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vendredi 28 février 2014

Communiqué du MEI - Manifestation du 22 février

Le samedi 22 février 2014 à Nantes, le MEI s’est joint aux 50 000 manifestants pacifiques de tous âges venus (de toute la France,  accompagnés par les agriculteurs et leurs 520 tracteurs) pour dire son opposition au projet d'aéroport de NDDL.

La manifestation a malheureusement été aussi le lieu de scènes de violences inacceptables, que le MEI condamne. En revanche il faut néanmoins s’interroger sur les responsabilités des uns et des autres, et, à ce sujet, le MEI appelle à une grande prudence. Qui a décidé de modifier le tracé de la manifestation  pour  défiler devant les bureaux de Vinci ? Pourquoi les forces de l’ordre étaient-elles absentes  lorsque les casseurs entraient en action (bris de vitres ou ramassage de pavés) sous les caméras de télévision pour intervenir finalement trop tard et de façon si spectaculaire ?
L’aéroport actuel offre des possibilités d’aménagements à moindre coût tant financier  qu’écologique : de nombreuses études le prouvent, avec des arguments raisonnés qui ont été très faiblement diffusés par la presse et encore moins via les grands médias.

Le MEI appelle  solennellement le gouvernement à prendre en compte la solution alternative de la rénovation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique. Cette option représenterait une belle sortie de crise, bienvenue au regard de la situation économique de notre pays. Par son obstination le gouvernement porte une part de responsabilité dans les dérapages violents qui accompagnent l’évolution du dossier de Notre Dame des Landes

Antoine Waechter

jeudi 27 février 2014

Communiqué commun des diverses composantes de la lutte - jeudi 27 février 2014

Samedi 22 février, la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes a été le rassemblement le plus massif depuis les 40 ans que dure cette lutte. Nous étions 50 000 ! La présence paysanne était sans précédent avec ses 520 tracteurs. Les comités de soutien sont venus nombreux dans plus de 65 cars.

Des centaines d’initiatives, chars, masques, banderoles et panneaux montrent l’implication de milliers de personnes dans cet évènement.

Une telle démonstration de force n’est évidemment pas pour plaire au gouvernement qui sort ses armes : focalisation sur la question des affrontements occultant les autres initiatives, accusations contre les associations et organisations organisatrices, menaces de nouvelles expulsions, flashballs, lacrymos, grenades assourdissantes faisant de nombreux blessés.

Si le mouvement est traversé d’opinions diverses sur les moyens de lutter, si les affrontements ont suscité parmi nous de vigoureux débats en assemblée, nous restons unis sur le terrain et tenons à réaffirmer notre détermination commune à défendre la zone ensemble face à d’éventuels travaux ou expulsions.


samedi 22 février 2014

Communiqué des organisateurs de la manifestation anti-aéroport du 22 février

----- Communiqué des organisateurs de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

La manifestation d'aujourd'hui a connu une mobilisation inégalée.

520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.

Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C'est le signe d'une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d'autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.

Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s'agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.

Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d'animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation.
Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu'à 18h square Daviais.

La préfecture avait choisit de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d'être visible dans le centre ville. C'est la première fois qu'on interdit à une manifestation d'emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l'île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n'a pas empêché les manifestants de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu'à la fin.

Il existe différentes manières de s'exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n'est pas étonnant qu'une certaine colère s'exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?

Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L'opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n'a pas d'autre choix que d'abandonner le projet d'aéroport !



vendredi 14 février 2014

Appel de 12 structures nationales à manifester contre le projet d'aéroport de #NDDL

A l'appel de : Agir pour l'Environnement - Attac - Confédération paysanne - Générations futures - Fédération nationale des Associations d'Usagers des Transports - Les Amis de la Terre - Paysages de France - Réseau Action Climat - Greenpeace - Ligue pour la Protection des Oiseaux - Droit au logement - Solidaires

Ce n'est pas la première fois que nous exprimons ensemble notre indignation contre le projet de Notre Dame des Landes : plus précisément, le projet de transfert de l'actuel aéroport international de Nantes Atlantique (primé au niveau européen, non saturé, ré-aménageable si nécessaire), vers 2000 ha d'une zone humide concernant deux bassins versants, exceptionnelle en biodiversité, porteuse d'un bocage préservé, d'emplois agricoles non délocalisables et de nombreux projets paysans.
Les opposants ont mené depuis des décennies un combat exemplaire : d'abord la construction d'une expertise citoyenne, l'information des habitants, de la région d'abord, plus largement ensuite, jusqu'aux niveaux européen et mondial. Ensuite une guérilla juridique opiniâtre à chaque étape du dossier, accompagnée de l'interpellation constante des personnalités politiques au sein de leurs instances ou lors d'élections. Enfin, interposition physique, grève de la faim et résistance pugnace sur le terrain lors de forages, des destructions et tentatives d'expulsion, en particulier à l'automne 2012.
Rien n'y a fait : aucune argumentation, aucune résistance qui ne se heurte à la seule réalité : il s'agit uniquement d'un choix politique, (comme le reconnaît  le président d'AGO Vinci), d'un acte de foi (lire M. Auxiette, juin 2013, 'Pourquoi j'y crois') dans la plus folle des hypothèses de 'développement', de 'croissance' infinie dans un monde fini. Ce projet d'aéroport incarne jusqu'à la caricature un modèle dépassé. Nous, organisations signataires, portons ensemble, et avec les opposants d'autres valeurs de solidarité, de partage et de respect de notre environnement, de la terre nourricière et du climat.
Ces valeurs partagées exigent que nous mettions tout en œuvre pour l'abandon de ce projet mortifère. Nous interpellons solennellement tous nos adhérents, tous les citoyens, pour qu'ils confrontent les choix faits dans ce projet comme cela est fait pour d'autres grands projets inutiles imposés avec les beaux discours grandiloquents sur les économies nécessaires, la transition énergétique, la sauvegarde du climat.
Les citoyens disent STOP ! Nous disons STOP avec eux ! Que puissent se poursuivre et se développer les prometteuses expérimentations qui se développent depuis plusieurs années sur la zone. Elles nous interpellent car elles nous montrent le réalisme joyeux d'autres possibles, non pas fantasmés, mais déjà en construction.
A cause des rêves de gloire de quelques-uns, de l'appât du gain de certains autres, le péril est là, tout proche, et l'irréparable peut intervenir à tout moment. Seule une mobilisation d'ampleur exceptionnelle peut désormais faire prendre conscience aux décideurs du coût politique qu'aurait pour eux un passage en force, et les faire reculer.
Ensemble, affirmons à Nantes le 22 février : L'aéroport, c'est toujours non !Nous serons là contre les expulsions et les destructions !
Inscription cars, co-voiturages, demandes d'hébergement : voir http://22fevrier2014.blogspot.fr/http://www.annonces-ndl.org/
Et toujours : acipa.free.fr - http://naturalistesenlutte.overblog.com zad.nadir.org

mercredi 12 février 2014

Notre-Dame-des-Landes : À la justice de trancher


Les associations de protection de la nature et de l’environnement contestent devant la justice les autorisations que le préfet de Loire-Atlantique a accordé le 20 décembre 2013 aux porteurs de projet d’aéroport. Ces autorisations rendues nécessaires au titre de la « loi sur l’eau » et des règles de protection des espèces sont illégales : pour faire passer ce projet particulier, l’Etat s’autorise à violer ses propres règles générales de protection de l’environnement !

Des lacunes inacceptables et des avis scientifiques méprisés
En délivrant les autorisations nécessaires à la destruction du bocage humide de Notre-Dame-des-Landes et de la biodiversité qu’il comporte, l’État a refusé d’entendre les avis défavorables des instances scientifiques chargées d’examiner ces dossiers (collège des experts scientifiques, Conseil national de protection de la nature). Il n’a pas non plus pris en considération le travail d’inventaire réalisé par le collectif des Naturalistes en lutte, montrant que l’étude de l’état initial du site était lourdement insuffisante. Pour Guy Bourlès, vice-président de la LPO 44 et de la coordination régionale LPO Pays de la Loire, « plusieurs espèces protégées vont être détruites sans même avoir été identifiées par les maîtres d’ouvrage. Les inacceptables lacunes des inventaires constituent une violation claire de la loi ».

Des autorisations délivrées ... au tour de la justice de se prononcer
La destruction des zones humides du secteur ne fait l’objet d’aucune justification sérieuse de l’absence d’alternative. En outre, la méthode de compensation validée par les arrêtés ne permet pas de garantir que le fonctionnement écologique des zones humides détruites soit remplacé, encore moins sur la durée de la concession (55 ans).
Les associations de protection de l'environnement viennent de déposer, ce jour, des demandes d'annulation qui visent les quatre arrêtés pris le 20 décembre 2013 par le préfet de Loire-Atlantique.
Pour Michel Dubromel, responsable Transports de FNE, « l’État a franchi la ligne rouge en délivrant ces autorisations alors même qu’il sait que la méthode de compensation ne répond pas aux exigences légales. Il appartient maintenant à la justice indépendante de se prononcer sur le dossier ».


mardi 14 janvier 2014

Lettre ouverte d'un chef d'entreprise à M. Patrick Rimbert, maire de Nantes sur l'impact économique du projet

LETTRE OUVERTE à M. Patrick Rimbert,
Maire de Nantes


Objet : le bruit des avions autour de Nantes Atlantique et demande de rendez-vous

Monsieur le Maire,
Vous êtes très sensible sur le sujet du bruit, j’ai bien noté une de vos prises de position : « Je suis pour un durcissement des normes de bruit pour assurer une meilleure qualité de vie des habitants. C'est une contrainte mais c'est pour le bien-être des habitants». Vous avez donc sûrement été attentif à l’émotion de certains de  vos administrés, suite à la publication d’une étude de la DGAC sur l’évolution du bruit d’ici 2030. Cette étude conclut à une augmentation importante du bruit (comme on l’avait demandé à la DGAC ?). Un battage médiatique savamment orchestré a amplifié l’émotion de vos administrés.

La vérité est exactement inverse ! Les zones de bruit aéroportuaires diminuent à Nantes, comme partout dans le monde :
  • Londres HEATHROW, avec une division par 8 des populations concernées de 1980 à 2006, malgré une augmentation de 60 % du trafic ;
  • PARIS où le dernier indice synthétique de bruit aéroportuaire IGMP a baissé de plus de 20,2% depuis le niveau moyen 1999/2000.
  • Les aéroports américains, comme en témoigne  Anne Kohut, rédactrice en chef de la revue AIRPORT NOISE : « le fait que les zones de bruit rétrécissent malgré l’augmentation du trafic en avions plus silencieux est bien connu aux US ».
  • Et même NANTES, suivant les mesures faites depuis des années, auxquelles on fait peu de publicité ! Certaines d’entre elles figurent d’ailleurs sur le site de Nantes métropole.

Il est évident pour les experts que la diminution actuelle des zones de bruit va s’accélérer avec la prochaine mise en service  d’avions extrêmement silencieux, l’AIRBUS A350, qui a récemment survolé Nantes dans un silence impressionnant, l’AIRBUS A 320 NEO, etc. Ces nouveaux avions sont d’ores et déjà commandés en très grandes quantités, ils consomment très peu et vont envoyer à la retraite des bruyants gouffres à kérosène, bien avant leur limite d’âge.

Le CéDpa a fait faire une étude par des experts néerlandais, spécialisés dans le calcul des PEB. Celle-ci confirme la diminution des zones de bruit sur Nantes d’ici 2030. Cette étude a pris en compte la modernisation de la flotte aérienne. Pour un calcul à l’horizon 2030, il parait évident aux experts néerlandais d’intégrer ce paramètre, ce n’est pourtant pas le point de vue des fonctionnaires de la DGAC. Ce choix de la DGAC parait incompréhensible, il est indispensable de le faire expertiser, j’estime qu’on ne peut en rester là. L’enjeu est de taille, n’est-ce pas ?

J’ai travaillé ce sujet et assisté le CéDpa dans ses travaux. J’estime que Nantes peut continuer sereinement à urbaniser sans aucun risque de nouvelle contrainte liée au bruit aéronautique toutes les zones  urbaines de Nantes, en particulier l’ile de Nantes. L’argument suivant lequel « nous ne pourrions pas accueillir 20 000 habitants si nous ne faisions pas ce choix de libérer cet espace » est faux :
  • d’une part parce que le maintien de la piste pour AIRBUS ne permet de libérer que des zones mineures, en périphérie de la plate forme ;
  • d’autre part parce que Nantes est au cœur d’une vaste zone sans reliefs significatifs, où les réserves foncières sont abondantes, donc , il faut être honnête, il n’y a rigoureusement aucun risque de manquer d’espace !

Vous pouvez également tranquilliser vos administrés sur le sujet du bruit aéronautique. Je me permets sur ce point quelques suggestions :
1/ une enquête sur le survol récent de la ville par un RAFALE qui n’avait rien à y faire ; si vous ne la faites pas, d’autres s’en chargeront. Ce genre de comportement est honteux, préjudiciable à vos administrés, et doit être puni.
2/ une révision de la tarification de l’aéroport de NANTES ATLANTIQUE : on prétend lutter contre le bruit, or on ne fait rien pour dissuader les vieux appareils bruyants. Je vous indique ci-dessous le lien vers la tarification de ZURICH pour vous montrer qu’on peut utiliser l’arme de la tarification pour dissuader de façon efficace  l’utilisation des appareils les plus bruyants. Notamment la nuit.
3/ une révision des procédures aéronautiques : il serait facile de diminuer significativement le bruit sur Nantes, en mettant à jour les procédures. Il est incompréhensible de bloquer les choses à ce niveau ; Paris l’a fait depuis plusieurs années, avec un niveau sonore divisé par deux sur de larges zones.

Par ailleurs, sur un autre sujet, j’attire votre attention sur les difficultés récurrentes de l’activité hôtelière à Nantes que vous connaissez bien je suppose. La mise en place éventuelle de Notre Dame des Landes serait néfaste pour ce secteur économique. En effet, cet aéroport aura un coût bien supérieur à ce qui est annoncé, qu’il faudra bien financer, VINCI  n’étant pas réputé faire de la philanthropie. Ainsi, soit les taxes d’aéroport vont exploser, ce qui provoquera le départ d’une partie des low cost vers des plateformes plus compétitives, or ces low cost drainent une clientèle touristique vitale vers Nantes et sa région. Soit il faudra faire comme à Strasbourg et c’est le contribuable nantais qui sera sollicité à hauteur d’une dizaine d’euros par passager. Est-ce bien raisonnable en ces temps de fronde fiscale ? Dans les classements, Nantes  n’est pas vraiment bien placée en termes de charge fiscale. Un de vos objectifs est bien sûr de défendre le contribuable Nantais !

Enfin, certaines de vos prises de position ont attiré mon attention et je profite de ce courrier pour vous répondre :
  • « Nous voulons que notre territoire soit accessible ». La vérité : votre Ville est beaucoup plus difficile d’accès depuis Notre Dame des Landes que depuis Nantes Atlantique, au voisinage immédiat de la rocade de NANTES. Les liaisons avec votre ville (taxi, transport en commun, … Seront au moins deux fois plus couteuses ! Ce nouvel aéroport surdimensionné sera également beaucoup plus cher non seulement au niveau des taxes d’aéroport, mais au niveau de tous les frais indirects : parkings, etc… Le concessionnaire doit bien rentrer dans ses frais !!!!, je vous rappelle que Nantes Atlantique a été plébiscité meilleur aéroport européen de l’année en 2012 par les compagnies aériennes, notamment pour sa compétitivité.
  • « L'aéroport sera un projet de territoire pour Nantes et pour Rennes ». J’ai beaucoup de mal à mettre de la substance sur ces belles paroles. Votre homologue le maire de Rennes s’est-il engagé à fermer son aéroport lors de l’ouverture de NDL ?
  • « L'aéroport sera une ouverture au monde pour les jeunes de notre territoire et nos chefs d'entreprise ». Même M.Gendron de la CCI de Nantes le reconnait: « Il ne faut pas rêver, ce n’est pas parce qu’on déplacera l’aéroport que de nouvelles lignes se créeront ! »   Bien au contraire, des lignes low cost vont partir. La desserte des lignes européennes de NANTES ATLANTIQUE est tout à fait performante aujourd’hui grâce à sa compétitivité, elle se compare de façon favorable à des plateformes de dimensions équivalentes comme Bordeaux ou Beauvais ou même Toulouse quasiment deux fois plus gros !. A l’avenir,  elle risque plutôt de régresser si le nouvel aéroport se fait. Quant aux longs courriers, il ne faut pas rêver, des aéroports beaucoup plus gros que NDL en 2050 comme Lyon, Marseille et Nice n’ont au mieux qu’une seule ligne long-courrier régulière. Il n’y a rien de concret derrière cette « ouverture au monde » que vous nous faites miroiter.  

Je sollicite de votre part un rendez-vous, afin de pouvoir répondre à toute question de votre part et de débattre sur ces sujets fondamentaux pour l’avenir de notre ville.

Courtoisement,

J.M.RAVIER
chef d’entreprise,habitant NANTES centre,
survolé par les avions depuis 14 ans  

Références :  

lundi 25 novembre 2013

#NDDL : Y a-t-il un pilote dans l'avion à Bruxelles ?

Communiqué de presse - Paris, le 22 novembre 2013
 La Commission Européenne vient d'approuver la subvention de 150 millions d'euros octroyée par les autorités françaises à la société des Aéroports du Grand Ouest (société détenue à 85% par le groupe Vinci) pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La Commission Européenne justifie sa décision en affirmant que le dossier Notre Dame des Landes « est compatible avec les règles de l’UE relatives aux aides d’État » et qu'il n’entraînera pas de « distorsion indue de la concurrence dans le marché intérieur européen ».Sans appuyer cette conclusion, la Commission européenne affirme que l'aéroport sera bénéfique au développement de la région.

Encore une fois, Bruxelles donne le feu vert à la logique productiviste et à la folie des grandeurs de nos décideurs politiques puisque en septembre dernier, la Commission avait annoncé qu'il n'y avait aucun motif d'infraction dans le dossier et qu'il n'était pas la peine d'ouvrir une procédure d'infraction formelle.

Au lendemain de la 19ème conférence des parties sur le climat organisée par les Nations Unies à Varsovie, il est urgent que la France face preuve de cohérence et d'exemplarité sur ses politiques climatiques. Les grands discours sont en dissonance avec les actes de nos décideurs politiques qui préfèrent s'entêter à construire un aéroport sur environ 2000 hectares de terres agricoles cultivables,

entraînant la destruction d'emplois paysans et donc l'atteinte à la vitalité des territoires ruraux et détruisant au passage des zones humides tout en favorisant les transports les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

D'autre part, comment est-il envisageable que la France, qui a un déficit budgétaire de 82 milliards d'euros en 20141 et qui chasse les économies puisse financer, pour commencer, à hauteur de 150 millions d'euros un projet injustifié et certainement pas rentable pour Vinci puisque ce dernier ne peut s'autofinancer et se voit dans l'obligation de faire subventionner son projet à hauteur de 43% par de l'argent public2. L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est, à l'instar de l'autoroute A65 reliant Pau à Langon complètement désertée par les automobilistes, un grand projet inutile et imposé !

Les organisations signataires affirment aujourd'hui leur mécontentement suite à cette annonce de la Commission Européenne qui donne raison à la construction d'un grand projet inutile qui ne mènerait qu'à détruire un peu plus notre environnement, dépenser un peu plus notre argent public et artificialiser toujours plus de terres agricoles.

La Commission Européenne doit ainsi prendre ses responsabilités et décréter le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes incompatible avec la législation européenne en matière environnementale, notamment par rapport à la directive cadre sur l'eau. D'autant plus que ce projet est un frein au respect des engagements climatiques de réduction de gaz à effet de serre européens.

Il est grand temps de faire correspondre les discours aux actes et d'annuler la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Alors qu'une triple crise (économique, environnementale et sociale) fait rage, ne serait-il pas plus cohérent d'investir dans des projets et alternatives écologiquement viables et créateurs d'emplois afin de réellement entamer la transition écologique ?


1 http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/france-deficit-budgetaire-2014-de-82-mds-euros-presse-915243.php
2 http://aeroport-grandouest.fr/faq/


mercredi 20 novembre 2013

Appel à mobilisation le 26 novembre 2013 à l'appel du COPAIN44 et de la Fédération Nationale des Apiculteurs Professionnels

Le 26 novembre, Virgile Mazery, apiculteur professionnel dont la majorité des abeilles butinent sur le territoire de la Zad à Notre Dame des Landes depuis plusieurs années, est assigné en référé par la société AGO-Vinci devant le juge du tribunal de Saint Nazaire, pour occupation illégale de terres agricoles.

Depuis plus de 40 ans, des paysans, aux côtés des autres militants, luttent pour refuser l’artificialisation des 1600 hectares de terres agricoles de la zad, les cultivent et les entretiennent.

C'est pour cela qu'aujourd'hui, la biodiversité y est si riche et que Virgile peut y faire des récoltes généreuses.

Depuis de nombreuses années, l'apiculture gène l'agrochimie qui tente de la réduire au silence. Voilà une autre tentative menée par d'autres acteurs, d'expulser les abeilles nécessaires au maintien de notre bio-diversité.

Nous, paysans du Copain 44 et bien d'autres, réaffirmons aujourd'hui que nous nous opposerons par tous les moyens à la destruction de cet espace agricole et écologique riche. Nous occupons et protégeons la ferme de Bellevue depuis bientôt dix mois, nous entretenons les terres agricoles et le bocage en accord avec les paysans en place qui ont refusé l'expropriation, et avons besoin des abeilles pour continuer à garantir la richesse de cette biodiversité.

Comme nous, Virgile occupe et entretient les terres et le bocage de la zad, c'est pourquoi, le COPAIN 44 s'associe aux organisations des Apiculteurs Professionnels pour appeler à

un rassemblement de soutien
le mardi 26 novembre à 10h00 devant le Tribunal de Saint Nazaire.


  • Pour soutenir Virgile et demander la relaxe,
  • Pour refuser la volonté toujours affichée d'AGO/Vinci de judiciariser notre action
  • Pour s'opposer par tous les moyens à la réalisation de ce projet inutile


Appel à mobilisation lancé par le COPAIN 44 (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'aéroport) et la Fédération Nationale des Apiculteurs Professionnels

lundi 23 septembre 2013

Notre-Dame-des-Landes : la mauvaise foi de la France devant l’UE



Devant la commission des pétitions du Parlement européen, la France a assuré mardi dernier qu’elle respectait le droit européen et a demandé aux instances européennes de lui faire confiance pour la suite de la procédure d’autorisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La Commission européenne a estimé qu’il n’y avait pas à ce stade suffisamment d’éléments pour engager une « procédure d’infraction formelle » contre la France.

Elle a toutefois annoncé qu’elle continuerait de suivre de près l’évolution du dossier, notamment la prise en compte des effets environnementaux cumulés du projeti, en partie ignorés par les porteurs de projet, comme le constate la Commission. La pétition des associations de protection de la nature et de l’environnementii reste ouverte devant la commission des pétitions dans l’attente des prochaines décisions prises par la France.
Un rapport scientifique qui dérange

Dans sa défense, la France a totalement passé sous silence l’ampleur des critiques émises par le collège scientifique sur le dossier « loi sur l’eau ». Le rapport des experts, qui ont été nommés par l’Etat, invalidait entièrement la méthode de compensation des destructions de zones humides occasionnées par l’aéroport et mettait sérieusement en doute le respect par la France de la directive-cadre sur l’eau. Cette omission a pour l’heure permis d’éviter la sanction européenne, la commission ne s’étant pas encore prononcée sur cet élément.

Le casse-tête de la loi sur l’eau

Ce report au niveau européen ne change rien au casse-tête auquel sont confrontées les autorités françaises s’agissant du respect de la loi sur l’eau. L’application stricte de cette dernière, visant à la préservation des ressources aquatiques, est une motivation constante de nos associations car elle aura un effet d’exemplarité à l’égard de tout projet d’infrastructure.

Les associations demandent au Ministre de l’environnement que les modifications qui seront apportées au dossier « loi sur l’eau » fassent l’objet d’une analyse par les membres du collège scientifique ayant examiné la première mouture. Il est en effet indispensable que les mêmes experts puissent contrôler que les réserves fondamentales qu’ils avaient posées ont été levées. Ce n’est pas ce qu’envisage actuellement l’État français, puisqu’un comité scientifique entièrement nouveau a été nommé le 28 août 2013, et ce pour le seul suivi de la mise en œuvre des mesures compensatoires, alors même que celles-ci n’ont toujours pas été validées. On relèvera que ce nouveau comité ne comporte aucun spécialiste des questions d’eau.

De tels comportements démontrent une fois de plus la volonté de l’État d’imposer ce projet d’aéroport par tous les moyens y compris les plus inavouables.

Contacts presse :
Yves Lepage, Président de FNE Pays de la Loire
Tél : 06 88 81 16 27
Hervé Le Strat, Vice-président de Bretagne-Vivante
Tél : 06 82 83 27 97
Guy Bourlès, Vice-président de la coordination régionale LPO Pays de la Loire
Tél : 06 08 36 47 16
Roberto Epple, Président de SOS Loire Vivante
Tél : 06 01 45 47 01
Gilles Huet, Délégué général d’Eau et Rivières de Bretagne
Tél : 06 80 25 21 90
Benoît Hartmann, porte-parole de FNE
Tél : 06 87 70 41 07

____________________________________
iLa France fait déjà l’objet d’une procédure d’infraction auprès de la Commission pour l’irrespect de la directive sur les évaluations environnementales des plans et programmes. Le programme aéroportuaire entre dans le champ de cette dernière car englobe plusieurs projets : plateforme aéroportuaire, desserte routière, programme viaire, ligne tram-train, zones d’activités, franchissement de la Loire, liaison LGV, etc.
iiFrance Nature Environnement, FNE Pays de la Loire, Bretagne Vivante, la Coordination régionale LPO Pays de la Loire, SOS Loire-Vivante / ERN France, Eau et Rivières de Bretagne.

dimanche 9 juin 2013

Discours de Dominique Méda à l'occasion de la remise de Légion d'Honneur à Marie-Monique Robin



                                               Chère Marie–Monique, chers tous,


Nous sommes aujourd’hui rassemblés, famille, amis, admirateurs de Marie-Monique Robin, pour fêter tous ensemble la reconnaissance officielle qui est conférée à son œuvre et à sa personne par l’octroi de la légion d’honneur. Et je dois dire que je suis extrêmement fière que ce soit à moi qu’échoit la responsabilité d’expliquer pourquoi elle en est particulièrement digne.

C’est par là que je voudrais commencer, avant de revenir sur les raisons pour lesquelles, lorsque Marie-Monique m’a proposé, un soir de décembre, de lui remettre cette décoration ici, à Notre-Dame des Landes, j’ai tout de suite accepté.

Tu m’as raconté Marie Monique, combien les lieux et les proches qui ont abrité ton enfance avaient été déterminants pour ton œuvre : tu as grandi dans la ferme de tes parents, agriculteurs engagés et descendants d’une lignée d’amoureux de la terre depuis le 17ème siècle où tu as vu s’opérer la rationalisation de l’agriculture traditionnelle au cours de la Révolution verte. Ils t’ont transmis non seulement la passion de la terre mais aussi celle de l’engagement. Ils étaient membres de la Jeunesse Agricole Catholique ; tu mettras à ton tour ton désir de justice au service de plusieurs causes que tu défendras farouchement.

En 1985, à la fin de tes études de journaliste, tu pars au Nicaragua pour soutenir la révolution et tu produis, quelques années plus tard, un documentaire consacré à Cuba et plus particulièrement à la prévention du Sida, Sida et Révolution. Tu ne cesseras ensuite, dans les films et livres que tu as réalisés, en étroite association avec ton mari, de promouvoir les droits humains fondamentaux et – c’est là que ta personnalité se précise – de dénoncer tous ceux qui font obstacle à leur promotion et leur épanouissement.

En 1995, tu présentes Voleurs d’yeux, la version courte de Voleurs d’organes, qui dénonce le vol d’organes sur des enfants en Colombie au profit d’hôpitaux nord-américains, et qui reçoit le prix Albert Londres, la distinction la plus haute de la profession. Déjà dans ce documentaire se mêlent les traits caractéristiques de ton œuvre : la révolte que t’inspirent les atteintes à l’intégrité des personnes guidées par la soif du profit ou l’idéologie ; la rigueur dans la construction de la preuve – sur quoi viendront chaque fois se briser les tentatives de remise en cause de tes démonstrations - ; la puissance rationnelle et émotionnelle de ta dénonciation des personnes ou des organisations qui contribuent à défaire les équilibres que les communautés humaines ou la nature ont souvent mis des siècles à construire patiemment.

En 2003, tu mets ton glaive – tu as fait tienne la devise d’Albert Londres : « porter la plume dans la plaie » – au service de la cause des disparus d’Argentine, en montrant comment des Français ont enseigné à la dictature argentine les techniques de la guerre moderne, non conventionnelle, expérimentées en Algérie. Le film, Escadrons de la mort, l’école française, démontre, grâce à l’obtention des témoignages bruts des principaux acteurs de ce drame, comment les militaires argentins ont été formés aux méthodes françaises de la torture et du renseignement et comment les « disparitions » ont été méthodiquement organisées. Tu prends des risques : tu te fais passer pour une jeune femme d’extrême droite, tu te jettes dans la gueule du loup…Le film provoque en Argentine une commotion nationale et permet l’ouverture de procès que l’on n’espérait plus. Les très nombreux articles consacrés à ce film le mettent bien en évidence : il a joué le rôle d’une véritable catharsis nationale, et a été l’instrument, comme l’étaient les pièces de théâtre dans la Grèce Antique, d’un retour sur soi, d’une mise à vif de l’abcès et d’une réconciliation nationale. Voici donc un autre trait majeur de ton œuvre : loin de se contenter d’offrir à nos sociétés un reflet plus ou moins fidèle, et plus ou moins complaisant, d’elles-mêmes, elle se place au service de l’expression de la vérité, elle vise à mettre au jour ce que l’on ne voulait pas voir, à le mettre sur la table et à permettre ainsi, pour tous ceux qui le souhaitent, d’alimenter la délibération publique, de conforter l’espace public tel qu’il a commencé à être envisagé au 18ème siècle : un espace de « publicité » où les citoyens bien informés peuvent participer à l’élaboration de la loi, et contribuer réellement, quotidiennement, patiemment au tissage, au maintien, au renforcement du lien qui les unit.

Tu me l’as dit, tu ne conçois ce métier de journaliste que comme la mise en œuvre permanente d’un idéal – ce que le métier est en soi, et ce qu’il devrait être mais qu’il est en réalité si peu : le quatrième pouvoir, cet indispensable pouvoir, sans lequel les trois autres ne peuvent pas subsister, ne peuvent que dysfonctionner. Une pièce maîtresse donc, de notre démocratie. Une condition sine qua non de sa permanence. Ta conception du métier est un véritable défi lancé à tous ceux qui, possesseurs d’une carte de presse et ayant embrassé cette profession, mettent celle-ci au service des intérêts particuliers et, ce faisant, contribuent à la défaite de la démocratie. Rien de plus édifiant à ce sujet que tes trois derniers films, qui forment à mes yeux une trilogie d’une incroyable force.

En 2008, tu réalises Le Monde selon Monsanto – De la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien, qui sera suivi en 2010 de Notre poison quotidien, puis en 2012 de Les Moissons du futur.  Je parle d’une trilogie parce que ces trois films reviennent, de manière obsédante, sur les mêmes questions lancinantes, qui sont aujourd’hui autant de défis auxquels sont confrontées nos sociétés : comment éviter la marchandisation complète du monde et la privatisation des droits fondamentaux tels le droit à l’alimentation ou le droit à cultiver ses terres. Comment s’opposer aux multinationales qui, sous couvert d’efficacité – elles seules seraient en mesure de nourrir les neuf milliards de femmes et d’hommes que comptera notre planète en 2050 -, imposent leurs méthodes, leurs produits aux effets inconnus, leurs semences brevetées aux agriculteurs du monde entier au nom de l’efficacité et sont en train de s’approprier le cœur de la vie – l’alimentation – pour en faire le nerf de leur guerre ?

Je parle d’une trilogie parce que, je ne sais si tu l’avais conçu ainsi, les trois films constituent un ensemble démonstratif très puissant, précisément capable de s’opposer – alors qu’à première vue on a plutôt l’impression de la lutte de David contre Goliath – à l’armada et à la débauche de moyens dont disposent ces firmes, guidées par le seul souci de court terme d’augmenter leur profit et de maximiser les quantités vendues sous prétexte de rendements plus élevés. Dans cette lutte à armes inégales, tu disposes d’atouts de taille : ta souplesse (tu sautes allègrement d’un point à l’autre du globe : il faut aller vérifier un point en Inde, allons y, chercher un document à l’autre bout de l’hémisphère, partons sans tarder, entendre un témoin éloigné, allons à sa recherche) ; ta rigueur : tu fabriques de longues chaînes de raisons à la Descartes, - tu n’es pas française pour rien -, et aucun maillon ne manque ; ton courage : tu t’attaques à des intérêts extrêmement puissants, mais rien ne t’arrêtes, alors même que tu sais très bien qu’avec les moyens dont elles disposent, les multinationales dont tu remets les comportements en cause peuvent non seulement s’attacher les services de cohortes d’avocats mais surtout – et c’est ce que tu montres magnifiquement – s’acheter les études et les experts qu’elles souhaitent et s’attacher la bienveillance des autorités de régulation. Ton opiniâtreté aussi, qui te pousse à chercher le moindre indice, à vérifier le moindre élément, à rechercher les témoins, tous ceux qui ont été écartés, tous ceux que, comme en Argentine, on a voulu empêcher de parler. Tu redonnes, grâce à ta ténacité, une voix, une visibilité à tous ceux que l’on avait fait taire, parfois en les tuant, comme en Argentine, d’autres fois en les licenciant, en les mettant à mort professionnellement. Tu fais preuve d’une infinie patience en allant rechercher tous ces témoins bâillonnés auquel tu redonnes tout à la fois la parole et leur dignité.

En leur donnant le moyen de reprendre la parole, en exerçant vraiment ce beau métier de journaliste, en rendant à celui-ci toutes ses lettres de noblesse, tu permets un double approfondissement démocratique : d’abord, je l’ai dit, en menant une enquête tellement précise, en amenant des informations qui étaient restées tellement cachées, en démontrant de manière tellement impeccable, que tu exerces pleinement ce quatrième pouvoir, que tu donnes à l’ensemble des citoyens les moyens de savoir et donc de choisir. Tu les rends ainsi pleinement et réellement citoyens. Tu leur rends leur pouvoir d’agir. Tu leur rends leurs droits à eux aussi, mutilés qu’ils étaient par des medias qui trop souvent ne songent qu’à remplir de mensonges notre temps de cerveau disponible. Mais tu ne t’arrêtes pas là. Tu accomplis une autre prouesse : tu rends les citoyens à leur tour en état de t’imiter, c’est-à-dire d’exercer eux-mêmes leur vigilance et de mener l’enquête par eux-mêmes, comme toi. Tu constitues et tu te mets d’ailleurs en scène comme un exemple. C’est ce que j’ai particulièrement admiré dans Le Monde selon Monsanto : toi, derrière ton ordinateur, montrant de la manière la plus simple comment, lorsque l’on veut, on peut. Comment chacun d’entre nous dispose de l’ensemble des moyens pour mener l’enquête. C’est à une véritable entreprise d’éducation, de paideia que tu nous a conviés avec Le Monde selon Monsanto. Tu es filmée à ton ordinateur et tu nous dis, nous sommes pareils, vous et moi. Regardez  comment je fais, regardez comme c’est facile, regardez comme vous pouvez le faire : je me pose une question, comme vous, et voilà ce que je fais, je clique, je fais des liens, j’ouvre des documents, je leur pose des questions, je tente de les faire parler. Certes parfois je me déplace, je vais vérifier. Et cela tu continueras à le faire pour nous. Mais ton message principal, me semble-t-il, c’est : le quatrième pouvoir, - en réalité le premier -, c’est VOUS. Prenez le, exercez le, faites valoir vos droits, soyez des citoyens pleinement engagés, saisissez vous de tout ce que les moyens modernes de communication vous permettent de faire, rendez vivante notre démocratie.

Pourquoi cette trilogie est-elle par ailleurs si puissante, outre le fait qu’elle donne à chacun d’entre nous les moyens et surtout l’envie de devenir un citoyen actif, un citoyen engagé, mais aussi un professionnel engagé (je pense à tous ces chercheurs évincés qui nous convainquent – si nous en avions encore besoin – qu’il n’est plus possible pour un chercheur, de ne pas être engagé, de ne pas choisir son camp) ? Parce que tu ne t’arrêtes pas à la dénonciation. Tu ne te contentes pas de montrer la logique mortifère qui anime souvent ceux qui disent qu’ils nous veulent du bien. Tu nous montres, tu nous démontres qu’un autre monde est possible, qu’il existe d’autres branches de l’alternative, et, que, de surcroît, ces alternatives, loin de constituer un retour en arrière, une vision étriquée de la condition humaine et du progrès, un rétrécissement de nos aspirations, sont à la fois les plus rationnelles (oui, on peut nourrir neuf milliards d’habitants sans les faire périr d’ingestions massives de pesticides et d’OGM) mais aussi les plus sensuelles, les plus riches en émotions, les plus désirables, les moins desséchantes, celles qui nous permettent, en satisfaisant nos besoins fondamentaux – dont le premier d’entre eux, se nourrir – de prendre soin de la nature, de nos sociétés, et des liens qui les unissent.

Ton intérêt pour l’agro-écologie et pour les méthodes agricoles traditionnelles perçait déjà dans le Monde selon Monsanto. On y voyait déjà ces mexicains et ces indiens obligés d’abandonner leurs méthodes traditionnelles pour succomber aux mirages des propagandistes de la Révolution verte. Les alternatives étaient encore plus présentes dans Notre poison quotidien. Il n’est plus question que d’elles dans Les Moissons du futur, film gorgé de sensualité qui s’ouvre sur un magnifique d’un champ de maïs doré, sous les feuilles desquels se déploient de larges plantes conservant l’humidité et une énorme citrouille rebondie, dont la coexistence tranquille a pour nom la milpa. Tu nous montres pourquoi cela vaut le coup que nous nous battions pour ce monde, qui n’est ni complètement le monde ancien, même s’il renoue avec ce que les traditions avaient de meilleur, ni le monde moderne, même s’il en garde aussi le meilleur. Ce que tu nous proposes, dans cette réflexion très philosophique sur ce que nos manières d’organiser notre alimentation révèlent de nos rapports à la nature, c’est une voie qui prendrait pleinement en considération la nécessité de nourrir une population de plus en plus nombreuse tout en ayant renoncé à ce que les méthodes modernes ont eu d’excessif.

Tu nous proposes un autre modèle qui vise à concilier qualité et quantité et qui renoue à la fois avec les intuitions d’un Aldo Leopold qui écrivait dans son Almanach d’un comté des sables :  « le kilo, le quintal et la tonne ne sont pas l’unique mesure de la valeur nutritive des récoltes : les produits issus d’un sol fertile peuvent être supérieurs, d’un point de vue qualitatif aussi bien que quantitatif » et plus récemment avec les démonstrations d’un Jean Gadrey qui, dans Adieu à la croissance, nous enjoint de substituer à la poursuite effrénée et exclusive de gains de productivité (qui contribuent largement, nous le savons désormais, à la destruction du sens du travail) la recherche raisonnée de gains de qualité et de durabilité. Un autre modèle, un changement de civilisation, une bifurcation, voilà ce dont ces auteurs, mais aussi toi, moi, nous tous ici réunis, souhaitons l’avènement et connaissons l’urgence.

Et c’est bien pour cela que nous sommes réunis ici. Soyons clairs. En venant ici, nous ne souhaitions en aucune manière provoquer ou narguer, bien au contraire. Nous souhaitions consacrer à ce lieu, aux évènements qui s’y sont déroulés, aux aspirations contradictoires qui s’y sont exprimées, la réflexion qui convient. Nous souhaitions profiter de la pause qui a été accordée par les récents rapports publics pour tenter de comprendre la signification de ces conflits, pour leur conférer le sens qui convient. Nous sommes persuadées qu’il s’agit d’un moment et d’un lieu hautement symboliques, lourds de significations. Il s’agit peut-être d’un point central dans l’histoire de notre pays, et qui sait, dans celle du monde. Un point dans le temps et dans l’espace d’où pourrait s’organiser, où s’organise peut-être déjà en ce moment, sous nos yeux, avec nous, grâce à vous, la bifurcation tranquille que nous appelons de nos vœux. Cette bifurcation dont nous savons que si elle ne commence pas ici et maintenant, il sera trop tard, comme lorsqu’il s’agit de modifier la trajectoire d’un grand cargo très lourd dont on doit organiser les mouvements et les réactions à l’avance.

Si nous sommes ici aujourd’hui, tous calmement rassemblés, c’est parce que nous pensons que nous devons sortir du raisonnement séquentiel dans lequel nos sociétés sont restées enfermées : les pays occidentaux, et particulièrement certains pays européens dont la France, sont confrontés à une crise économique et sociale d’une extrême gravité. Pour sortir de cette crise, des prières montent vers le ciel : Donnez nous, s’il vous plait, encore une fois, quelques points de croissance. Et ensuite, c’est promis, nous accorderons l’importance qui convient à la crise écologique dont nous percevons bien l’extension mais qui ne peut être résolue qu’après. Ce que nous voulons dire aujourd’hui par notre présence, c’est que c’est peut-être ici et maintenant que nous avons la possibilité, l’occasion, kairos disaient les grecs (le moment qu’il faut saisir), d’engager le grand rebroussement dialectique qui nous permettra de résoudre à la fois la crise économique et sociale et la crise écologique, qui nous donnera la possibilité d’arrêter de remettre tous les jours au lendemain ce que nous pouvons faire le jour même, qui nous autorisera à sortir de cette cage d’airain de la consommation et de la production dont le grand sociologue Max Weber avait compris la logique dans L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme.

Ce qu’ont refusé ici des collectifs très différents, collectifs d’élus, de paysans, de pilotes, d’avocats, d’habitants, c’est le caractère excessif, disproportionné, pervers de la logique qui s’est développée depuis le 18ème siècle dans le monde occidental et qui a fait des quantités produites, du rendement à tout prix et de la maximisation du profit le critère de réussite d’une société. Ce que soutiennent les collectifs opposés à une certaine conception du développement économique – celle là même qui conduit à la financiarisation du monde et à ses désastres - c’est qu’il faut retrouver le sens de la mesure, de la limite, de la proportionnalité des moyens aux fins poursuivies. Mais aussi qu’il est grand temps aujourd’hui, même si d’autres pays semblent emportés dans la folie du développement à tout prix, - ce pseudo développement qui met en coupe réglée la nature, les humains et tout ce à quoi nous tenons - de faire une pause et de considérer les menaces qui s’accumulent : de prendre au sérieux les rapports du GIEC ; les travaux des scientifiques qui crient dans le désert ; les articles de plus en plus inquiétants des chercheurs (je pense à l’article publié par la revue Nature en juin dernier, par 22 scientifiques qui écrivent que nous sommes en train de franchir des seuils critiques et que « désormais les humains dominent la Terre et la modifient selon des modalités qui menacent sa capacité à nous supporter, nous et les autres espèces ») ; les avis de la Commission Stiglitz qui, dans la suite des critiques développées par l’école française des nouveaux indicateurs de richesse dans les années 90, a reconnu officiellement, que le PIB était un indicateur pervers, qui nous menait dans le mur et que nous devions d’urgence changer d’indicateurs et de boussoles. Quand tirerons-nous toutes les conséquences de ces rapports et des signaux de plus en plus nombreux qu’envoient tous ces lanceurs d’alerte ? Quand serons-nous capables d’opérer la véritable conversion qui convient à notre temps, de redéfinir le progrès, de changer d’indicateurs, et de mettre au cœur de nos efforts et de nos représentations ce qui compte vraiment, ce à quoi nous tenons le plus ? Quand serons-nous capables comme l’écrivait Bertrand de Jouvenel dès 1957 dans des textes d’une incroyable actualité, de devenir les jardiniers de la Terre ?

En nous arrêtant ici aujourd’hui, si nombreux, après les chaînes humaines et les appels à un changement de modèle de tant d’autres citoyens, nous tentons, à notre modeste niveau, de contribuer à l’engagement de notre pays dans la Grande bifurcation. Et si nous le faisons seuls, si nous le faisons les premiers, c’est peut-être que nous aurons été capables, une nouvelle fois, de montrer l’exemple au reste du monde, de mettre en évidence que l’on peut prévenir l’avènement des catastrophes, et que la raison peut triompher. Non pas la raison calculante et desséchante dont Horkheimer et Adorno avait montré l’extension et la contribution à l’avènement de la barbarie mais la raison sensible, cette raison qui n’envisage pas l’homme comme transcendant la Nature mais comme faisant partie d’elle, cette raison incarnée, vivante, joyeuse. Cette raison, chère Marie Monique dont tes films et tes livres font l’apologie. Cette raison dont les philosophes des Lumières avaient fait leur emblème et que tu contribues à défendre, comme le mot d’ordre de l’époque : Sapere Aude, Ose savoir. Pour  tout cela, chère Marie-Monique, nous voulons te remercier.

mardi 9 avril 2013

L'ACIPA et tous les opposants au projet d’aéroport restent mobilisés

Communiqué de presse - Notre-Dame-des-Landes, le 09 avril 2013

Au vu de la communication gouvernementale en l’état, nous constatons que tous les arguments avancés par les associations anti-aéroport depuis le débat public en passant par les enquêtes d’utilité publique et les enquêtes loi sur l’eau sont reconnus sur la forme et sur le fond.

En conséquence, l’occupation et la protection de tous les sites de la ZAD sont totalement justifiées.
Ce qui est déjà détruit est inacceptable. 

La mobilisation continue à travers les prochains rendez-vous : Sème ta ZAD le 13 avril, Chaîne humaine le 11 mai, ainsi que le grand rendez-vous de l’été, les 3 et 4 août.

Il en sera ainsi jusqu’à l’arrêt définitif du projet, par l’abrogation de la DUP.

La seule solution raisonnable, c’est l’optimisation de Nantes-Atlantique.

Contact presse :
Julien Durand : 06 33 51 01 25

mercredi 3 avril 2013

Neuf nouveaux paysans et paysannes à la ferme de Bellevue



Plus de deux mois que les paysans du Copain 44 et des autres départements, les membres des comités de soutiens et les zadistes occupent et protègent la Ferme de Bellevue!

Le jeudi 28 mars, par le rendu du jugement du deuxième référé déposé par AGO Vinci, le Tribunal d'Instance de Saint Nazaire condamnait les huit paysannes et paysans déclarés résidents à la ferme de Bellevue, à l'expulsion immédiate de la maison d'habitation de la ferme, sous astreinte de 50 euros par jours et par personne.
Rassemblement à Bellevue lors de l'annonce du jugement le 28 mars 2013
Après avoir déclaré ne plus résider dans la maison de la ferme de Bellevue, les huit ont rejoint les 10 précédents en procédure d'appel. Ce sont donc, aujourd'hui 18 paysannes et paysans du Copain 44 qui sont poursuivis en justice par AGO Vinci.

Dès le 1er avril, neuf nouveaux paysans et paysannes se sont déclarés occupants des bâtiments et exploitants des terres de la ferme de Bellevue depuis le 28 mars 2013.

Les bâtiments agricoles de la ferme n'étant pas concernés par les deux précédents jugements, si le concessionnaire AGO Vinci persiste à vouloir expulser les occupants, il devra passer par une nouvelle procédure auprès du Tribunal de Grande Instance de Saint Nazaire.

Les paysans du Copain 44 et autres réaffirment, par cette occupation de l'ensemble de la ferme de Bellevue, leur volonté d'empêcher toute démolition ou saccage de terres sur l'ensemble de la Zad, de garantir la pérennisation des fermes en place et préserver le potentiel d'installation de nouveaux paysans lorsque ce projet inutile et destructeur sera enfin abandonné.

Contacts presse:
Cyril Bouligand: 06 21 04 76 84
Dominique Guitton: 06 30 47 01 56
Vincent Delabouglise: 06 87 52 34 26

Le Copain 44


vendredi 22 mars 2013

L'ACIPA et le CéDpa se réjouissent des conclusions de la commission des pétitions

L'ACIPA et le CéDpa se réjouissent des conclusions de la commission des pétitions qui les a auditionnés mercredi 20 mars.

La Direction Générale Environnement de la commission européenne a confirmé être en attente des réponses de l'Etat français, étrangement absent, et étudie désormais le dossier avec la Direction Générale de la Concurrence. Le fait que deux directions travaillent désormais conjointement montre la pertinence de nos questions depuis des années : sur le montage financier du contrat, sur  le flou du financement de la piste qui resterait pour Airbus, sur  le respect des lois européenne et française sur l'eau, les zones humides et les espèces protégées, les porteurs de projet vont devoir s'expliquer, non plus devant des opposants qu'ils méprisent mais devant l'Europe. Et les discours incantatoires sur le développement ou le désenclavement de l'Ouest ne suffiront plus.

Il est probable que dans les tout prochains mois, la commission décide de se rendre sur place, son intention d'agir en amont étant bien claire. Nous espérons évidemment que le gouvernement saura raison garder et ne tentera pas de passer en force sur le terrain, malgré les conseils fort mal avisés de certains responsables politiques locaux. Car notre détermination est totale pour empêcher l'irréversible.

Contacts presse :
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Julien Durand :  06 33 51 01 25

Lire aussi les contributions des pétionnaires ACIPA/CéDpa

jeudi 7 mars 2013

Les vaches transhument vers La Ferme de Bellevue


Le printemps approche, l'herbe a bien poussé, il est temps de mettre les bêtes au pré!

Les paysans du Copain 44 vous invitent à venir accompagner l'arrivée par la route, en mini transhumance, d'un nouveau troupeau de vaches menées à la mise à l'herbe de printemps, dans les prairies de la Ferme de Bellevue.

Rendez vous à Notre Dame des Landes
Au carrefour des Ardillières
le dimanche 10 mars 2013, à partir de 11h00

Suivi d'un pique nique à la Ferme de Bellevue

Les paysans veulent réaffirmer, par cette action fortement symbolique, leur volonté de maintenir les fermes de la Zad en production ainsi que de protéger terres et bâtis du saccage et de la destruction.

AGO Vinci, en dépit des recours en justice non aboutis, et donc, de fait, du possible abandon du projet, continue impunément à saccager les terres agricoles vivrières en production, par des sondages archéologiques qui s'avéreront probablement inutiles.

Les paysans du Copain 44 tiennent à rappeler que la cinquantaine de tracteurs vigilants et la centaine de paysans qui occupent Bellevue au nom de milliers d'autres, prêts à intervenir, ne sont pas là pour défendre un pré carré, ou s'opposer au développement de notre territoire, mais bien pour défendre une autre conception du développement pour l'agriculture, la société, l'alimentation et la transition énergétique, privilégiant le respect de l'Homme et de l'environnement.

Contact presse:

Cyril Bouligand: 06 21 04 76 84
Dominique Guitton: 06 30 47 01 56
Vincent Delabouglise: 06 87 52 34 26

Le Copain 44

jeudi 28 février 2013

Le COPAIN appelle à maintenir l'occupation de la ferme de Bellevue.



Communiqué de Presse
Notre-Dame-des-Landes, le 28 février 2013


Les paysans et les tracteurs vigilants protègent la ferme de Bellevue de la destruction depuis 1 mois.
Aujourd'hui, le tribunal d'instance de St Nazaire a rendu jugement suite au dépôt de plainte d'AGO Vinci. Occupants, tracteurs et animaux sont expulsables immédiatement dès notification d'huissier.

Ce jugement ne change rien à la détermination du copain 44 et de tous les paysans qu'il représente, de protéger les fermes, habitations et habitants de la zone concernée.

La mise en application du jugement dépend aujourd'hui d'une décision du pouvoir politique en place qui s'avèrerait en opposition au travail de la commission de dialogue, aux recours en justice nationale et européenne non aboutis, à l'accord politique du 8 mai 2012.

En conséquence, le COPAIN 44 et tous ses correspondants nationaux appellent à maintenir l'occupation de la ferme de Bellevue, à proteger toutes les fermes de la ZAD et demandent encore une fois, la remise à plat de la DUP de 2008.

Le Copain 44

Contacts :
Cyril Bouligand : 06.21.04.76.84
Dominique Guitton : 06.30.47.01.56
Vincent Delabouglise : 06.87.52.34.26

Appel à mobilisation immédiate à Bellevue

Le Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'aéroport nous demande de lancer un appel à mobilisation immédiate sur le site de la ferme de Bellevue ; la demande de délai a été rejetée et une astreinte financière quotidienne est instaurée.
 
Que tous ceux qui le peuvent se mobilisent dès maintenant et jusqu'à demain midi au moins !
 
NB : La réunion de ce soir à La Vache Rit est maintenue à 20h
 

mercredi 27 février 2013

Lettre ouverte du CéDpa à la Direction Générale de l'Aviation Civile

                                                                                                        Monsieur le Directeur
                                                                                                        Direction Générale de l’Aviation Civile
                                                                                                        50, rue Henry-Farman
                                                                                                        75 720 PARIS CEDEX 15

 Notre Dame des Landes, le 26 février 2013



Lettre ouverte


Et copies à :
M Frédéric Cuvillier, Ministre des transports,
M Claude Chéreau, président de la Commission de dialogue


Monsieur le Directeur,

Suite à l’article de Presse Océan du 8 décembre dernier, nous vous avons écrit le 18 décembre, demandant à être destinataire du rapport émis par vos services, rapport qui, d’après le journal, contestait les conclusions de l’étude du cabinet CE Delft, expertisant l’analyse coûts-bénéfices de 2006 du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

A ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse de votre part. La DGAC a par contre communiqué la semaine dernière trois notes à Hervé Kempf, journaliste au Monde, en lui donnant l’autorisation de nous les communiquer. Passant sur la démarche que nous trouvons fort curieuse (une association de plus de 1000 élus, dont la plupart dans l’Ouest, n’est pas considérée comme un interlocuteur possible par votre direction ?), nous avons pris connaissance de ces notes et tout particulièrement de celles traitant d’un aspect de l’analyse coûts-bénéfices de 2006, datées des 4 novembre et 4 décembre 2012. Ces notes ne sont sans doute pas le rapport dont Presse Océan s’est fait écho puisque seul le sujet de la valorisation des gains de temps de trajet est traité. Nous renouvelons donc notre demande d’être destinataires de ce rapport.

Par ailleurs, sur le seul sujet de la valorisation des gains de temps de trajet, ces deux notes renforcent notre perplexité et nos doutes quant aux calculs effectués dans l’analyse économique de 2006.

En effet, les calculs présentés ne concernent que les deux années 2012 et 2025 et ne renseignent donc pas sur les valeurs obtenues pour chacune des trente années de calcul, de façon à aboutir à un gain extrêmement important sur cette période : 911 millions d’euros, 80 % des avantages escomptés du projet. Ces notes font émerger de nouvelles interrogations :

-   Il est annoncé 30,6 millions d’euros par an de gain de temps de trajet (note du 4 décembre, 1er paragraphe page 1,) or 30,6 millions d’euros est la valeur de 2025 (en 2012, c’est 0,7 million d’euros) ; dans les hypothèses de la DGAC, les gains augmentent fortement à partir de l’année de contrainte de Nantes Atlantique, estimée à 2019 dans le scénario 2. Il est en outre logique que ces gains soient proportionnels au nombre de passagers qui évolue.

-  C’est très surprenant que pour expliquer le calcul des gains de temps de trajet, la pièce F de l’analyse de 2006 (pages 96-97) présente les temps par transport routier et transport ferroviaire… mais pas en transport aérien, alors que d’après ces deux notes,  le transport aérien apparait être un paramètre crucial pour la valeur du temps !


Nous avons relevé d’autres choses qui nous ont choqués dans ces notes : celle du 4 décembre justifie que le gain principal du projet d’aéroport soit le gain en temps de trajet pour les passagers, en comparant ce projet avec d’autres projets d’infrastructures comme des LGV pour lequel c’est habituellement le cas… Ne pensez-vous pas que cette comparaison est inadéquate dans la mesure où les LGV sont conçues dans le but de faire gagner du temps aux passagers alors que le projet de nouvel aéroport est censé répondre à des contraintes environnementales ? A ce propos, nous trouvons très surprenant que le bruit ne compte que pour 1 % des avantages du projet comme le relève le rapport de 2007 de la commission d’enquête (page 50), et les bénéfices en urbanisation pour moins de 10 % des avantages du projet.

Enfin, quand cette note prétend qu’il n’y a « ni manipulation ni opacité » (bas de page 1), nous considérons qu’il y a au minimum de l’opacité car les calculs d’une SCBA doivent être transparents. Il est écrit : « Nous nous sommes procurés auprès du consultant (JLR Conseil) le détail des calculs ; ils sont exacts. ». Et bien, dans l’intérêt général, nous vous demandons de nous communiquer les calculs détaillés, année après année, les nombres de passagers par lieu de résidence, aéroport de destination et mode de transport avec les temps gagnés correspondants, qui ont  permis d’élaborer ces résultats, aboutissant à 911 millions d’euros de gains de temps de trajet sur trente ans.

Confiants que vous aurez à cœur la transparence nécessaire au débat, et en vous en remerciant par avance, nous vous assurons, Monsieur le Directeur, de nos salutations les meilleures,  

Les présidents du CéDpa

Françoise Verchère – Jean Paul Naud – Isabelle Loirat


mardi 19 février 2013

Notre Dame des Landes : Le dossier est maintenant européen!

COMMUNIQUE DE PRESSE - Bruxelles, le 19 février 2013
Notre Dame des Landes : Le dossier est maintenant européen!

 Fin 2012, les collectifs d'élus (CéDpa), de citoyens (Acipa) et d'associations de protection de l'environnement (FNE, FNE Pays de La Loire, Bretagne Vivante, Eaux et Rivières de Bretagne, LPO, SOS Loire  Vivante), ont saisi la Commission des Pétitions du Parlement européen pour violations du droit européen par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Aujourd'hui, Sandrine Bélier, députée européenne EELV, accompagnée de représentants des pétitionnaires[1], rencontrait à Bruxelles, la Direction générale de l'Environnement de la Commission européenne afin de faire un point sur l'avancée de l'instruction du dossier Notre-Dame-des-Landes.

Sandrine Bélier, membre des Commissions Pétitions et Environnement du Parlement européen déclare à l'issue de la réunion : "La Commission européenne a commencé à instruire le dossier et saisi l'Etat français en procédure précontentieuse : c'est la bonne nouvelle. Les représentants des collectifs d'élus, de citoyens opposés au projet d'aéroport et d'associations environnementales ont aujourd'hui pu détailler les arguments des deux pétitions reçues par le Parlement européen relatif notamment au  non respect de la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, de la directive cadre sur l’eau, des directives dites   « Oiseaux » et « Habitats »…  La Commission partageant notre analyse d'une potentielle violation du droit communautaire, elle nous a annoncé avoir  lancé la procédure précontentieuse dite "EU Pilot".

L'eurodéputée ajoute " Cette rencontre a également permis à la Commission européenne de prendre la mesure du climat tendu généré par ce projet et de la nécessité d'un traitement rapide du dossier. La France dispose de dix semaines pour répondre aux interrogations de la Commission européenne. Le dossier de Notre-Dame-des-Landes pourrait être examiné par le Parlement européen à l'issu de ce délai (fin avril). D'ici là, j'espère que les autorités françaises, soucieuses d'exemplarité européenne, seront sensibles à l'aimable pression politique des parlementaires européens les rappelant au respect du droit de l'Union européenne. Il est encore temps  de se ranger au bon sens juridique, économique et environnemental qui appelle à renoncer et abroger un projet pharaonique,  dispendieux et contraire au droit".

CONTACTS PRESSE
Sandrine Bélier, Députée européenne 0033 760701973
Lise Deshautel, Assistante parlementaire 0032 22845150

Christophe Dougé : 06 42 72 00 56
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Sylvain Fresneau : 06 11 60 90 50
Julien Durand : 06 33 51 01 25
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[1]Françoise Verchère et Christophe Dougé pour le CéDpa, Sylvain Fresneau et Julien Durand pour l'Acipa ainsi que Benjamin Hogommat pour FNE Pays de la Loire et Romain Ecorchard pour Bretagne Vivante.
 


 
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