Vous trouverez sur cette page les originaux des communiqués qui ont été envoyés à la presse, des documents, lettres ouvertes, tribunes destinés à enrichir votre réflexion sur le sujet ou vous informer sur des points d'actualité, ainsi que les tracts que nous diffusons régulièrement.

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jeudi 31 janvier 2013

Demande d’annulation de l’arrêté de cessibilité : la cours de cassation diffère sa décision

 Communiqué de presse des avocats Mes Le Moigne et Boittin – 31 janvier 2013

En octobre 2011, des propriétaires de terres et exploitations agricoles impactés par le projet aéroportuaire de NOTRE DAME DES LANDES ont saisi le Juge administratif d’une demande d’annulation de l’arrêté de cessibilité (acte élaboré par le Préfet consistant à lister les parcelles expropriables).

mercredi 30 janvier 2013

Lettre ouverte du PDG de Mécan'Outil à François Hollande

Jean Marie RAVIER
Mécan'outil
B.P 60027
MESANGER
44151 ANCENIS Cedex


Lettre ouverte à François HOLLANDE
                                                                                              Monsieur François HOLLANDE
                                                                                              Président de la République française
                                                                                              55 rue du Faubourg Saint Honoré
                                                                                              75008 PARIS 8e


Nantes, le 17 janvier 2013

Monsieur le Président, et cher camarade,

(je me permets cette familiarité en tant que co-diplômé Service Public 74,  de la rue Saint Guillaume). Vous avez reçu ces derniers mois des courriers de Marcel et Sylvie Thébault, de Brigitte et Sylvain Fresneau, de Chantal et Thierry Drouet, de Geneviève Lebouteux, de Jacques Chiron, de Françoise Verchère, de Patrick Baron, de Michel Tarin, d’Anne-Marie Chabod, de Philippe Trotté, d’Agnès Belaud, d’un collectif d’Orvault, de Dominique Fresneau, de Benoît Rubin, du CéDpa, d’Eric Jean, de Violette Boiveau, de Christophe Mounier, de Marie Jolivel et de Thierry Masson, soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien. La commission de dialogue mise en place a effectivement une mission très limitée et nous insistons pour vous rencontrer personnellement.

Ce courrier a pour but de vous apporter un éclairage différent, sur le problème largement traité de « l’Ayrauport ». L’éclairage d’un chef d’entreprise de la région nantaise.

mardi 29 janvier 2013

Rester Ferme. Lettre ouverte à François HOLLANDE

La Ferme de Bellevue
Bellevue
44130 Notre Dame des Landes

Avec  le soutien de la Coordination des opposants


Objet : Rester Ferme. Lettre ouverte
                                                                                                       Monsieur François HOLLANDE
                                                                                                       Palais de l’Elysée
                                                                                                       55 rue du Faubourg Saint Honoré
                                                                                                       75008 PARIS 8e

Notre Dame des Landes le 29 janvier 2013
      
Monsieur le Président,

Je suis Belle vue du ciel : je crois que vos hommes m’ont remarquée, ils me passent au-dessus depuis des mois, dans leur hélicoptère, chaque semaine, parfois chaque jour, parfois plusieurs fois par jour.

Notre-Dame-des-Landes : la répression contre les opposants plus intense de jour en jour

Communiqué de presse - 29 janvier 2013

Au lendemain de la journée de dénonciation des violences de l’Etat, l’ACIPA constate avec indignation que la répression contre les opposants au projet d’aéroport devient de jour en jour plus intense.

lundi 28 janvier 2013

APPEL A MOBILISATION Ferme de Bellevue, dans la durée.

La Ferme de Bellevue est une ferme d'une centaine d'hectares viable située sur la ZAD à Notre Dame des Landes.
L'agriculteur qui y travaillait vient de la quitter ce dimanche 27 janvier 2013.
Depuis hier soir, ce sont des paysans et des tracteurs, des citoyens, des zadistes qui s'y sont installés pour la protéger de la destruction.

Tous les tracteurs qui étaient restés sur la ZAD sont maintenant autour du siège d'exploitation. Nous avons besoin de nouveaux tracteurs, en renfort de ceux déjà présents, pendant 2 ou 3 jours autour du siège.

Le COPAIN44 fait appel à la mobilisation du plus grand nombre de paysans pour garder cette ferme viable qui verra demain de nouvelles installations.

Dès aujourd'hui, nous avons besoin de tracteurs et de personnes : un planning de présence s'organise par secteur. Inscrivez-vous. Nous comptons sur votre mobilisation.

Ce lundi soir, une équipe de naturalistes sera également sur place.

Le COPAIN44.

Contacts :
Cyril : 06.21.04.76.84
Dominique : 06.30.47.01.56
Vincent  : 06.87.52.34.26
Julien: 06 33 51 01 25


Plan d’accès :
https://maps.google.fr/maps?q=bellevue+notre-dame-des-landes&hl=fr&ll=47.348419,-1.751289&spn=0.022418,0.049953&sll=47.417262,-0.821485&sspn=5.731234,12.788086&hnear=Bellevue,+44130+Notre-Dame-des-Landes,+Loire-Atlantique,+Pays+de+la+Loire&t=m&z=15



Attention, passer par le Liminbout, la route passant par le Chêne des Perrières étant barrée.



Agrandir le plan

Appel à rassemblement devant le Conseil Régional lundi 28 janvier

L'ACIPA appelle à un rassemblement lundi 28 janvier à 17h devant le Conseil Régional à l'occasion des voeux de Jacques Auxiette. Nous redirons au Président du Conseil Régional, par ailleurs président du Syndicat Mixte aéroportuaire, que notre voeu le plus cher est que le Conseil Régional cesse d'accompagner le projet d'aéroport et qu'il accepte de reconnaître que l'opposition à ce projet ne fait que s'élargir partout et dans la durée.

Nous avons été informés qu'un arrêté préfectoral interdisait tout stationnement devant la Région. Prenez vos précautions...

dimanche 27 janvier 2013

Appel à occupation immédiate de la Ferme de Bellevue

Pour en empêcher sa démolition, soyons très nombreux à occuper
la ferme de Bellevue (près du Liminbout – Notre-Dame-des-Landes)
dès que possible
et dans tous les cas de bonne heure demain matin lundi 28 janvier.

Plan d'accès :

Attention, passer par le Liminbout, la route passant par le Chêne des Perrières étant barrée.
Les tracteurs vigilants sont d'ores et déjà en place (cf communiqué)

Les tracteurs vigilants protègent la ferme de Bellevue à Notre-Dame-des-Landes (44)


Les tracteurs vigilants sont en protection de la ferme de Bellevue, près du Liminbout à Notre-Dame-des-Landes (44) depuis ce soir 27 janvier à 18h.
Ils y resteront le temps qu'il faudra pour en empêcher la démolition.

Des sources convergentes laissent à penser qu'une intervention policière pour sa destruction pourrait avoir lieu dès demain matin à la première heure.

Les signataires, qui se sont battus pour maintenir une activité agricole sur le site de la ZAD, ne peuvent laisser détruire de nouvelles fermes et appellent à une large mobilisation sur place.

Un point presse aura lieu sur le site de Bellevue à 11h demain matin lundi 28 janvier

Signataires : ACIPA, ADECA, COPAIN44

Plan d'accès :
https://maps.google.fr/maps?q=bellevue+notre-dame-des-landes&hl=fr&ll=47.348419,-1.751289&spn=0.022418,0.049953&sll=47.417262,-0.821485&sspn=5.731234,12.788086&hnear=Bellevue,+44130+Notre-Dame-des-Landes,+Loire-Atlantique,+Pays+de+la+Loire&t=m&z=15

Attention, passer par le Liminbout, la route passant par le Chêne des Perrières étant barrée.


Contacts presse :
Cyril BOULIGAND : 06 21 04 76 84
Dominique GUITTON : 06 30 47 01 56
Julien DURAND : 06 33 51 01 25

ACIPA : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes
ADECA : Association des Exploitants Concernés par l'Aéroport
COPAIN : Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'aéroport .

À Notre Dame, la légitimité de notre action face à la violence d'Etat


Ajout 28/01/2013 :
Suite à ce témoignage, Gilles Sainati, du Syndicat de la magistrature, a répondu par quelques remarques et en donnant le lien vers l'une de ses conférences ; le titre, du légitime au légal, est explicite mais il redonne à cette occasion de nombreux rappels, définitions... C'est un bon outil, très clair. :
http://blogs.mediapart.fr/blog/gilles-sainati/150611/du-legitime-au-legal

N.B. le Syndicat de la Magistrature est membre fondateur d'ATTAC, l'association ATTACétant composée de personnes physiques, mais aussi d'un certain nombre d'organisations -syndicats, associations, organes de
presse... mais pas de partis politiques.


Témoignage oral de Geneviève Coiffard-Grosdoy lors de la journée internationale de dénonciation publique contre les violences d'Etat

vendredi 25 janvier 2013

Les zones humides protègent notre eau : R.V. le samedi 2 février

L’ACIPA, Bretagne Vivante et la LPO proposent des animations sur le site de Notre-Dame-des-Landes pour la Journée mondiale des zones humides.
 « Les zones humides protègent notre eau » est le thème choisi pour la Journée 2013. Il est tout à fait approprié pour prendre conscience de l’importance capitale des zones  situées en tête de bassin versant. Des animateurs montreront très concrètement ce qui caractérise une zone humide, les premiers signes du printemps autour des mares.
Il est essentiel que le lien se fasse entre les combats d’aujourd’hui et la Journée mondiale des zones humides qui commémore la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Comment ne pas souligner l’aveuglement d’un État qui nous invite à célébrer cette journée mais trouve encore de bonne excuses 44 ans après la ratification pour détruire 2000 hectares de zones humides !

Rendez-vous le samedi 2 février à 14 h devant l’église de Notre-Dame-des-Landes (avec des bottes et des vêtements chauds).

http://naturalistesenlutte.overblog.com/les-zones-humides-prot%C3%A8gent-notre-eau-:-r.v.-le-samedi-2-f%C3%A9vrier

lundi 21 janvier 2013

Attila est de retour à Notre-Dame-des-Landes

La semaine dernière, alors que la commission de dialogue installée par le Premier Ministre avait demandé un climat propice au dialogue, M. le Préfet, lui, choisit de faire table rase.

Une nouvelle maison a été détruite sur la zone du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Il s’agissait d’une ancienne ferme en pierre située au lieu dit « Saint Jean du Tertre  » sur la commune de Vigneux de Bretagne. Elle comportait maison, étable, hangar et garage. Ses habitants l’ont quittée le 11 janvier.
Aucune perturbation ou agitation n’a été signalée et, dans la semaine, les 15, 16 et 17 janvier, police, pelleteuse et camions ont fait leur sale travail. Il ne reste pas un caillou, pas même de quoi caler une roue de car de garde mobile.
C’est ainsi la 14ème destruction au compteur de M. le Préfet, alors que l'hiver fait rage et que des personnes sont sans logis.
Trois ministres ont annoncé en décembre un moratoire sur les travaux de défrichement tant que le comité d'expertise scientifique n'aura pas rendu son rapport
Peut-on détruire l’habitat de l’homme quand on préserve celui de la faune ?

A tout fin utile, nous informons donc le public qu’au lieu dit « Bellevue » à Notre Dame des Landes, dans une ferme qui pourrait aussi subir la colère de M. le Préfet, une espèce protégée de chauve-souris a trouvé refuge et que toute destruction de son habitat est interdite.
Signataires : ACIPA, ADECA

Une Cuvée Spéciale en soutien à Notre Dame des Landes

Le Comité de Soutien de l’Allier aux habitants et opposants au projet d’aéroport de notre Dame-des-Landes,  en partenariat avec le domaine TERRES de ROA, vigneron biologique de l’AOC de Pourçain,  propose une cuvée spéciale Notre Dame-des-Landes.

Chacune de ces bouteilles permettra de verser une aide concrète à celles et ceux qui se mobilisent sur place au quotidien contre ce projet.

Vous pouvez réserver dès maintenant votre commande
par téléphone au 04 70 42 09 43 ou par mail terres-de-roa@orange.fr

Télécharger le bon de commande

vendredi 18 janvier 2013

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) aux grands élus - 2 janvier 2013

                                                                                      Quelneuc le 02/01/2013
                                                                                       Le Maire de Quelneuc          
                                                                                      56910  Quelneuc

A l’attention de Mesdames et Messieurs les Grands Elus signataires du communiqué

Petit élu d’une commune de 550 habitants, ayant récemment pris connaissance du communiqué signé à l’unanimité d’une trentaine de « grands élus » de l’Ouest, je prends la liberté de vous remettre un dossier que j’ai récemment adressé à l’une d’entre vous et sur lequel j’aimerais recevoir vos avis individuels.

J’apprécierais même de pouvoir échanger lors d’un ou plusieurs débats publics contradictoires sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

J’ai constaté, encore le week-end dernier, que l’on voudrait faire porter la responsabilité de la fugue de 2 jeunes filles, aux opposants à la construction de cet aéroport et notamment aux occupants de la Zad de Notre Dame des Landes, ceux-ci étant qualifiés d’activistes radicaux et violents et de bien d’autres termes tendant à discréditer leur action ainsi que l’opinion de celles et ceux qui seraient opposés à ce projet ubuesque en 2013.

A-t-on seulement évalué l’effet sur notre jeunesse des incohérences entre les discours quotidiens des mêmes grands élus sur la protection de la nature et de la planète, sur l’épuisement des ressources fossiles à économiser d’urgence et, dans le même temps, pour ne pas dire le même discours, de leur même soutien infaillible, contre toute logique, à détruire  1600 ha de terres à la biodiversité remarquable, au motif qu’un aéroport aujourd’hui très loin de la saturation devrait accueillir plus de 10 Millions de passagers à un horizon où il n’y aura précisément plus de kérosène pour faire voler ces monstres de pollution.

Je voudrais compléter mon propos en rappelant qu’en mai et juin 1968, alors que je préparais mon doctorat, le laboratoire où j’effectuais mes recherches fut fermé. Spectateur de ces évènements, je rentrai, dans la très petite ferme familiale où j’aidai mes parents, comme pendant chaque congé, aux travaux de l’exploitation. Que je sache, les leaders de l’époque et ceux affiliés à certains courants de pensée étaient certainement d’un radicalisme et d’une violence sans commune mesure avec celle des occupants de Notre Dame des Landes.

Et pourtant, vous ne pouvez ignorer que nombre d’entre eux ont réalisé un parcours professionnel, voire politique, de tout premier plan. Alors, jeter l’opprobre aujourd’hui sur les opposants au projet de Notre Dame des Landes est le signe éloquent d’une amnésie qui m’inquiète, ou bien alors, devrais-je conclure que seul l’horizon de leur toute prochaine élection guiderait les déclarations de ces mêmes élus.

Je n’ai rien d’autre à ajouter si ce n’est souhaiter à chacune et chacun d’entre vous une excellente année 2013, pleine de vœux pour l’avenir de notre jeunesse et de la planète dans laquelle ils vivront, c’est mon vœu le plus cher,  leur seconde moitié du 21ème siècle.

Le maire de Quelneuc
René Leblanc

Ps : Me réservant le droit de rendre public mon propos

Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) à une sénatrice - 26 décembre 2012

                                                                                                                 Quelneuc le 26/12/2012

Objet : mon courrier du 25/11/2012 et votre communiqué, sur votre site, de ce 22/12/2012

Madame la Sénatrice,

Bien qu’élu de la petite commune de Quelneuc depuis 1986 et maire de cette même commune depuis 1995, nous nous connaissons peu.

J’ai eu, cependant,  le plaisir de vous recevoir en mairie en 2011, à l’occasion de votre campagne des sénatoriales et j’en garde un souvenir tout à fait sympathique. Je vous réitère d’ailleurs mes remerciements pour l’aide que vous avez bien voulu accorder à Quelneuc au titre de la réserve parlementaire pour la rénovation de notre mairie.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous, étant toujours dans l’attente d’un accusé de réception de votre part au courrier adressé à Monsieur Lapouze le 25 novembre dernier, courrier dont je vous avais remis copie, et venant tout juste de prendre connaissance, sur votre site, du communiqué dans lequel vous affirmez votre soutien,  sans le moindre état d’âme, au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

Il est vrai que depuis quelque temps nous voyons fleurir dans la presse des soutiens aussi fermes qu’inattendus à ce projet,  en provenance de diverses sources :
  « la riposte des grands élus » ;
  « la  position du club des Trente » ;
  « le  soutien étonnant  d’un directeur de la CCi de la Région Bretagne » ;
  « les positions communes  des présidents Grosvalet (Loire Atlantique) et Tourenne (Ille et Vilaine)»
pour  ne citer que ceux-là.

Je ne suis qu’un petit élu d’une commune de 550 habitants. Ma propre réflexion et mon opinion vous paraîtront, sans doute, bien dérisoires, et sans intérêt, comparées au lobbying des  grands élus signataires de votre communiqué. 

Je suis libre, n’appartiens à aucun parti politique, ne porte  jugement qu’après avoir pris soin d’en étudier, dans la limite de mes compétences, tous les contours, évitant de me laisser influencer, d’autant que je n’ai aucune carrière, ni professionnelle ni politique, qui puisse limiter mon propos,
J’ajoute que mon cursus universitaire et  mon parcours professionnel ne devraient pas constituer un réel handicap à mon endroit. En effet, titulaire d’un doctorat de chimie organique, ayant enseigné à l’Ecole Polytechnique d’Alger, pendant mon service militaire, en qualité de coopérant,  j’ai effectué l’ensemble de ma carrière professionnelle dans le domaine de l’innovation et plus précisément de la protection des brevets d’invention. J’ai, d’ailleurs, pendant quatre années participé, pour le compte du Ministère de l’Industrie, à la mise en place de l’Office Européen des Brevets  (OEB) dont le siège est à Munich. 
Voici donc mon témoignage.
Devant tant de propos contradictoires issus de toutes parts, j’ai souhaité, pour me forger une opinion personnelle définitive, me rendre  sur le site de Notre Dame des landes. Je m’y suis donc déplacé le 25 novembre dernier. Peut-être avez-vous fait la même démarche?.
Ce que j’y ai constaté ne correspond aucunement aux propos de votre communiqué que je cite « leur contestation par des activistes radicaux et violents n’est pas admissible et explique le déploiement récent des forces de l’ordre »
Me présentant en piéton  paisible sur une voie communale, libre à la circulation et conduisant vers le site, je fus arrêté par les très nombreuses forces de l’ordre présentes (5 camions de gardes mobiles) et je dus, non seulement décliner mon identité, mais, à mon grand étonnement, l’ensemble des informations figurant sur la carte d’identité  furent soigneusement enregistrées par écrit. Je fus également photographié. Cela porte un nom : le fichage. Je n’étais pourtant ni activiste, ni terroriste, ni violent.
Un peu plus loin, sur le site, je constatai une ambiance paisible de personnes de tous âges et de toutes conditions qui arpentaient des espaces gorgés d’eau. Il me fut expliqué que, sous les futures pistes, les empierrements  atteindraient une profondeur supérieure à 5 mètres. Excusez du peu.
Quel intérêt supérieur pourrait  justifier la destruction d’un territoire aussi riche de sa diversité et plus étendu que ma propre commune (1380 ha) ?.
Je décidai alors de quitter Notre Dame des Landes pour rejoindre l’aéroport actuel Nantes-Atlantique que je ne connaissais pas, mais que nos  grands élus, signataires de ce communiqué, doivent visiblement fréquenter.
A ma grande surprise, je trouvai, en ce dimanche après-midi, un aéroport étrangement calme et particulièrement bien entretenu ou des vols nationaux et internationaux, à intervalles d’une douzaine de minutes, décollaient et atterrissaient, vols sûrement plus qu’à demi vides étant donné la faible occupation du hall d’embarquement. Quant au seul buffet de l’aéroport, à l’étage, où je me dirigeai pour prendre un repas, je découvris une centaine de tables entièrement libres de tout occupant et il en fut ainsi pendant l’heure de détente que je m’accordai.
Mais alors, pourquoi  un tel acharnement et tant de contre-vérités pour défendre l’indéfendable ?. Difficile à comprendre.

Le trafic de l’aéroport international de Genève, avec une seule piste, enregistrait en 2011 près de 14 Millions de passagers  (soit plus de  4 fois le trafic de Bouguenais) et celui de Gatwick, au Sud  de Londres, toujours avec une seule piste, comptabilisait, l’an passé, 34 millions de passagers (soit 11 fois plus).

Nantes, nous dit-on, est appelé à un développement majeur et Notre Dame des Landes doit constituer, pour l’avenir, l’aéroport de dégagement de Paris et du progrès pour le grand Ouest. Adossé à l’océan atlantique, il ne desservirait finalement l’espace que sur 180°!. Les villes du Finistère (Quimper, Brest, Lannion, Morlaix, Carhaix), celles de la côte Nord (St Brieuc, St Malo, Fougères) et même Rennes (à 1h26 de Paris, en 2017) auront plus vite rejoint les aéroports parisiens et, qui plus est, par un moyen de transport  plus en phase avec le développement durable tant louangé par nos grands élus.
 Il faut impérativement soulager les aéroports parisiens, au bord de l’asphyxie, notamment pour le fret. Je vous l’accorde. Vous n’ignorez pas qu’à 124 kms de Roissy et 135 d’Orly, existe l’aéroport de Paris-Vatry, avec sa piste de 3900 mètres  qui  reçoit  les  gros porteurs et qui, en 2011, n’a connu qu’un trafic dérisoire de 50.000 passagers, soit moins de 140 passagers/jour. Notre Dame des Landes serait  3 fois plus éloigné de la capitale que ne l’est cet aéroport déjà construit, en déshérence et qui, de ce fait, coûte aux contribuables de cette Région, 20 millions d’euros chaque année pour combler son déficit. De plus, Paris-Vatry rayonne sur 360°, étant donné son positionnement central. Je ne peux donc  comprendre  cet acharnement à discréditer et traiter d’activistes radicaux et violents tous ceux qui réfléchissent et sont déroutés devant ces  affirmations aussi étonnantes qu’unanimes de nos grands élus signataires.

Chaque jour, ces mêmes grands élus nous parlent de développement durable. Oublieraient-ils qu’un boeing 747 engloutit chaque seconde de vol, 3  litres de kérosène. Une traversée de l’Atlantique représente 60 m3 de ce carburant. Il y a urgence à réserver ce mode de transport à l’utile et à l’essentiel. Ne faisons pas de rêves qui ne pourront se réaliser faute de ce bien que sont les hydrocarbures saturés indispensables au transport aérien et sans autre énergie alternative, aussi loin que la science puisse encore l’imaginer pour les 50 années à venir. Il  m’a été rapporté que, lors d’un récent débat public, un élu du territoire des Pays de Vilaine, aurait émis, le plus sérieusement du monde, que demain les avions commerciaux voleront grâce au photovoltaïque. Sans commentaire.
La société BATSCAP dont le siège à Ergué Gabéric, près de Quimper, est  leader mondial dans le domaine des batteries (notamment au lithium-polymère). Les progrès liés à ces technologies sont remarquables et les brevets d’invention déposés par cette entreprise innovante sont nombreux (86 publiés à ce jour). Vous pouvez même les consulter en ligne sur le site de référence mondial de l’OEB « Espacenet ». Toutefois, ce sont plus de 150 kgs de batteries chargées électriquement et embarquées qui permettent à un véhicule de parcourir à peine 200 kms, soit un équivalent  énergétique, en carburant, de 10 litres. Avec 10 litres de cet hydrocarbure  saturé (équivalent en kéroséne), notre boeing ne  volera  que 3 secondes. Je pense qu’il est inutile d’ajouter à la démonstration.
Malheureusement, non pour nous-mêmes aujourd’hui, mais pour les jeunes  générations, le transport aérien est pour très longtemps encore dépendant des hydrocarbures. Au rythme de nos besoins actuels, et à la raréfaction des réserves accessibles à des coûts acceptables, ne raisonner qu’en termes de développement incessant est une ineptie que précisément les jeunes générations ont intégrée.  Ces jeunes ne sont pas les casseurs, les violents, les activistes discrédités par les grands élus peu soucieux  de l’avenir de la planète, de leurs enfants et petits-enfants.
Des milliers de tonnes de fleurs coupées, notamment des roses, débarquent sur notre continent, en provenance du Kénya où des femmes travaillent pour un euro quotidien, dans des conditions d’exposition aux fongicides, pesticides et autres dérivés cancérigènes. Ce sont des dizaines de rotations qui, chaque jour, transitent par nos aéroports. Je suppose que le rêve de nos grands élus défenseurs du projet est d’en voir toujours plus atterrir à Notre Dame des Landes, symbole du progrès de demain.
Selon nos grands élus signataires de ce communiqué à charge, aucun retour sur ce projet ne serait possible puisque toutes les procédures juridiques ont été respectées et que leur mandat électif est garant du droit et du savoir. Ce  raisonnement est  inquiétant. Le citoyen, que je sache, ne donne pas de blanc-seing à des élus pour décider tout et n’importe quoi. A quoi sert un parlement et ses centaines de députés et sénateurs si ces mêmes élus n’ont plus la liberté de conserver un jugement propre et seraient contraints de voter sans le moindre discernement et jugement personnels.
L’histoire récente vient de nous démontrer que de hauts responsables avertis en leur temps des dangers de l’amiante se dédouanent aujourd’hui de leurs erreurs passées, au nom du principe bien connu « ni responsable, ni coupable ».
Vous savez aussi bien que moi que, dans les dossiers politiques sensibles, les enquêtes publiques sont  d’abord destinées à valider la volonté politique, les arguments indésirables étant le plus souvent  simplement écartés ou pris pour quantité négligeable. Il n’y a aucun déshonneur, bien au contraire, à faire évoluer son jugement et même  changer d’avis, lorsque les évidences sont là. La vérité d’hier  (années 70) n’est pas nécessairement celle d’aujourd’hui et encore moins celle de demain. Une jeunesse de plus en plus nombreuse l’a semble-t-il intégré et  accabler cette jeunesse « d’activistes radicaux et violents » est une insulte à  leur égard.
Pour ce qui me concerne, le doute n’est plus permis. Ce projet d’aéroport serait l’arbre qui cache la forêt. Les 260 hectares de Château-Bougon attisent des appétits de construction de millions de m2 de commerces et d’immeubles résidentiels. Faut-il détruire l’aéroport de Nantes-Atlantique et les 1600 ha de bocage de Notre Dame des landes, au mépris absolu de l’environnement. D’autres sites vacants existent certainement pour ce genre de constructions.

Finalement, j’ai  la conviction profonde que, dans de telles conditions, nous pourrions faire l’économie du Ministère de l’environnement.
Je ne crains pas le débat. Je suis même prêt à participer et développer les arguments techniques qui s’imposent, lors de toute rencontre publique qui serait organisée sur ce projet.
A la suite de ce communiqué, je souhaitais vous faire part de mon constat, de ma réflexion et de ma conviction profonde sur ce projet dont, l’inutilité économique et  l’injure  envers le développement équitable et durable  n’est plus à démontrer.
Ne pouvant accéder directement aux adresses ou mels des signataires, je vous prie, Madame, de me les communiquer ainsi que celles et  ceux de la commission Chéreau  constituée pour évaluer les réflexions des uns  et des autres en vue de restituer un rapport de synthèse sur ce sujet.

Je me réserve, en effet, le droit de rendre public, mon propos.

Je vous assure, en cette fin d’année, de ma considération distinguée et vous présente mes vœux pour la nouvelle année 2013
Le Maire de Quelneuc
René Leblanc

jeudi 17 janvier 2013

Pétition photo contre le projet d'aéroport

Cette action est à l'initiative du comité de soutien de Brest.
Toutes les infos en suivant ce lien http://www.flickr.com/photos/nddl/sets/72157632365364648/

Le principe :
  1. Si ce n'est pas déjà fait, vous signez ou faites signer la pétition de l'ACIPA en ligne sur le web  http://acipa.free.fr/Petition/petition.htm
  2. Vous imprimez le visuel "je suis contre l'aéroport, et vous? " Ou vous le bricolez avec un autocollant,
  3. Vous prenez vos proches, des amis, en photo avec le panneau dans les mains (cadrage en plan moyen, de la tête à la taille) en leur expliquant le projet et en leur disant que ça va être en ligne sur internet très vite, dès qu'on aura réuni assez de photos pour faire "masse" : un vrai mur de visages déterminés, d'horizons variés !! Envoi svp d'une seule photo par "modèle" (un visage = une photo)
  4. Vous envoyez ça à nddlzad@yahoo.fr pour mise en ligne (possibilité d'envoi via drop box)
  5. Vous diffusez sur les réseaux sociaux, flickr (compte dédié à votre collectif et rajouté au groupe PETITION NDDL)

A vous de jouer !!
Amusez vous !!
Cette action est aussi accessible via Facebook : http://www.facebook.com/pages/P%C3%A9tition-photo-anti-a%C3%A9roport-NDDL/129651193861636

Nous nous engageons à ne pas mettre les photos en ligne avant d'en avoir un nombre suffisant : une grosse centaine ... pour commencer !!

Si vous acceptez de participer à la pétition photo, vous acceptez que votre image soit diffusée sur internet, réseaux sociaux et tous autres supports des associations luttant contre projet d'aéroport.

dimanche 13 janvier 2013

Lettre ouverte de René Bourrigaud, maître de conférences, à François Hollande

René Bourrigaud
Maître de conférences honoraire de l’Université de Nantes
avec  le soutien de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport

                                                                                                  à Monsieur le Président de la République
                                                                                                  Palais de l’Elysée
                                                                                                  55 rue du Faubourg Saint Honoré
                                                                                                  75008 PARIS

Copie à Monsieur Frédéric Cuvillier, ministre délégué en charge du Transport

Treffieux, le 10 janvier 2013

Monsieur le Président,

Si la coordination des opposants dans laquelle je ne suis pas personnellement engagé – au moins jusqu’à maintenant – me demande d’intervenir en faveur de l’abandon d’un projet inutile, dangereux, coûteux, plus destructeur que constructeur d’avenir, c’est en raison, je suppose, de mes implications anciennes dans le combat paysan, aux côtés d’hommes que vous avez connus comme Bernard Lambert ou Bernard Thareau, et de mes engagements dans les combats portés par la gauche et le mouvement ouvrier en général. Il me faudrait un peu de place pour vous les présenter ici, c’est pourquoi je préfère joindre à ce courrier une sorte de curriculum vitae qui résume ce parcours.

C’est aussi, selon ce qu’ils m’ont dit, parce que j’ai rédigé un texte qui compare l’affaire de Notre-Dame des Landes à l’affaire Dreyfus, surtout pour montrer qu'une décision, fût-elle parfaitement légale, n'est jamais irrévocable (cf. document en annexe).

Je ne vais pas rependre ici l’argumentaire technique du dossier : il y a beaucoup plus compétent que moi pour le faire. Sachez seulement que c’est en lisant attentivement les argumentaires des deux bords que j’en suis venu à me prononcer clairement et fermement contre ce projet. N’ayant pas de lourdes responsabilités comme vous, j’ai plus de temps pour réfléchir sur des dossiers complexes de ce genre qui doivent parvenir à l’Elysée et à Matignon par centaines.

Ce que je peux faire en revanche, c’est poursuivre une réflexion générale sur la façon dont on peut se représenter l’avenir, car l’idée que nous nous faisons de l’avenir doit être le seul guide de nos décisions collectives en matière d’infrastructures. Mais comme l’avenir est incertain, que la prospective n’est pas une science exacte mais plutôt un exercice risqué, on peut naturellement se tromper. Comme nous sommes progressistes, de gauche, soucieux de promouvoir un monde plus juste, de chercher à assurer le bien-être et le bien-vivre ensemble pour notre société qui s’étend aujourd’hui au monde entier, c’est en fonction de ces objectifs qu’il faut prendre nos décisions qui engagent cet avenir.

Une première question que l’on peut se poser est celle-ci : le développement des transports aériens est-il nécessaire, est-il même compatible avec un avenir meilleur pour notre région, pour notre pays, pour les peuples des autres pays ?

Le passé est rempli de projets que l’on croyait porteur d’avenir et qui se sont effondrés. La France est d’ailleurs une spécialiste en la matière. L’exemple le plus évident et le plus proche de notre sujet est sans doute le Concorde. Un autre projet plus ancien, datant de la fin du XIXe siècle, pour lequel se sont battus d’illustres anciens du socialisme nantais comme Charles Brunellière, un petit armateur qui fut pourtant un ferme soutien du syndicalisme ouvrier et le fondateur du socialisme nantais. Il s’agit du canal latéral de la Loire-maritime, pour permettre aux gros bateaux de remonter la Loire jusqu’à Nantes. Ce projet était perçu comme fondamental pour le développement économique de Nantes. Hélas, ses promoteurs n’avaient pas intégré deux éléments : le développement des chemins de fer qui facilitait grandement les transports terrestres et le glissement des activités du port de Nantes vers l’aval, avec le développement de Saint-Nazaire, de Montoir et de Donges. Ce canal maritime, pourtant très coûteux, s’est réalisé mais n’a fonctionné qu’un temps très bref. Il est devenu un lieu abandonné, un objet d’attraction touristique… et de réflexion possible sur l’intérêt des grands projets.

Pourquoi m’attarder sur cet exemple ? Parce qu’il est, je crois, typique d’un mode de raisonnement linéaire : si on ne prend pas le temps de réfléchir, éventuellement de se remettre en cause, on voit l’avenir dans le prolongement des programmes du passé. L’idée que l’on se faisait de la « croissance » dans les années 1960, c’était le développement quantitatif des transports, et des transports les plus modernes, les plus rapides. Mais où ceci nous mène-t-il ?

Les transports aériens « de proximité » permettent, certes, aux gens qui en ont les moyens, d’aller passer régulièrement des vacances aux Baléares ou en Thaïlande ; aux hommes d’affaires de se rendre auprès de leurs succursales ou de leurs clients à l’étranger, mais les moyens actuels de déplacement sont suffisants et les échanges directs par visio-conférences peuvent éviter bien des déplacements fréquents. Les vrais freins à nos exportations ne sont pas là, mais bien davantage par exemple à notre mauvaise maîtrise de l’anglais et des autres langues étrangères. Un nouvel aéroport va-t-il favoriser la venue de touristes étrangers sur nos côtes et dans nos musées ? Franchement, le succès de nos stations balnéaires n’a pas attendu un aéroport qui apparaîtrait, vu de la Baule, comme enfoncé dans un arrière-pays un peu trop « rural ». Et les grands musées de Nantes seront toujours plus près de la gare SNCF que de Notre-Dame-des-Landes. Venant de Paris – puisque c’est là qu’arrivent et qu’arriveront toujours les étrangers – combien de temps met-on pour aller au musée du Château des Ducs en prenant le TGV et combien en mettrait-on en prenant un avion qui atterrirait à Notre-Dame-des-Landes ? Si l’on compte les déplacements intermédiaires et les temps d’attente, on risque de mettre deux fois plus de temps avec l’avion…

Les transports aériens permettent aussi un transport rapide des denrées périssables. Mais autant on a besoin des produits agricoles venant des pays tropicaux comme le café, le cacao, la banane, les agrumes – qui nous viennent depuis longtemps par bateau – autant on n’a pas besoin des produits qui nous viennent des pays tempérés de l’hémisphère sud. Faut-il, pour être heureux, manger des haricots verts venant d’Afrique du sud ou des cerises à Noël ?

Face à cet ancien modèle de développement fondé sur une croissance linéaire des échanges internationaux et une accélération de leur rapidité, d’autres modèles émergent : plus économes en énergie, plus autocentrés, plus respectueux de l’environnement et de la diversité des cultures. Vous le savez bien puisque j’ai l’impression, en écrivant cela, d’écrire des banalités qui émaillent vos propres discours électoraux. Vous le savez, vous le dites, mais ce n’est pas encore incorporé dans votre « logiciel d’exploitation », celui qui, au fond de chacun, fait agir en dernier ressort.

Bien sûr, il existe des lobbies qui ont intérêt à ce que cet aéroport se fasse : les entreprises de travaux publics qui auront pendant quelques années un gros chantier à réaliser, les sociétés multinationales, les spéculateurs sur les matières premières, toute une élite mondialisée qui saute d’un avion dans l’autre pour un week-end à New York ou une rencontre impromptue à Hong Kong ou Singapour. Il y a aussi ceux qui n’y auront jamais accès, car on ferme nos frontières aux émigrés, on ne veut pas accueillir les pauvres qui cherchent du travail, ceux-là n’ont pas besoin d’un nouvel aéroport.

Inutile de poursuivre. Pour peu qu’on réfléchisse, il est d’une évidence absolue que des pouvoirs publics conscients des contraintes qui s’imposeront de plus en plus à nous dans l’avenir doivent favoriser les transports les moins coûteux en énergie. Construire des bateaux est plus utile et plus durable que construire des avions. Ca tombe bien, car les chantiers navals de Saint-Nazaire seront heureux de recevoir des commandes.

Il faut donc se sortir du bourbier de Notre-Dame-des-Landes. Compte tenu de notre organisation politique et de nos traditions, la décision viendra d’en-haut. En fait, l’impulsion dans un sens nouveau viendra de vous. C’est dommage, mais c’est ainsi. Elle viendra de vous, parce que la pression de la base finira par vous convaincre que la décision la plus sage, c’est d’arrêter les frais sur ce dossier qui va vous coûter trop cher, en termes d’image. Dites-vous bien que les citoyens qui sont convaincus que ce projet est devenu une erreur grossière ne renonceront pas. Les jeunes – parfois au chômage, désabusés, sans avenir – redécouvrent l’intérêt de la lutte collective et reprennent courage et enthousiasme dans la lutte contre ce projet. Ils ne céderont pas. Si vous voulez vraiment passer en force, le conflit va se durcir, et il n’est pas impossible qu’il y ait des victimes. Alors le pays s’embrasera et vous devrez reculer. Mais il sera trop tard pour votre image d’homme de dialogue.

Votre premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est un homme remarquable qui a beaucoup fait pour donner une bonne image de sa ville et de notre région. Mais je vais vous rapporter une conversation de café, qui s’est passée dans un café parisien du côté de la gare Saint-Lazare le 7 décembre dernier. Une collègue universitaire parisienne me demandait à brûle-pourpoint: « Mais qu’est-ce qu’il lui prend à JM Ayrault ? Il est en train d’abîmer l’image de sa ville ! » S’il vous plaît, suggérez-le lui, car il ne s’en rend pas compte.
S’il s’entête dans ce projet du passé, il faudra vous séparer de lui et choisir un premier ministre qui annoncera l’abandon du projet. Je lui suggère aussi d’annoncer la mise en place d’une nouvelle commission du dialogue pour réfléchir à la reconversion des crédits publics prévus pour ce projet dans le financement de dizaines de projet plus petits, mais plus utiles à notre bien-être, à notre avenir et à celui de nos enfants.

Monsieur le Président, vous avez reçu ces derniers mois des courriers de vingt personnes vous demandant un entretien. Je  renouvelle donc aujourd’hui  cette demande car il est toujours temps de discuter avec des personnes qui sont devenues, au fil du temps, de vrais spécialistes sur le dossier de Notre Dame des Landes.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.

René Bourrigaud

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René Bourrigaud : repères biographiques

Origine :
Né le 2 octobre 1946 de parents agriculteurs à Maumusson (Loire-Atlantique - région d’Ancenis)

Formation :
Etudes secondaires à Ancenis, puis Nantes. Bac scientifique en 1964.
Première série d’études supérieures à l’ESA d’Angers. Ingénieur en agriculture en 1969.
En même temps, militant d’action catholique (JEC  - MRJC) puis militant à l’UNEF et au PSU, fortement impliqué dans le mouvement étudiant de mai 68.
A partir de mai 1969, enseignant pendant deux ans dans un centre de techniciens agricoles.
Service militaire au camp de Meucon à Vannes, seul appelé dans une compagnie d’engagés revenant du Tchad (tactique du commandement pour éviter l’agitation politique).

Activités professionnelles dans le mouvement syndical agricole de Loire-Atlantique
Libération anticipée en février 1972 et engagement comme animateur salarié de la FDSEA de Loire-Atlantique, par Joseph Chevalier, en remplacement de Médard Lebot qui rejoignait la CANA.
Lors d’une crise interne au syndicalisme agricole de Loire-Atlantique et au départ des militants paysans-travailleurs, notamment de Bernard Deniaud qui était alors secrétaire général de la FDSEA, choix de suivre ceux-ci qui me recrutent en 1974, comme premier animateur salarié de l’association des paysans-travailleurs de L.A.
Au bout de 18 mois, selon une volonté de rotation rapide des responsables, départ de ce poste, mais impossibilité de trouver du travail dans les organisations agricoles.

Reconversion professionnelle
En 1978-79, placé dans une impasse professionnelle qui se prolongera  (travail « alimentaire » dans un GAEC pour assurer les livraisons de lait cru sur Nantes pendant six ans), je décide de reprendre des études à la faculté de droit de Nantes, avec les encouragements de Yannick Guin (proche collaborateur de JM Ayrault).
Avec Yannick Guin, nous fondons ce qui est devenu le Centre d’Histoire du Travail de Nantes dans lequel je travaillerai comme salarié pendant 10 ans (de 1982 à 1992), en favorisant ainsi le rassemblement des archives paysannes aux côtés de celles du mouvement ouvrier.
Ayant le statut de salarié agricole, alors syndiqué à la CFDT, je suis par ailleurs élu conseiller prud’homme à Nantes, fonction judiciaire que j’exercerai pendant 13 ans, de 1979 à 1992.
Titulaire d’un DEA option « Droit social et mouvements sociaux contemporains », je suis recruté comme vacataire chargé de travaux dirigés en Histoire du droit à la faculté de droit de Nantes. Je prépare alors une thèse sur les transformations de l’agriculture et la naissance des premières organisations agricoles au XIXe siècle en Loire-Atlantique.

Carrière universitaire
Après ma soutenance de thèse et ma qualification, je suis recruté à 47 ans comme maître de conférences à la faculté de droit de Nantes, spécialité Histoire du droit. J’ai assuré notamment des enseignements sur l’histoire politique contemporaine, l’histoire du droit de propriété, l’histoire du droit du travail, l’histoire de la protection sociale. Membre du laboratoire associé au CNRS « Droit et changement social » (aujourd’hui, depuis la retraite, membre associé)

Principales publications (seuls les ouvrages sont indiqués)
1980 : « Cheix-en-Retz – les ceps de l’injustice » (1980) (l’histoire d’une lutte foncière marquante dans le Pays-de-Retz) 
1998 : Avec un collectif : « Bernard Lambert, 30 ans de combat paysan ».
1990 : « Lettres nantaises – la correspondance Brunellière-Hamon  (1891-1899) ».
1994 : « Le Développement agricole au 19e siècle en Loire-Atlantique » (thèse abrégée).
1996 : « Interlude – le défi d’un groupe de chômeurs nantais » (l’ouverture d’un restaurant associatif).
2002 : « Paysans de Loire-Atlantique  – 15 itinéraires à travers le siècle ».
2006-2007 : Direction avec F. Sigaut (EHESS) de l’ouvrage « Nous labourons - Actes du colloque techniques de travail de la terre, hier et aujourd’hui, ici et là-bas ».
2010 -  Avec un autre collectif : « La (vache) Nantaise – Histoire et renaissance » (2010).
En préparation : un ouvrage sur l’histoire de la protection sociale agricole en France (à la demande du Comité d’histoire de la Sécurité sociale).

Engagements actuels
Retraité depuis 2007, tout en poursuivant une activité de recherche et de publication,  je suis surtout impliqué dans la sauvegarde et la promotion du patrimoine agricole et rural à travers les musées d’agriculture. Essayant d’agir à tous les niveaux, je suis ainsi :
- président d’une association locale dont le siège est à Treffieux : le Centre international de culture paysanne et rurale (qui a notamment organisé un colloque international sur les techniques de labour en 2006 en liaison avec le Conseil général).
-secrétaire de la Fédération départementale des musées d’agriculture de Loire-Atlantique qui fédère une vingtaine de structures animées le plus souvent par des bénévoles.
- Administrateur de la Fédération nationale (AFMA).
- Secrétaire général de l’Association internationale des Musées d’agriculture (AIMA), organisation affiliée à l’ICOM.
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Annexe : Article paru dans La Mée Socialiste le 9 janvier 2013
NDDL, l'affaire Dreyfus et la démocratie

samedi 12 janvier 2013

Les tracteurs vigilants remplissent leur mission.


Communiqué de presse - 11 janvier 2013
Les tracteurs vigilants remplissent leur mission.

Les 50 tracteurs du COPAIN44* et autres, arrivés par surprise le 25 novembre, ont assuré la protection des cabanes, symbole du refus collectif du projet d'aéroport exprimé massivement le 17 novembre. Ils ont matérialisé la solidarité du monde paysan avec les habitants de la Châtaigneraie.

L’'entraide entre collègues a fonctionné dans la campagne pour pallier à l’'absence des tracteurs, outils de travail indispensables pour les travaux quotidiens.
Cependant, la présence policière permanente maintient encore une tension sur place et soulève bien des questions.

Le dimanche 13 janvier, les tracteurs sortiront de la Châtaigne et se déploieront sur la Zad.
Les paysans opposants de toute la France, assureront, par cette présence, une vigilance permanente pour protéger les terres, les fermes, les maisons et les habitants menacés sur l'ensemble de la Zad.

Les paysans se déclarent prêts à réagir à la première alerte et réaffirmeront, ce dimanche,avec tous les citoyens vigilants invités à venir pour l’' occasion pique-niquer à la Châtaigne, qu'ils souhaitent avant tout l’'abandon officiel et rapide du projet d’'aéroport.

Un point presse aura lieu vers 12h.
* Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles Indignées par l'aéroport

Circulons librement et sereinement sur les routes de la ZAD

Communiqué de Presse - 11 janvier 2013
Circulons librement et sereinement sur les routes de la ZAD

Depuis le début de l'opération César, le 16 octobre dernier, les gendarmes occupent militairement les principaux carrefours de la zone du projet d'aéroport du grand ouest.

Les habitant-e-s de la zone subissent :
  • des contrôles à répétition,
  • l'obligation de passer à travers champs pour rentrer chez elles et chez eux,
  • d'interminables négociations pour passer en voiture ou en vélo,
  • des fouilles de véhicules, sacoches et sacs à dos,
Des situations humiliantes au quotidien.

Les habitant-e-s des communes environnantes sont contraint-e-s à des grands détours.

Les gendarmes ont pris le contrôle des départementales, serait-ce pour nous habituer au contournement d'un espace aéroportuaire suite aux destructions en cours ?

Refusons ce nouveau plan de circulation imposé par le préfet, représentant du gouvernement, et continuons à utiliser les routes existantes.

La coordination des associations opposées à l'aéroport de Notre Dames des Landes et des occupant-e-s et habitant-e-s de la Zad

jeudi 3 janvier 2013

Lettre ouverte d'un pilote à M.François Hollande

MASSON Thierry
Officier Pilote de Ligne
avec le soutien de la coordination des opposants
Monsieur François HOLLANDE
Président de la République française
55 rue du Faubourg Saint Honoré
77008 PARIS 8e
Lettre ouverte à François HOLLANDE
Haute Goulaine, le 3 janvier 2013
Monsieur le Président,

Si je n'ai pas ordinairement vocation à m'inscrire dans une logique contestataire, et encore moins rétrograde, je souhaiterais vous faire part de mon étonnement lorsque nous parlons du transfert de l'aéroport Nantais qui fonctionne parfaitement vers une future structure à Notre-Dame-des-Landes, ce dans le périmètre de mes compétences, fort de mon expertise technique d’officier Pilote de Ligne exerçant à ce jour depuis près de 25 ans à transporter des passagers, dont 10 années de Commandant de bord avec 18000 heures de vol, pour le compte de notre Compagnie Nationale.

Ce projet est loin de garantir un niveau opérationnel compte tenu de son architecture future déjà dépassée, à la viabilité relevant d'hypothèses hautes sans prise en compte de la technicité et de la fragilité du modèle économique et industriel lié à la spécificité du Transport Aérien, qu'aucun organisme aussi sérieux que l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale ou l'Agence Internationale du Transport Aérien n'aurait osé imaginer. Cependant, l'enquête conduisant à la déclaration d'utilité publique de février 2008 l'a validé.

L'aéroport de Nantes-Atlantique répond à la totalité des critères les plus stricts imposés à notre secteur d'activité. Sa croissance est certes constante, forte de ses 3,2 millions de passagers. Mais c'est en termes de mouvements d'avions que se calcule et s'anticipe avant tout le dynamisme d'une telle plateforme. A Nantes il y a une quasi stabilité avec environ 50000 mouvements de vols commerciaux par an. L'augmentation du nombre de passagers revient à une meilleure performance grâce à l'optimisation du remplissage de chaque vol où les compagnies aériennes assurent au jour le jour l'activité aéroportuaire avec un emport moyen ici de 75 passagers (moyenne nationale 90).

Pour cette activité, il faut faire un distinguo entre les lignes régulières qui ont une croissance conforme aux performances des autres aéroports régionaux similaires de France ou des pays voisins, et les vols charters ou lowcost, uniquement liés à la saisonnalité de cette activité, qui ''tirent'' vers le haut l'activité de Nantes Atlantique, saisonnalité significative seulement 6 mois par an !

Par ailleurs, la sécurité de Nantes Atlantique correspond aux performances détaillées par des normes les plus strictes rédigées par l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (191 états membres, 1200 compagnies aériennes). Celles-ci, reprises en France par le Ministère des Transports et la Direction Générale de l'Aviation Civile, ont classé Nantes Atlantique en catégorie A, c’est-à-dire sans aucune particularité référencée de type environnemental, contrainte de survol en tous genres, obstacles, espaces à particularités type industriel, militaire ou zone à sensibilités remarquables.

Voici de quoi faire taire définitivement les détracteurs de l'Aéroport actuel arguant maladroitement, vraisemblablement par méconnaissance, d'une nécessité absolue de transfert.

Son hypothétique saturation peut être anticipée à tout instant compte tenu de la surface aéroportuaire actuellement disponible avec de multiples extensions imaginables comme cela se fait partout en Europe mais aussi en France lorsque l'on constate une croissance significative en cours ou à venir. C'est ce qui se produit sur bon nombre d'aéroports nationaux et internationaux avec des extensions des aérogares et/ou des parkings avions. Localement citons Bordeaux, Marseille, Nice, Lyon, etc... La liste n'est pas exhaustive.

Sa dangerosité un moment soulignée relève surtout de l'agitation médiatique alors qu'aucun constat sérieux ne l'a un instant indiquée au regard de l'ensemble des références aéronautiques sur cette question sensible. Localement, les organismes de surveillance et de suivi sont adroits et efficaces, l'Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires parfaitement opérationnelle à ce jour. De nouvelles techniques de survol ont été ébauchées par des ingénieurs de l'Aviation Civile, démontrant que nous pouvons envisager à moindre coût des améliorations significatives dès lors que nous aurons surpassé le ''syndrome Notre-Dame-des-Landes '' celui qui semble actuellement nous dicter de ne rien faire à Nantes Atlantique puisque Notre-Dame-des-Landes pourrait être réalisé dans les années à venir...

Si dangerosité potentielle il y avait, que faire du principe de précaution que l'on sait applicable à tout instant, et suspendre sine die l'activité de notre aéroport actuel ?

Sur l'aspect logistique, faut-il le rappeler, l'aéroport de Nantes Atlantique possède ce dont bon nombre n'ont pas la chance d'être dotés à savoir des servitudes type ligne de tramway à proximité immédiate, voies ferrées jouxtant les aérogares actuelles, réseaux routiers performants ouverts vers l'océan proche ainsi que vers les axes routiers en direction de Paris, Bordeaux, la Bretagne immédiate, la Normandie toute proche. Ici satisfecit total concernant le Schéma de Cohérence Territorial local ! Nous ne sommes pas enclavés !

L'aéroport de Nantes Atlantique, classé depuis de très nombreuses années au 10ème rang des aéroports Français, c’est-à-dire dans le ventre mou de ces aéroports de province, a et aura une vocation avant tout régionale tant aux niveaux Français qu'Européen. Les compagnies aériennes régionales ont remis le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen à l’équipement pour Nantes-Atlantique.

Le réseau de lignes aériennes est dicté par la demande. Ce sont les compagnies aériennes qui nous l'indiquent et décident de venir se poser à Nantes à la seule condition que cette clientèle passagers soit au rendez-vous. Les capitales économiques à desservir sont limitées par cette demande et seule l'offre des vols vacances fluctue en fonction des choix économiques rentables et rémunérateurs pour les opérateurs de l'aérien. Un aéroport ne dicte pas l'offre, c'est le marché qui l'oriente, offre construite à partir de situations d'origines structurelles ou conjoncturelles.
Ce sont l'Observatoire des politiques et stratégies des transports en Europe ainsi que le Comité National des transports qui nous chiffrent cet état ainsi que les éventuelles perspectives de croissance reprises par les services de notre Aviation civile, ici en France ! Un aéroport répond toujours à un besoin mais ne génère pas ce besoin.

Quid alors de cette fameuse croissance pour Notre-Dame-des-Landes à 9 millions de passagers en 2065 et quelles perspectives à moyen ou long terme ?

L'ensemble des experts indiquent qu'il y aura croissance, mais résolument limitée à la Chine, à l’Inde et au Moyen Orient, régions formidablement émergentes. Peu ou pas sur le continent nord Américain et encore moins en Europe. En cause, la relation directe entre économie du transport aérien et PIB de nos états/région (diagnostic sinon repris par la DGAC). L'IATA annonce que sans croissance durable et supérieure à 2%, la ressource financière pourrait être exsangue. Les coûts carburant impactés par le prix du pétrole et les quotas de CO2 pour l'aérien intégrés aux accords de Kyoto feront du dynamisme économique et industriel un eldorado ou un... fiasco. A l'heure actuelle, toutes les compagnies aériennes mettent en place des plans d'adaptation avec réduction de leurs effectifs et leurs moyens matériels, en les minorants par exemple pour Air France -12%, pour Lufthansa -17%, Air Portugal -20%, British Airways et Ibéride – 25%, Alitatlia -28%, Scandinavian -44%, Ryannair immobilisant plus d'un quart de ses avions au sol...

Enfin, ces mêmes compagnies, traditionnelles ou émergentes, se rassemblent, créent des synergies en fusionnant et se centralisent sur des plateformes uniques, le cas est valable dans toutes les capitales européennes et au delà.

Dès lors, la mise en perspective de projet d'Aéroport du Grand Ouest avec une nouvelle plateforme dotée de 2 pistes, qui plus est non parallèles, étonne. Pourquoi 2 pistes ? Pourquoi la plus grande des deux, avec ses 2900m de long par 45m de large, limitatifs au regard des dimensions et des performances pures des avions gros porteurs n’est-elle pas plus grande que celle existant déjà à Nantes-Atlantique, pistes qui plus est non dotées de taxiways parallèles alors qu'aucun autre aéroport de cette catégorie n’a été créé en Europe avec une telle configuration depuis... Orly en 1973 ? Ces premières questions révèlent une méconnaissance significative du fonctionnement d'un aéroport ! Force est de constater qu'une seule piste astucieusement dotée de sorties rapides et d'une bande de roulement parallèle suffirait à absorber les flux espérés. La preuve n'est plus à faire qu'une aérogare correctement dimensionnée et optimisée peut traiter des dizaines de millions de passagers. Le nombre de futurs postes de stationnement avions à Notre-Dame-des-Landes est revu à la baisse vis à vis de l'existant à Nantes-Atlantique, les servitudes liées aux débarquements/embarquements des passagers se paupérisent, les contraintes des roulages des aéronefs vont s'imposer malgré la spécialisation des pistes annoncées...
De plus, il n'y a aucune garantie sur l'emploi puisque selon la règle observée, en tout cas si l'on se conforme aux usages, cet aéroport drainera en moyenne tout au plus 700 emplois directs par million de passagers, classique en France comme en Europe pour un aéroport de province.

Enfin, nombre d'aéroports aux santés financières exécrables sont sous utilisés compte tenu de leur dimensionnement, je pense notamment au troisième aéroport parisien de VATRY avec 52000 passagers/an et une piste de 3850m; que dire de Clermont Ferrand, Epinal, Metz-Nancy Lorraine, Tours, Poitiers, Bergerac, etc... La liste est malheureusement encore longue !

Si l'art de la politique est de prévoir pour gouverner, anticiper pour s'adapter, les approches intellectuelle, industrielle et pragmatique de ce projet d'aéroport devraient être de ces rendez vous à ne pas manquer. Quelle que soit l'attractivité en cours ou à venir pour nos belles régions de l'ouest, qui va parier sur des vols transcontinentaux entre Los-Angeles, Singapour, Sydney ou Dubaï vers Notre Dame des Landes ? Que va devenir le bassin industriel existant au Sud Loire avec l'unité de production d'Airbus si l'aéroport de Nantes-Atlantique, comme le prévoit la Déclaration d'Utilité Publique, est transféré vers le nord Loire ? Et si Nantes-Atlantique n'était plus déplacé ? Quelle place manque-t-il aujourd'hui à Nantes pour rester en connexion parfaite avec l'Europe immédiate ou le Monde tout proche ?

Rien n'indiquant que nos concitoyens et notre nation aient besoin d'une telle infrastructure, il est urgent de mettre en place les conditions raisonnables d'un moratoire pour revisiter les demandes et perspectives sérieuses du marché potentiel, les besoins et demandes des compagnies aériennes, ainsi qu'une cohérence industrielle, a fortiori économique et sociale.

Au regard des règles liées à l'aménagement du territoire, il n'a jamais été constaté qu'un aéroport allait générer une économie nouvelle, particulièrement lorsque l'outil correspondant existe déjà et reste sous utilisé, une efficacité améliorée et optimisée permettrait de ne pas grappiller, gaspiller de nouvelles ressources financières et foncières colossales dont on sait pertinemment que nous devons jour après jour en faire l'économie.

Dans les meilleurs délais, je vais m'impliquer en me rapprochant de la Commission de Dialogue mise en place à l'initiative de Monsieur le Premier Ministre, adossé au Collectif de pilotes de Ligne doutant de la pertinence du projet d'aéroport à Notre Dame des Landes, pour expliquer en détail les sérieux doutes de notre profession vis à vis de ces choix techniques et stratégiques particulièrement discutables.

Espérant ne pas avoir été trop long tout en restant suffisamment détaillé dans ces explications, je reste, Monsieur le Président, soyez en certain, à votre entière disposition, et je renouvelle la demande d'entretien que la coordination des opposants souhaite avoir avec vous depuis 4 mois.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mon profond respect.
Thierry Masson

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