars, a confirmé nos craintes. Même si  le Président Chéreau a affirmé qu’à ce jour il ne savait pas encore quelles recommandations seraient faites par sa commission, la discussion qui a suivi nous a donné un certain nombre d’indications.

                La commission reconnaîtra vraisemblablement que nombre d’arguments des porteurs de projet ne sont pas valides, par exemple la saturation de la piste (ce que le débat public de 2003 avait déjà tranché). Elle reconnaîtra aussi sans doute que l’extension dans le temps des procédures (débat en 2003, DUP en 2008, enquête loi sur l’eau en 2012) n’a pas contribué à la clarté du débat et explique en partie la situation de blocage actuelle. Cependant, si l’on en juge par les propos tenus, l’argument du pari sur l’avenir surtout en période de crise et la nécessité de proposer un aéroport aux hommes d’affaires afin de relier toutes les capitales européennes dans la journée seront à nouveau utilisés. Lorsque nous avons demandé en quoi Nantes-Atlantique ne pouvait être cet aéroport, on nous a opposé la question du bruit et du risque … Ne vous méprenez pas, nous ne sous-estimons pas ces questions mais nous demandons qu’elles soient elles aussi objectivées. En effet, il nous semble que si ces critères étaient retenus, alors il faudrait que l’État se prépare à financer le déménagement de nombreux aéroports français (Nice, Toulouse, Clermont-Ferrand, Orly,  Roissy, ...) dans une période de restriction budgétaire jamais vue. Le seront-elles vraiment ? Nous en doutons.

                Enfin, nous avons été étonnés que le Président Chéreau semble faire une comparaison de qualité environnementale entre le Lac de Grandlieu survolé sans dommage depuis des décennies,  et la zone de Notre Dame des Landes. Evidemment, le lac est un site exceptionnel mais les ornithologues le savent et l’ont dit – apparemment sans être crus ? - le survol n’est pas un danger pour les oiseaux qui sont beaucoup plus menacés par la dégradation de la qualité de l’eau (assainissement et pratiques agricoles) et qui risque de l’être demain en cas d’ouverture à une urbanisation plus forte du secteur. Même si le site de Notre Dame des Landes est différent de la Brière, ou du Lac de Grandlieu, il n’empêche que la destruction de son bocage et de son système hydraulique, en  tête de deux bassins versants, serait  une véritable atteinte à la qualité de l’eau et à la biodiversité.



                Nous ne pouvons ni ne voulons préjuger des recommandations qui seront faites au gouvernement par la commission : peut-être suggérera-t-elle de moins consommer d’espace à Notre Dame des Landes (moins de parkings ? une seule piste ??). Peut-être ira-t-elle jusqu’à dire qu’il n’y a pas réelle urgence et que des études complémentaires seraient nécessaires ? Cependant le Président nous a clairement dit «  qu’il n’avait pas de doute sur la pertinence d’un nouvel outil », ce qui nous  conforte dans notre méfiance du début. Le Premier Ministre pourrait ainsi afficher sa satisfaction puisqu’il aura donné une image d’écoute et de dialogue mais cela ne le fera pas bouger sur le fond. Voyez-vous, Monsieur le Président, nous connaissons bien ici «  la démocratie à la nantaise »… D’ailleurs, pendant le «dialogue», la destruction d’une nouvelle maison est intervenue, AGO déclare qu’il veut détruire au plus vite la Ferme de Bellevue, les fouilles archéologiques ont continué et le début des travaux routiers est annoncé, le tout sous protection militaire, sans doute fort coûteuse… »



                Nous, Coordination des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, continuerons donc à mener notre combat devant l’Europe et la Justice pour que soit stoppé ce projet inutile, dépassé et fort coûteux, et aussi sur le terrain, avec tous les habitants de la zone déterminés à gagner cette lutte.

                Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président,  nos salutations certes respectueuses mais aussi  très amères.



La coordination des opposants


lundi 18 mars 2013

« Appel à mobilisation le 20 mars 2013 à Saint Nazaire »


Pour la deuxième fois en un mois, le 20 mars, AGO Vinci assigne en référé huit paysannes et paysans du Copain 44 pour occupation illégale de la ferme de Bellevue. Ils s'y sont déclarés résidents, suite au rendu du premier procès, le 28 février, qui condamnait les dix précédents occupants déclarés à l'expulsion immédiate avec astreinte journalière.

AGO Vinci souhaite judiciariser l'acte politique des paysans, en faisant de la surenchère sur les dédommagements demandés : expulsion immédiate avec astreinte de 1000 euros par personne et par jour, 20000 euros de dommage et intérêts et 2000 euros de frais de justice.

AGO Vinci évoque l'urgence, au moment où la commission des pétitions de Bruxelles convoque, le 20 mars, toutes les parties dont le gouvernement français avant d'envisager une procédure européenne, alors que la commission de dialogue doit bientôt rendre ses conclusions, et alors que les recours en justice ne seront apparemment pas épuisés avant août 2015.

Aujourd'hui, en occupant et faisant vivre la ferme de Bellevue depuis bientôt deux mois, Le Copain 44 exprime la détermination de milliers de paysannes, paysans et citoyens qui refusent la stratégie du bulldozer pratiquée par AGO Vinci avec le soutien des pouvoirs politiques en place.

Par cette action de préservation, le Copain 44 s'inscrit dans l'esprit de l'accord politique du 08 mai 2012 et affirme que toute destruction de fermes ou habitations ou saccage de terres agricoles, sur l'emprise totale du projet, doivent être considérés comme une atteinte à l'intérêt public.

Quand le projet d'aéroport sera abandonné, comment réparera-t-on l’irréparable ?

L'urgence, pour les paysans du Copain 44, est bien de remettre à plat la DUP de 2008, d'étudier sérieusement l'amélioration de l'aéroport Nantes Atlantique actuel, de poser un acte fort pour limiter l'artificialisation des terres agricoles et de mettre en oeuvre un projet de développement de notre territoire réellement novateur dans le respect de l'Homme et de l'Environnement.

Pour toutes ces raisons, le Copain 44 appelle toutes et tous à : 

Un grand rassemblement, devant le tribunal d'instance de Saint Nazaire

le mercredi 20 mars 2013 à 10h00 

Avec tracteurs, semoirs, pelles, bêches et râteaux, semences et plants 
pour démontrer que le bitume,
devant le tribunal ou ailleurs 
n'a jamais été fertile 

Un point presse sera tenu à 11h00 devant le tribunal.

Contacts du COPAIN44 :

  • Cyril Bouligand : 06.21.04.76.84
  • Dominique Guitton : 06.30.47.01.56
  • Vincent Delabouglise : 06.87.52.34.26
  • samedi 9 mars 2013

    Point d'info du 05 mars 2013 : derniers événements à la Ferme de Bellevue.


    Plus de cinq semaines que la Ferme de Bellevue est occupée par les paysans du Copain 44, les membres des comités de soutiens et les zadistes.

    Suite de la plainte d'AGO Vinci:
    L'ordonnance de référé rendu le 28 février par le tribunal d'instance de Saint Nazaire, suite au dépôt de plainte d'AGO Vinci, condamne l'occupant et les 9 comparants volontaires à une expulsion immédiate, à compter du jour du passage de l'huissier, assortie d'une astreinte de 50 euros par personne et par jour, ainsi qu'au paiement d'une somme de 1000 euros à verser à AGO Vinci.
    Sur le conseil de Me Boittin, avocat des paysans, il a été décidé de faire appel de l'ordonnance dès le vendredi 01 mars au matin.
    L'huissier est passé déposer les significations d'ordonnance de référé et les commandements à quitter les lieux le vendredi 01 mars, à la ferme de Bellevue.
    Comme l'ordonnance de référé ne concerne que les dix personnes qui y sont citées, les occupants déclarés et les comparants volontaires ont affirmé à l'huissier ne plus habiter à Bellevue depuis le 01 mars au matin.
    Dès le samedi 02 mars, sept autres paysans envoyaient une lettre recommandée à AGO Vinci, pour les informer qu'ils avaient élu domicile à la Ferme de Bellevue le vendredi 01 mars, espérant ainsi les contraindre à une nouvelle procédure en référé avant toute expulsion.

    La mobilisation à la ferme de Bellevue et sur tout le territoire:
    L'appel n'étant pas suspensif, la mobilisation reste forte pour prévenir toute tentative d'expulsion avec l'aide de la force publique.
    Les tracteurs ont été redéployés en bouclier autour de la maison de Bellevue et les permanences ont été renforcées jours et nuits.
    Suite aux différentes réunions et AG, le Copain 44 a décidé de proposer, conjointement avec l'Acipa, d'appeler les paysans et les collectifs du 44 à se mobiliser à Bellevue et sur la Zad et d'inciter ceux des autres départements et régions de France à développer des actions de solidarité sur leur propre territoire. La décision de mettre en application l'ordonnance d'expulsion de Bellevue et plus largement de persister dans ce projet absurde est aujourd'hui uniquement entre les mains du pouvoir politique en place. Toutes les actions même symboliques pour interpeller les élus partout en France sont donc les bienvenues.
    Face à la lourde artillerie médiatique déployée par les porteurs du projet, et à la mobilisation de toutes ses forces vives (voire serviles) pour tenter d'imposer leur vision du développement, toute opération pouvant sensibiliser l'opinion publique à notre action sont les bienvenues (ex: autoroutes gratuites).

    La mise à l'herbe du 10 Mars:
    Dans le cadre de cette mobilisation forte, le dimanche 10 mars 2013, à partir de 11h00, les paysans du Copain 44 vous invitent à venir accompagner l'arrivée par la route, en mini transhumance, d'un nouveau troupeau de vaches menées à la mise à l'herbe de printemps, dans les prairies de la Ferme de Bellevue. Les éleveurs qui souhaiteraient compléter les effectifs du troupeau en amenant une ou plusieurs vaches de réforme peuvent contacter Cyril: 06 21 04 76 84.
    Les paysans veulent réaffirmer, par cette action fortement symbolique, leur volonté de maintenir les fermes de la Zad en production, de protéger terres et bâtis du saccage et de la destruction, et de réclamer à nouveau la remise à plat de la DUP de 2008 avant d'envisager toute poursuite de travaux.

    Le Copain 44 dans l'opération Sème ta Zad
    Depuis plusieurs mois, le Copain 44 participe aux travaux d'une commission agricole, ouverte à tous, qui se réunit à la Chataigne et tente de réfléchir à ce que pourrait-être l'occupation des terres libres quand le projet d'aéroport sera abandonné. La première action proposée par la commission est l'opération « Sème ta Zad ».
    Les organisations du Copain 44 ont relayé et relaieront les appels à mobilisation rédigés par la commission (consultables sur : http://zad.nadir.org/semetazad ).
    Par leur présence, les paysans des six structures, qui oeuvrent largement par ailleurs, chacune dans leur domaine, à promouvoir, faciliter, accompagner et pérenniser l'installation de nouveaux paysans sur des fermes à échelle humaine, respectueuses de l'homme et de l'environnement, souhaitent mettre à la disposition de la commission leur analyse et leurs compétences.
    Ils souhaitent rappeler que la grande majorité des terres de la zad est exploitée par des paysans en place luttant contre l'aéroport et souhaitant continuer à vivre de leur ferme et que donc les surfaces réellement disponibles ne représentent qu'une petite partie de l'emprise globale de la Zad et du barreau routier..
    C'est dans cet esprit que des paysans, du Copain et exploitants sur la Zad, participent à l'établissement d'une cartographie pour préparer la mise en oeuvre de cette manifestation, et tenter d'anticiper une localisation des actions de mise en culture qui soient avantageuses pour tous.
    Le 09 mars des paysans seront présents à la Ferme Saint Antoine pour participer aux réflexions;
    Le 13 avril des paysans seront présents sur les différents sites, en soutien technique aux travaux de mise en
    culture.

    Par leur présence en soutien à l'opération Sème ta Zad, les paysans du Copain 44 veulent réaffirmer que tout en gardant en objectif prioritaire l'abandon du projet d'aéroport, les occupations, comme à Bellevue, et les opérations de mise en culture des terres libérées, sont autant d'occasions de revendiquer une autre conception du développement de notre société, particulièrement pour l'agriculture, l'alimentation, l'environnement et la transition énergétique.

    Banderoles de bords de route:
    Les 80 premiers kits de quatre banderoles sont partis à l'impression et seront normalement disponibles d'ici une quinzaine de jours. Merci à ceux qui n'ont pas encore réglé leur réservation de le faire rapidement.

    La vie continue à Bellevue:
    A la Ferme de Bellevue, les chantiers avancent et des nouveaux se préparent: la salle de réunion a hébergé ses premiers rassemblement, la salle d'accueil ses premières affiches, tracts et documents d'information; le four à pain aura bientôt retrouvé son conduit de cheminée et, après séchage, la première fournée sera l'occasion d'une grande fête; la mise en place d'un tunnel maraicher et d'un potager suit sont cours; des chantiers de remise en état de clôtures sont programmés (le premier, ce jeudi 07).


    Pour toute info, contacter:
    Cyril Bouligand: 06 21 04 76 84
    Dominique Guitton: 06 30 47 01 56
    Vincent Delabouglise: 06 87 52 34 26
    Le Copain 44

    jeudi 7 mars 2013

    Les vaches transhument vers La Ferme de Bellevue


    Le printemps approche, l'herbe a bien poussé, il est temps de mettre les bêtes au pré!

    Les paysans du Copain 44 vous invitent à venir accompagner l'arrivée par la route, en mini transhumance, d'un nouveau troupeau de vaches menées à la mise à l'herbe de printemps, dans les prairies de la Ferme de Bellevue.

    Rendez vous à Notre Dame des Landes
    Au carrefour des Ardillières
    le dimanche 10 mars 2013, à partir de 11h00

    Suivi d'un pique nique à la Ferme de Bellevue

    Les paysans veulent réaffirmer, par cette action fortement symbolique, leur volonté de maintenir les fermes de la Zad en production ainsi que de protéger terres et bâtis du saccage et de la destruction.

    AGO Vinci, en dépit des recours en justice non aboutis, et donc, de fait, du possible abandon du projet, continue impunément à saccager les terres agricoles vivrières en production, par des sondages archéologiques qui s'avéreront probablement inutiles.

    Les paysans du Copain 44 tiennent à rappeler que la cinquantaine de tracteurs vigilants et la centaine de paysans qui occupent Bellevue au nom de milliers d'autres, prêts à intervenir, ne sont pas là pour défendre un pré carré, ou s'opposer au développement de notre territoire, mais bien pour défendre une autre conception du développement pour l'agriculture, la société, l'alimentation et la transition énergétique, privilégiant le respect de l'Homme et de l'environnement.

    Contact presse:

    Cyril Bouligand: 06 21 04 76 84
    Dominique Guitton: 06 30 47 01 56
    Vincent Delabouglise: 06 87 52 34 26

    Le Copain 44

    Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...