Vous trouverez sur cette page les originaux des communiqués qui ont été envoyés à la presse, des documents, lettres ouvertes, tribunes destinés à enrichir votre réflexion sur le sujet ou vous informer sur des points d'actualité, ainsi que les tracts que nous diffusons régulièrement.

Vous pouvez dorénavant vous abonner au flux de cette page ou suivre les mises à jour par mail.

Retour à la page d'accueil du nouveau site

Affichage des articles dont le libellé est 04-CéDpa. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 04-CéDpa. Afficher tous les articles

mardi 25 février 2014

Notre Dame des Landes , c’est toujours non ! - Communiqué du CéDpa

Ce 24 février, les élus du CéDpa viennent de réitérer leur demande de rendez-vous  à Monsieur le Préfet, en attente depuis fin novembre. Pour évoquer le fond du dossier et lui faire part de leur mécontentement sur la manière dont le débat avec la Direction Générale de la Direction civile a été biaisé, mais aussi pour lui demander confirmation des propos qu’il semble avoir tenus en conférence de presse à la suite de la manifestation du samedi 22 février.

En effet, dire que les opposants dont nous sommes doivent « cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé » est non seulement ridicule mais aussi insultant. Nous avons appelé à la manifestation populaire du 22 février et nous ne le regrettons pas. Nous ne sommes pas responsables des échauffourées qui ont eu lieu, car nous ne sommes pas, jusqu’à preuve du contraire, chargés du maintien de l’ordre. Certes, nous condamnons les actes de vandalisme mais, dans le même temps, nous avons de nombreuses interrogations sur la manière dont  la Préfecture a observé et laissé faire ces débordements.

Opposés à la construction de cet aéroport pour des raisons économiques et écologiques, nous avons toujours travaillé avec le souci de la transparence et dans la recherche de la vérité. Nous sommes bien obligés de constater aujourd’hui que ce n’est pas ce qui préside au pseudo dialogue mis en place par le Premier Ministre et le Ministre des Transports. Nous entendons aujourd’hui que les partisans de l’aéroport voudraient justifier le début des travaux par les débordements de samedi ! Les dégâts - réels et choquants - ne peuvent valoir justification pour faire disparaître irrémédiablement une zone humide remarquable pour réaliser un équipement inutile. Nous ne nous laisserons pas enfermer dans ce piège et continuerons à faire toute la vérité sur les mensonges et les faux arguments qui fondent aujourd’hui la « vérité officielle » du projet d’aéroport.

lundi 23 décembre 2013

Notre Dame des Landes : feu vert pour de nouveaux recours

Communiqué de presse de l'ACIPA, de l'ADECA et du CéDpa -  Lundi 23 décembre 2013

Nous prenons acte de la publication des quatre arrêtés « Loi sur l'Eau » et « Destruction des espèces protégées » concernant le projet de Notre Dame des Landes avec ses dessertes routières.

En conséquence, avec l'aide de nos avocats et juristes spécialisés en droit de l'environnement, nous décidons d'engager les recours adéquats contre ces 4 arrêtés. Des recours juridiques sur le fond vont donc être déposés auprès du tribunal administratif de Nantes en temps utile.

En fonction de l'attitude des porteurs du projet, des référés suspensifs ou interruptifs sont prêts à être déposés pour arrêter tout début de travaux concernant la destruction des espèces protégées et la création ou l'amélioration de mares de compensation ainsi que les coupes de bois ou arrachage de haies ou de taillis.

Nous rappelons par ailleurs les engagements pris par les présidents de la Région Pays de la Loire, du Conseil Général 44 et de Nantes Métropole, et par le Président de la République, le 8 mai 2012 suite au mouvement de grève de la faim de huit personnes : pas d'expulsion des habitants et paysans sur zone, ayant un titre d'occupation au 8 février 2008 (date de la signature de la DUP) tant que 4 recours juridiques ne sont pas épuisés : il reste à ce jour, le pourvoi en cassation contre les ordonnances d'expropriation.

La résistance populaire et citoyenne sur la zone est toujours active et déterminée ; sur tout le territoire national, plus de 200 comités de soutien sont en alerte, prêts à intervenir ici ou chez eux. Nous appelons d'ores et déjà à un rassemblement interrégional à caractère familial et pacifique pour l'abandon définitif du projet et la sauvegarde des terres de Notre Dame des Landes le samedi 22 février à Nantes.

 

dimanche 15 décembre 2013

Notre Dame des Landes : pour les associations c’est un carton rouge, pas un feu vert !

 

Communiqué de presse des associations ACIPA, CéDpa et ADECA et du collectif de pilotes – Dimanche 15 décembre 2013

M. le Préfet va rendre compte à la presse des travaux de la commission de suivi des engagements de l’État et va vraisemblablement annoncer la publication des arrêtés « environnementaux ».

Nous ACIPA, CéDpa, ADECA et collectif des pilotes tenons à :

1- Dénoncer la concertation qui n’a lieu que dans la forme.

Le sous-préfet a en effet suspendu les réunions d’échanges avec la DGAC alors que les désaccords  restent profonds ; quatre réunions ne peuvent suffire pour faire un travail de recherche de la vérité surtout quand la méthode utilisée par la DGAC ne souffre aucune discussion. L’État aurait voulu simplement afficher une concertation de façade avec les opposants qu’il n’aurait pas fait autrement.

2- Souligner l’impossible confiance envers un État qui est juge et partie.

Comment peut-on imaginer que des fonctionnaires, aussi compétents soient-ils, puissent aboutir à des conclusions contraires aux attentes de leur hiérarchie et des décideurs politiques qu’ils côtoient, en particulier le premier ministre ?
Des exemples très concrets :
La DGAC estime que dans 18 ans, les avions sur Nantes seront ceux d’aujourd’hui alors que de nouveaux modèles, deux fois moins bruyants, sortent d’ici 2 à 4 ans…
Elle estime qu’il faut pour Nantes des aérogares dix fois plus coûteuses que celles récemment construites ailleurs, tout en admettant que cela se discuterait avec le concessionnaire.
Elle maintient ses hypothèses de croissance du nombre de mouvements alors que la réalité les a de fait démenties : le plan d’exposition au bruit actuel tablait sur 110 000 mouvements à l’horizon 2010 alors que le chiffre réel de 2012 n’est que de 64 000. Et sur les 11 premiers mois de l’année 2013, le nombre de mouvements baisse de 2%...

3- Rappeler la faiblesse du dossier sur le plan environnemental

Les scientifiques (commission spécifique et CNPN) ont souligné l’insuffisance du diagnostic initial et invalidé la méthode de compensation. C’est pourtant sur cette même méthode que l’État entend prendre ses arrêtés. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de représenter ses « améliorations » aux mêmes scientifiques, jugés trop sévères sans doute et bien encombrants !
Nous le réaffirmons au nom de la loi sur l’eau et sur la protection des espèces protégées : une zone aussi riche et remarquable que le bocage de NDL, vaste zone humide en tête de deux bassins versants ne doit pas être détruite car elle n’est pas compensable.

Nous  demandons au gouvernement 
  • D’ordonner une expertise technique indépendante des récentes études, celles de la DGAC comme celle du CéDpa, en s’inspirant de ce qui a été fait à Toulouse.
  • De respecter ses propres préconisations sur la protection des zones humides et tout simplement la loi sur l’eau.
  • De reconnaître que l’agriculture sur le secteur de NDL est parfaitement en phase avec les recommandations du Grenelle et qu’il est incompréhensible de vouloir la déstructurer totalement.
 Il en va de sa crédibilité et de l’avenir de notre patrimoine naturel et agricole.

Nous demandons aussi aux politiques et autres « décideurs » locaux de comprendre que leurs mensonges répétés et leurs appels au démarrage des travaux ne font qu’aggraver le fossé qui se creuse chaque jour avec les citoyens, écœurés par la gabegie financière et les petits arrangements entre amis.

Sauvons Nantes-Atlantique - Tract CéDpa - décembre 2013

Attention: 2 pages pour ce tract : Cliquer sur l'image pour le feuilleter ou ici pour télécharger le PDF
 
Sauvons Nantes-Atlantique - Tract CéDpa - décembre 2013 

vendredi 13 décembre 2013

Nous voulons une expertise indépendante !


Communiqué de presse de l’ACIPA et du CéDpa – vendredi 13 décembre

Au moment où le Préfet de Région réunit le comité de suivi des engagements de l’État, et va peut-être annoncer la sortie des arrêtés au titre de la loi sur l’eau et des espèces protégées, nous voulons rappeler, par notre présence devant la préfecture ce vendredi 13 décembre, notre mécontentement sur la méthode qui aura présidé au « dialogue » de ces derniers mois :

1) Alors que la commission scientifique mise en place à la demande des commissaires enquêteurs (loi sur l’eau) a invalidé la méthode de compensation proposée par AGO et l’État et énoncé douze réserves, alors que le CNPN a demandé,  lui, la reprise de l’état des lieux initial, c’est bien la même méthode fondée sur le même état initial qui a été présentée au Coderst récemment et qui sera donc le fondement des arrêtés. Il y est certes prévu quelques mares de plus et quelques hectares supplémentaires, mais cette augmentation quantitative n’est pas à la hauteur des enjeux.

D’ailleurs le Préfet ne redemandera pas à la commission scientifique d’émettre un nouvel avis mais à un nouveau groupe d’experts de «suivre la réalisation des travaux de compensation», habile manière de contourner ce qui est bien le problème principal du dossier. Nous le redisons à nouveau : si l’on peut faire un aéroport et toutes ses infrastructures associées sur une zone humide comme l’est le bocage de Notre Dame des Landes, alors on peut dire qu’il n’y a plus de loi sur l’eau ni de protection des zones humides dans notre pays, sauf dans les discours.

2) Les études complémentaires demandées par la commission du dialogue ont été menées par la DGAC c'est-à-dire par un service de l’État à la fois juge et partie et qui ne peut ni ne veut se déjuger puisqu’il a déjà justifié hier le projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nos craintes, exprimées en juin dernier étaient malheureusement bien fondées : en effet, la contre-expertise du CéDpa tant sur le plan d’exposition au bruit que sur la possibilité de réaménager Nantes-Atlantique a été balayée de la main, alors qu’étaient avancés des chiffres et des faits vérifiables. Il y a eu certes des réunions (4) mais pas de travail commun de recherche de la vérité. Cela interpelle évidemment sur la manière dont se prennent les décisions au plus haut niveau. C’est pourquoi nous demandons une expertise indépendante qui, seule, pourrait permettre de démêler le vrai du faux dans un dossier où nous avons levé beaucoup d’approximations et de mensonges.

Nous voulons aussi redire notre totale détermination et appelons à résister sur tous les  terrains, politique, juridique et citoyen, sur la ZAD et ailleurs. Nous appelons tous ceux qui sont convaincus comme nous de l’inutilité de ce projet coûteux et destructeur à manifester à nos côtés leur refus de l’aéroport de Notre Dame des Landes, devenu LE symbole de tous les Grands Projets Inutiles et Imposés.

Les Français interrogés récemment viennent de réaffirmer majoritairement la nécessité de protéger l’environnement, même en temps de crise. Quand les élus entendront-ils enfin leur voix ?

lundi 2 décembre 2013

Plus c’est gros, plus ça passe !

Communiqué de presse - élus CéDpa du sud-Loire
02 décembre 2013

Plus c’est gros, plus ça passe !

« Suite aux recommandations de la commission du dialogue pour l’Aéroport
du Grand Ouest, les services de la DGAC* ont étudié les coûts de
réaménagement et l’évolution des nuisances sonores dans l’hypothèse
d’un maintien de l’aéroport Nantes Atlantique.
Au terme de ces études et du débat entre la DGAC et les opposants au
projet de transfert de l’aéroport, il est aujourd’hui acté que le maintien de
l’aéroport de Nantes Atlantique est impossible. »

            C’est ce qu’écrit le service presse  de Nantes-Métropole et ce que vont dire ce lundi  ses élus les plus engagés pour le transfert!  L’objectif est clair : mentir une fois de plus, faire croire que tout est réglé et que même les opposants ont acté la conclusion, préparer ainsi l’opinion publique au  démarrage des travaux et à l’expulsion des hommes et des espèces protégées !

            Nous, élus du Sud-Loire, membres du CéDpa,  contestons fermement la conclusion annoncée et réaffirmons au contraire que:

L’aéroport de Nantes-Atlantique peut être agrandi (la Direction de l’aviation civile  reconnaît d’ailleurs ce point) pour un coût bien inférieur à celui de Notre Dame des Landes (chiffres à l’appui).

Les nuisances sonores ne progresseront pas et peuvent même être allégées (rapport d’un bureau d’études spécialisé, et comparaison avec d’autres aéroports européens). D’ailleurs, l’Airbus A 350 qui a fait des essais de remise de gaz la semaine passée au dessus de Nantes Atlantique a surpris tous les observateurs par sa discrétion.

L’urbanisation de l’île de Nantes ou de Rezé n’est  pas mise en péril,

Les 1900 emplois actuels de Nantes-Atlantique peuvent et doivent rester au Sud-Loire.

Nous rappelons que la DGAC est un service de l’État qui est juge et partie dans le dossier. Tout est fait pour justifier le transfert, même au prix de contre-vérités. Il n’y a aucune neutralité, aucune  objectivité comme on voudrait nous le faire croire. La DGAC a d’ailleurs montré ses failles, en se trompant  lourdement sur ses prévisions de mouvements d’avions pour 2012 lors de l’élaboration du Plan d’Exposition au Bruit en 2004…


            Nous demandons solennellement une expertise INDEPENDANTE, judiciaire s’il le faut. Et nous poursuivrons nos explications à la population à qui l’on veut décidément faire prendre des vessies pour des lanternes…

Premiers signataires :, Gilles Buisson, Joel Castex, Adeline Cheriff,  Alain Forest, Vincent  Egron,  Catherine Esnée,  Emmanuelle Janvier, Janine Planer, Françoise Verchère (Bouguenais), Katel Andromaque, Emile Robert, Didier Quéraud (Rezé) , Alain Moinard, René Olivier, Isabelle Ryo, Tifenn Thiébaud (la Montagne), Patrick Allain ( Les Sorinières), Mahel Coppey ( Le Pellerin), Pierre Gressant ( Saint-Jean de Boiseau).

Lien vers l'analyse comparée des études DGAC /CéDpa 

Confrontation des études sur le Plan d’exposition au bruit et le coût du réaménagement de Nantes Atlantique : DGAC vs CéDpa 27 novembre 2013

Rappel du calendrier 2013 :
 
26 septembre : publication de la 1ere étude PEB d’Adecs Air Infra commandée par le CéDpa ;
28 octobre : réunion du dialogue, confrontation des études PEB DGAC et CéDpa-Adecs ;
6 novembre : réunion du dialogue, présentation par la DGAC de son étude sur le coût de réaménagement de Nantes Atlantique ;
27 novembre : réunion du dialogue, suite des échanges sur le PEB, 1eres réactions du CéDpa sur l’étude du coût de réaménagement.
 
Le CéDpa, le collectif des pilotes, et leurs experts ont travaillé dans trois directions :
1) Analyse des hypothèses prises par la DGAC sur le calcul de son PEB 2030 ;
2) Demande de nouveaux calculs au cabinet Adecs Airinfra ;
3) Début d’analyse de l’étude DGAC sur le coût de réaménagement de Nantes Atlantique.

PEB : les hypothèses de la DGAC triplent les surfaces concernées
Sur tous les paramètres clés d’un calcul de plan d’exposition au bruit, la DGAC a choisi des options pénalisantes.

Lire l'intégralité de l'analyse  dans le document de synthèse

vendredi 29 novembre 2013

Lettre ouverte du CéDpa à Monsieur Alain Mustière, président Des Ailes pour l'Ouest - Mise au point suite à la réunion en préfecture mercredi 27 novembre



à   Monsieur Mustière

Notre Dame des Landes, le 29 novembre 2013

Objet : Mise au point du Collectif d’élu-e-s (CéDpa) suite à la réunion en préfecture mercredi 27 novembre

Lettre ouverte

Monsieur,

Lors de la réunion du 27 novembre dernier en préfecture, vous avez dans votre déclaration liminaire au nom de l’association «  des Ailes pour l’Ouest » procédé à de bien curieux amalgames : parlant de nazisme et allant jusqu’à évoquer la nuit de cristal pour qualifier les événements qui se sont produits dans les semaines passées, à savoir un cambriolage des locaux de la société Biotope et des actes de vandalisme sur la vitrine d’autres entreprises. La simple juxtaposition de vos propos et des faits suffit évidemment à rendre ridicule votre comparaison. Que vous restera-t-il comme référence si vous avez à qualifier d’autres actes plus graves que ceux-là ? Avec votre pitoyable « coup d’éclat », dont nous avons compris à la lecture de la presse qu’il était prémédité, vous participez de la confusion ambiante, quand les mots ne veulent plus rien dire, quand les valeurs sont sens dessus dessous, quand le mensonge est régulièrement utilisé, comme c’est le cas dans ce dossier d’aéroport.

Vous nous avez sommés de condamner ces deux faits divers. Vos allusions tendaient à penser que ces délits étaient l’œuvre des opposants, alors que l’enquête de police ne l’a pas prouvé. Nous sommes dans un état de droit, M. Mustière. Vous n’avez pas mandat pour décider de la responsabilité d’un cambriolage, alors même qu’aucune preuve n’étaie vos propos. Vous n’avez sans doute pas lu notre communiqué à la suite du cambriolage. Mais vous, avez-vous condamné l’usage disproportionné de la force l’an dernier qui a fait de nombreux blessés ? Condamnez-vous les bien curieuses manières du dirigeant de Biotope ? Condamnez-vous les infractions au code des marchés publics récemment découvertes dans le marché entre l’État et Biotope ? Croyez-vous que nous ne sachions pas que des manipulations et des provocations arrangeraient bien les partisans du transfert en justifiant un recours à la force « au nom de la loi » ? Quelle loi d’ailleurs ? Celle de l’argent, celle du gaspillage, celle des intérêts immobiliers ? Celle qui se fonde sur des procédures biaisées depuis le début ?

Le CéDpa a constamment expliqué ses méthodes, le travail sur le fond et sur les arguments. Nous ne prônons pas l’illégalité, mais nous refusons la dénonciation non étayée des opposants. Il est dommage que vous ne soyez pas resté à la réunion, vous auriez appris beaucoup de choses, vraiment, bien qu’elle soit très technique et que vous ayez évoqué à la séance précédente vos difficultés à suivre nos échanges. Mais visiblement vous n’avez aucune envie de regarder ce qui ne vous arrangerait pas. Et vous prétendez préparer l’avenir ! Ce serait risible si ce n’était, permettez que nous reprenions votre mot,  INADMISSIBLE !

Pour le CéDpa
Les coprésidents du CéDpa : Françoise Verchère, Jean Paul Naud, Isabelle Loirat

jeudi 28 novembre 2013

Un nouvel appel au ministre des Transports - Communiqué du CéDpa

Communiqué de presse du CéDpa et du collectif de pilotes - Jeudi 28 novembre

Confrontation des études sur le PEB et l’aménagement de Nantes Atlantique 

 CéDpa  vs DGAC



Un nouvel appel au ministre :


Une fois de plus, le CéDpa, le collectif des pilotes et leurs experts, dont Jacques Bankir, ancien président de Régional Airlines et le directeur du bureau d’étude Adecs Airinfra (Pays Bas), ont présenté des arguments solides et chiffrés à la réunion organisée par la préfecture dans le cadre des conclusions de la Commission du dialogue. Le calcul du Plan d’exposition au bruit actuel, sur la base du trafic réel de 2012, met à jour de manière spectaculaire les exagérations commises par la DGAC il y a dix ans: le plan d’exposition au bruit sur Nantes devrait être deux fois moins important ! Comment dès lors croire aux prévisions présentées pour 2030 ?


Mais il en faut plus pour troubler les serviteurs de l’Etat et du projet de Notre Dame des Landes : ils ont confirmé les exagérations qu’ils commettent aujourd’hui pour « charger la barque » et refusent de reconsidérer certaines de leurs hypothèses, ce que le CéDpa a pourtant fait de son côté. Leur préoccupation première n’est visiblement pas de chercher l’objectivité ni la réduction des deniers publics mais bien de soutenir le projet de transfert.


Alors même qu’un grand nombre de nos questions sont toujours sans réponse, le sous-préfet en charge du dossier considère aujourd’hui que les travaux demandés par la commission du dialogue sont terminés. Il est clair pour nous au contraire que la mission assignée à ces rencontres par le ministre des Transports n’est pas atteinte et qu’il faut poursuivre la confrontation des faits, des chiffres et des hypothèses dans un réel souci d’objectivité. C’est ce que nous lui demandons officiellement dans la lettre ouverte ci-joint.


Nous continuerons donc nos travaux sur le fond des questions soulevées par ce projet. Et nous nous réjouissons de l’aide que nous apportent des experts-citoyens, de plus en plus nombreux,  choqués du passage en force de l’Etat sur tous les aspects du dossier Notre Dame des Landes

Lettre ouverte du CéDpa à Frédéric Cuvillier, Ministre délégué aux transports.


à Monsieur Frédéric Cuvillier
Ministre délégué aux Transports
Ministère de l’Ecologie
Grande Arche Tour Pascal A et B
92055 Paris - La Défense CEDEX

Notre Dame des Landes, le 28 novembre 2013

Objet : Notre Dame des Landes : un nouvel appel du CéDpa
Lettre ouverte

Monsieur le Ministre,

Monsieur le sous-préfet de Loire-Atlantique a clos, hier 27 novembre, le cycle des trois réunions organisées pour répondre à votre lettre du 28 juin 2013, considérant que les points à travailler - Plan d’exposition au bruit, réaménagement de Nantes-Atlantique et avenir du site actuel - l’avaient été et qu’il n’y avait plus qu’à poursuivre désormais la réalisation du projet de transfert.

Dire que cela nous a surpris serait mentir car nous avions depuis longtemps compris que la concertation ne serait probablement que de façade. Pour preuves, la forme même du groupe de travail (plus de 20 personnes dont certaines n’étaient là que pour répéter à l’envi la nécessité de transférer l’aéroport), le nombre et le rythme des réunions (trois seulement prévues, en trois mois, quatre finalement sur notre  demande insistante), la transparence des données (documents découverts en réunion et délai non négligeable après la réunion pour les récupérer), le refus de la DGAC de remettre en cause ne serait-ce qu’un tout petit peu son travail alors que nous apportons des arguments solides, aboutissent à un travail totalement insatisfaisant et qui ne répond pas aux objectifs que vous lui avez assignés.

Ne croyez pas Monsieur le Ministre, que notre réaction est celle de mauvais joueurs qui dénoncent la forme parce qu’ils auraient tort sur le fond. Pas du tout. Nous avons travaillé d’arrache pied, vos services vous le confirmeront ; nous nous sommes faits appuyer par des experts car les sujets abordés sont très techniques et complexes ;

Les deux principaux étaient donc le Plan d’exposition au Bruit et le réaménagement de Nantes-Atlantique.

Sur le premier point, le résultat obtenu par notre bureau d’études est très différent de celui de vos services.
Entre les deux réunions consacrées à ce sujet, nous avons fait tourner de nouvelles hypothèses pour répondre aux remarques de la DGAC. Elle, de son côté, n’a strictement rien modifié à son travail, réalisé probablement depuis le printemps dernier puisque nous avons retrouvé dans le document qui nous a été présenté l’explication des remarques de la commission du dialogue sur les restrictions d’urbanisme pour Nantes…

Nous avons notamment fait faire le PEB 2012, basé sur les mouvements réels et les avions présents aujourd’hui à Nantes-Atlantique et l’avons comparé au PEB officiel en cours, réalisé en 2004 pour les dix ans à suivre. Le résultat est révélateur : les hypothèses de la DGAC ont toutes été invalidées par les faits : le résultat en est que les surfaces impactées et donc les populations ont été manifestement surestimées.
C’est le seul document que nous vous demandons de regarder de près (l’ensemble des nos études étant par ailleurs en ligne sur le site du CéDpa) car il dit tout à lui seul.

Comment la DGAC peut-elle ne pas regarder cette erreur manifeste ? Comment pouvons-nous croire un instant à la véracité des hypothèses qu’elle a choisies pour un PEB 2030, à une échéance autrement plus lointaine (une vingtaine d’années) que ce qu’elle a l’habitude de faire ? Comment pouvons-nous accepter son refus de modifier ses hypothèses (1) alors que nous avons hier apporté des faits, des chiffres et des preuves ?

Quant au réaménagement de Nantes-Atlantique, il est jugé par vos services incomparablement plus coûteux que la réalisation d’un aéroport neuf, ce qui ne laisse pas de nous surprendre. "Incomparablement" est d’ailleurs à prendre au sens propre puisque nous n’avons pas les coûts de NDL à 9 millions de passagers alors qu’on nous présente l’aéroport idéal de Nantes-Atlantique pour ce même horizon. Sur ce sujet, nous avons fourni d’autres hypothèses de chiffres et de méthode de réalisation. Nous avons cependant besoin de temps pour expertiser l’argument nouvellement arrivé (le 6 novembre) de la nécessité de réfection totale de la piste.

Nous sommes prêts à continuer notre travail dans la transparence et la recherche de vérité, comme vous l’aviez écrit. Lors de notre rencontre de septembre, vous aviez semblé choqué de nous entendre dire que notre confiance était réduite à zéro. La manière dont nos arguments ne sont pas pris en compte à ce jour ne change malheureusement pas notre opinion. Vous nous aviez aussi donné votre parole de ministre que le rendez-vous avec votre collègue P. Martin aurait bien lieu. Le silence est total depuis lors. Vous nous aviez enfin dit ne pas connaître le résultat des études demandées et donc attendre les conclusions. Nous vous demandons aujourd’hui Monsieur le Ministre de ne pas vous arrêter à celles que vous donneront vos services et ne pas entériner la fin des réunions programmées en Préfecture de Loire-Atlantique.

Dans ces temps où la parole de l’État est chaque jour mise à mal, nous vous demandons instamment de mettre en place les conditions réelles d’une vraie confrontation des données. Il en va de la crédibilité intellectuelle de votre ministère. Nous ne sommes tombés d’accord que sur un point avec Monsieur Schwach : le résultat final du PEB dépend des hypothèses retenues. Nous pensons à ce jour, preuves à l’appui, que les hypothèses retenues par la DGAC sont contestables, et qu’elles servent à justifier le projet de transfert, exactement comme la commission du dialogue avait pour mission de valider le projet…

Pour notre part, en élu-e-s responsables, nous restons prêt-e-s à des rencontres techniques (celles que nous avions espérées en juin) et vous transmettrons une liste de nos demandes de documents et de nos questions qui ne peuvent être simplement balayées d’un revers de la main.

Dans l’espoir d’une réponse favorable, nous vous prions Monsieur le Ministre de bien vouloir accepter nos
salutations distinguées,

Les coprésidents du CéDpa : Françoise Verchère, Jean Paul Naud, Isabelle Loirat

______________________________
1 Le renouvellement de la flotte n’est pas intégré ; la répartition des mouvements nord/sud est fixée sans justification de façon à amplifier le survol de Nantes, une seule hypothèse d’emport prévisible est considérée, à un niveau faible ; la proportion de vols de nuit est amplifiée sans justification

jeudi 14 novembre 2013

Intervention de Jacques Bankir lors de la réunion publique du CéDpa à Nantes le 12 novembre 2013

Vous trouverez ci-après le texte de l'intervention de Jacques Bankir lors de la réunion publique duCéDpa et du collectif de pilotes à Nantes le 12 novembre dernier

Pour la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=KWmzdDUaMtI&feature=youtu.be

Nantes, le 12 novembre 2013

Pourquoi je suis là ?

Passion pour les aéroports. Voyagé toute ma vie. Et beaucoup de chance.

Chef de projet Roissy-CDG à AF. Préparation CDG1. Conception CDG2. La main dans la main avec les plus brillants ingénieurs d’ADP.

QQ années plus tard, patron du service en vol et du service au sol d’AF, soit toutes les activités aéroportuaires dans le monde. Cela s’appelait la direction du transport.
QQ années plus tard, PDG de Régional à Nantes. Une fabuleuse expérience de fusion réussie, ce qui est rare, dans cette ville que j’ai beaucoup aimée.

Et des expériences inoubliables :
-    dossier Concorde,
-    n°2 du cargo quand cette activité était la plus rentable d’AF,
-    patron de l’Amérique pour AF,
-    patron du programme pour AF, soit le dépoiement des avions et le produit de base d’une compagnie
-    lancement d’Air Tahiti Nui pour le compte du gouvernement du Territoire,
-    redressement d’une compagnie irlandaise en faillite : CityJet,
-    reprise de Baboo, boutique airline de Genève,
-    projet de low-cost française basée en province et membre du CA d’une autre : Vueling, l’une de celle qui fait le bonheur de NA aujourd’hui.

Alors les aéroports et le transport aérien je connais mais le dossier de NDDL me scandalise.

Jamais un aéroport voulu pour des raisons politico-administratives n’a réussi.

Cela n’a produit que des éléphants blancs à CIUDAD REAL, à MONTREAL-MIRABEL, à PARIS-VATRY et quelques autres.
Le HUB régional est une illusion et il n’y a aucune demande commerciale ou économique qui justifie un nouvel aéroport.
Bien au contraire, la politique nationale est orientée TGV et le trafic est drainé vers PARIS avec son offre qui attire 90 millions de passagers contre 4 millions à Nantes
Quant aux emplois que l’on promet c’est ridicule. Un aéroport proche et prospère est une bien meilleure garantie qu’un éléphant blanc.
Exemple de Lyon : la gare TGV n’a servi à rien. Cela reste l’aéroport de Lyon. Toutes les tentatives long-courrier ont été éphémères.
Exemple de Strasbourg et Mulhouse : AF remplace les avions par le train.

On ne construit pas un aéroport en gelant 1200ha, soit autant que la surface du premier aéroport d’Europe, Londres-Heathrow, pour un trafic prévu à 6 à 9 millions de pax à l’horizon 2030.
A-t-on de l’argent à jeter par les fenêtres ?
Et il n’y a pas de désert en France. Cela ne peut se faire sans dégâts.

Mais surtout, la mauvaise foi qui préside à ce dossier est époustouflante.

NDDL ! Coûts ridiculement sous-estimés. Cela coûtera probablement le double de ce qui est affiché : 1 milliard est un chiffre beaucoup plus vraisemblable que 500 millions.

Le coût des déplacements n’est pas pris en compte.

Lors des études du nouvel aéroport de Londres, dans l’estuaire de la Tamise, on a mis en évidence que de tripler la distance allait coûter à la communauté dix fois plus cher. Le coût d’exploitation augmente exponentiellement avec la distance.

Un aéroport régional n’aurait de sens que pour faire un hub long-courrier. C’est sans espoir. Le trafic point à point reliant les grandes métropoles européennes entre elles est au contraire tout à fait favorisé par des aéroports proches.

Pour une communauté, avoir un aéroport à sa porte est un avantage énorme. Et la promesse de nouveaux emplois est encore une illusion. Les emplois c’est un aéroport efficace, bien géré et proche.

Bien plus, dans notre cas, il y a un réseau industriel et de PME Sud-Loire et Vendéen qui sera coupé de l’aéroport car le trafic routier est complètement saturé dans le sens Sud-Nord le matin et l’inverse le soir. On aura plus vite fait d’aller en train à Paris que de traverser la Loire.

Il faut de nouveaux ponts, de nouvelles autoroutes. Qui paiera tout cela ?

Et Nantes-Atlantique est un magnifique aéroport.

Je rends hommage en passant à son équipe dirigeante, une des plus capables et sympathique en France, et qui a décroché la palme du meilleur aéroport lors de la réunion de l’association des compagnies régionales, l’ERA, l’an dernier.

Nantes, par exemple a construit, il y a dix ans, un hall 4 pour avions régionaux parfait : fonctionnel et pour un prix plancher au m2.


Des aéroports comme Lisbonne, Dublin, San Diego, La Guardia, Gatwick, pour n’en citer que quelques-uns, sont beaucoup plus contraignants et traitent entre 144.000 et 370.000 mouvements par an contre 50.000 à Nantes. Et de 15 à 34 millions de pax contre 4 millions à Nantes.

Le meilleur exemple d’une gestion rigoureuse, sur un terrain grand comme celui de NA, est sans conteste Genève : 14 millions de pax et près de 200.000 mouvements. Je déjeunais hier avec son directeur. Le parcours est exemplaire. Et malgré ses 14 millions de pax, Genève se débrouille même pour être le deuxième aéroport d’Europe d’aviation d’affaires derrière Le Bourget.

La condamnation de NA est ridicule :

On a voulu faire peur en disant que NA n’est pas sûr ? On a même évoqué l’avion, égyptien je crois, qui s’était égaré vers la tour de Bretagne. Quelque chose qui peut se produire partout. L’enquête à révélé une erreur grossière de l’équipage et l’absence de vigilance de la tour de contrôle. Cela n’a pas empêché tous ceux de mauvaise foi de se saisir de l’incident.

Il n’y a eu aucun effort sérieux pour aménager l’approche et minimiser le bruit hormis, reconnaissons-le, l’utilisation la plus fréquente possible du QFU 03, face au Nord. On a l’impression que tout est fait pour ne surtout pas améliorer la situation.

On a aujourd’hui toute une série de possibilités d’améliorations très significatives. Il suffit de connaître les travaux de SESAR, chargé de la mise en place du ciel unique européen, pour en être convaincu. Encore faudrait-il ne pas trainer des pieds du côté de l’administration qui a peur de ses contrôleurs et leur demande un minimum tout espérant que SESAR n’avance pas trop vite.

Bordeaux avec Billi et Marseille avec MP2 ont construit pour une bouchée de pain, des aérogares très économiques qui leur ont permis d’absorber sans peine le trafic low-cost, le seul trafic en augmentation significative, ces dernières années, en province.

Or on voudrait nous faire croire que de passer à une capacité de 9 millions de pax coûterait aussi cher que de construire NDDL. Qu’il faudrait rallonger la piste. Ou la reconstruire en arrêtant le trafic. Toutes choses absurdes qui ont été résolues ailleurs facilement.

Toulouse a abandonné un projet de nouvel aéroport dès que la personnalité politique qui s’accrochait à ce rêve a tourné le dos (Douste-Blazy).

Gatwick traite, à une heure de vol de chez nous, 250.000 mv sur une seule piste, davantage qu’Orly, sur un espace plus petit que Le Bourget. Quand je demandais à mes pilotes s’il est impressionnant de se poser à Gatwick, ils me disaient : « Bien sûr que non, c’est tellement bien organisé ! C’est à Paris-CDG que l’on est mal à l’aise avec des procédures d’une complication inouïes ». Ces procédures sophistiquées tendent à cacher ou compenser le rendement du contrôle qui dépend de la DGAC.


Mais peut-être le plus choquant est l’ensemble des études sur le bruit. Mes amis, ici présent, ont lancé des contre-études timides mais n’ont pas voulu aller trop loin.

Les avions d’aujourd’hui sont 75% plus silencieux que ceux d’il y a 30 ans. Les avions en préparation, Airbus NEO, Boeing B737 MAX, Bombardier C-series, Embraer E2, vont encore réduire cela de 50%. Ils vont apparaitre dès 2016-2018. Il y en a des milliers en commande. Il est clair pour tout expert objectif que 50% du trafic sera assuré par ces avions dans des aéroports comme Nantes à l’horizon 2025-2030.

Or nos technocrates, au service de NDDL, ne tiennent pas compte de ces avions qui vont apparaitre dès 2016 sous-prétexte qu’ils ne sont pas encore certifiés, comme si la DGAC n’avait pas de brillants ingénieurs et n’avait aucun contact avec les constructeurs, comme si elle ne regardait pas ce qui se passe ailleurs.

Et on a le toupet d’indiquer (réunion du 6 novembre dernier) que le nombre de personnes concernées par le bruit doublera à NA.

Je voudrais, pour finir, citer une étude faite pour la CAA, la DGAC britannique, sur Heathrow, publié par le gouvernement en 2011. Nuisance fixée à 57 dB LAeq (mesure internationale dite « equivalent continuous noise level »), soit très bas. Trafic passé de 273.000 mouvements en 1980 à 477.000 en 2006, soit +65% de croissance. Population touchée passée de 2 millions en 1980 à 250.000 en 2006, soit 8 fois moins de personnes touchées. Et à Nantes, cela doublerait ?

Alors, on se moque de qui ? Je vous remercie d’avoir écouté un vieux grognon.

Lire aussi 

samedi 9 novembre 2013

Remarques du CéDpa sur le dossier de déplacement des espèces dans le cadre du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Monsieur le préfet,
 
Le CéDpa regrette tout d’abord la forme de la consultation. Certes dans le cas de déplacement d’espèces protégées, la réglementation ne prévoit pas d’enquête publique, ce qui nous semble dommageable. La décision de mettre à disposition du public le dossier est donc un point positif mais cela n’empêche qu’il reste une grosse différence entre une véritable enquête publique avec commissaires enquêteurs qui sont aussi là pour assurer la médiation pour les citoyens et une simple consultation.
La période initialement prévue de trois semaines était manifestement insuffisante compte tenu de l’ampleur du dossier ; les nombreuses remarques faites immédiatement sur ce point ont amené vos services à prolonger le délai.
Cependant, il reste difficile voire impossible de prendre connaissance par internet et/ou physiquement d’un dossier aussi lourd et technique, de le comprendre et de pouvoir y apporter des critiques pertinentes. Il nous semble qu’il y a là une première faille.
 
Par ailleurs, dans un premier temps le dossier ne comportait pas l’avis officiel du CNPN, ce qui a été rectifié.
Cependant nous sommes surpris que vous n’ayez pas cru bon de porter aussi à la connaissance du public l’avis émis par le même CNPN au printemps 2013 à la suite du rapport du collège scientifique mis en place pour répondre à la demande de la commission d’enquête au titre de la loi sur l’eau. Cette nouvelle prise de position est en effet fort importante puisque les membres du bureau du CNPN reconnaissent la pertinence de l’analyse des experts et souscrivent à toutes leurs conclusions dont nous vous rappelons qu’elles invalident la méthode de compensation fonctionnelle prévue, sur le fond et sur l’application à Notre Dame des Landes. Il semble évident que le déplacement des espèces ne puisse s’envisager en dehors des mesures prises au titre de la loi sur l’eau. C’est pourquoi la seconde faille de ce dossier porte sur la présentation du dossier de déplacement d’espèces dont nous avons bien compris que vous vouliez la démarrer cet hiver
alors même que le dossier « loi sur l’eau » nécessite une refonte complète et de notre point de vue une nouvelle enquête publique compte tenu des conclusions du collège scientifique qui ne sont pas de simples réserves faciles à lever.
Le CNPN à qui nous avions écrit pour mieux comprendre son avis nous avait répondu par un courrier qui montre bien la valeur très particulière du site et l’impossibilité de compenser sa destruction. Nous joignons à notre avis copie de ce courrier. (cf pièce jointe).

Sur le fond du dossier, le CéDpa n’est pas particulièrement compétent en matière d’espèces protégées ; cependant nous avons un certain nombre de remarques à formuler :
Il semble qu’il y ait dans le dossier plusieurs additifs, notamment un dossier complémentaire concernant une nouvelle espèce identifiée sur site, le campagnol amphibie et un dossier sur la capture des amphibiens. Le CNPN a-t-il été informé de la découverte de cette nouvelle espèce et où est son avis motivé ? Je vous rappelle la demande formulée par le dit CNPN dans son avis :
7 – Il est noté la nécessité de conduire en 2012 des inventaires complémentaires floristiques et faunistiques ; leurs résultats conduiront à émettre en tant que de besoin des prescriptions complémentaires, pour lesquelles le CP demande à être informé.
Quelles sont les suites données à cette demande ?

La lecture rapide de cet additif interpelle même quand on n’est pas spécialiste de la faune. En effet, au début du dossier le campagnol amphibie est présenté comme « quasi menacé » en France, et le site très favorable à cette espèce. L’impossibilité d’évitement de la destruction de son milieu est ensuite acté (46ha détruits) ; puis au fil du dossier, qui utilise bien sûr les fameuse unités de compensation dont le principe même pose question selon les scientifiques, l’impact devient « faible », puis « négligeable pour cette espèce » et enfin : « le projet n’est pas de nature à impacter de façon significative l’état de conservation de l’espèce ». Comprenne qui pourra !

Dans le rapport de présentation générale, il est dit p10 que « la conception du futur aéroport a été optimisée afin d’impacter le moins de surface de bocage possible ». On cite alors la conception des bâtiments et des pistes (sans parler curieusement des parkings…). Or là aussi il y a problème puisque la commission du dialogue et la commission agricoles mises en place par le Premier Ministre ont toutes deux bien montré le gaspillage d’espace et préconisé des modifications.
Comment résolvez-vous cette contradiction ?

Dans le même rapport de présentation générale on lit p 4 : « la demande de dérogation ne porte que sur les aménagements nécessaires à la mise en service de l’aéroport et non pas sur les potentielles phases d’extensions futures qui feront l’objet de demande ultérieure. » Nous sommes de nouveau devant la technique de « saucissonnage » propres
aux méthodes françaises et en infraction à la réglementation européenne. Nous vous rappelons d’ailleurs que le Directeur de l’environnement de la commission européenne a rappelé en septembre dernier la nécessité d’évaluer les impacts cumulés de la totalité des investissements prévus.

En conclusion, nous vous demandons expressément de ne pas prendre les arrêtés « déplacement des espèces » et « loi sur l’eau » mais bien de reprendre l’état des lieux initial comme demandé par le collège des experts appuyé par le CNPN et de proposer ultérieurement une enquête publique globale (dans l’hypothèse bien sûr où le projet de NDL ne serait pas encore abandonné …).

Le CéDpa.
Le 7 novembre 2013

mardi 5 novembre 2013

Bruit autour de l’aéroport de Nantes : De nouvelles manipulations - Réunion publique le 12/11 à Nantes

Comparaison des études du PEB de Nantes Atlantique - CéDPA- Adecs Airinfra / DGAC
Le bruit est souvent mis en avant pour justifier le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes, alors que les vraies questions, notamment celle de la comparaison avec Toulouse, ne sont pas posées. La commission du dialogue a demandé des analyses contradictoires sur l’impact futur du bruit aérien. Les nouveaux plans d'exposition au Bruit (PEB) calculés par Direction générale de l’aviation civile « explosent » le bruit sur Nantes, justifiant ainsi le transfert. Ceux calculés par le cabinet mandaté par le CéDpa donnent au contraire des résultats beaucoup plus limités, démontrant ainsi que ni le bruit ni la limitation de l'urbanisation ne sont des justifications pertinentes.  Fermement engagée en faveur d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, la DGAC a fait le choix d’hypothèses plus que discutables pour faire croire à une aggravation future des nuisances sonores. Elle a notamment refusé de prendre en compte la réduction du bruit liée à la modernisation des appareils. Sur le dossier de Notre Dame des Landes, ce n’est pas la première fois que la DGAC tord les chiffres.
[...]

Lien vers l'étude complète CéDpa - Adecs Airinfra

Réunion publique d'information sur la contre-étude du PEB, à Nantes le 12 novembre 2013 Grande salle de la Manu avec la participation de Jacques Bankir.



Le CéDpa et le Collectif de pilotes vous invitent à la réunion publique qui se tiendra le mardi 12 novembre à 20h dans la grande salle de la Manufacture des Tabacs à Nantes
Cette réunion publique portera sur les Plans d’Expositions au Bruit prévisionnels de Nantes Atlantique ;  une présentation des travaux du cabinet d’étude sollicité sera faite et la contradiction des travaux de la DGAC sera apportée.
Avec la participation de Jacques Bankir qui s’est engagé publiquement contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes : «Le projet de nouvel aéroport près de Nantes est un exemple de non-sens politique en France.» 
Jacques Bankir a débuté sa carrière chez Air France où il a occupé plusieurs fonctions : Directeur du Projet Charles-de-Gaulle, Directeur de planification des routes, Vice-Président adjoint cargo, Vice-Président Amérique du Nord, Vice-Président des aéroports et services à bord et Vice-Président de la planification. Il a ensuite été Vice-Président exécutif de la compagnie aérienne française AOM. Puis, il a lancé et dirigé Air Tahiti Nui. Suivront 6 ans dans le transport aérien régional : tout d’abord en tant que directeur général de CityJet afin de redresser avec succès la compagnie au bord de la faillite ; puis Président directeur général en charge de la fusion de 3 compagnies aériennes qui ont donné naissance au groupe Regional, qui figure aujourd’hui parmi les leaders européens. Il a été Président directeur général de Cohor, la société française de coordination des slots. Désormais, il intervient en tant que consultant stratégique dans le secteur de l’aérien et des aéroports.Il a été nommé administrateur de Vueling Airlines en juin 2007, avec Barbara Cassani (ex PDG de Go Airlines).

Voir aussi le texte et la vidéo de l'intervention de Jacques Bankir : http://communiques-acipa.blogspot.fr/2013/11/intervention-de-jacques-bankir-lors-de_14.html

mercredi 2 octobre 2013

Proposition de rejet sans surprise au Conseil d’Etat

Communiqué de presse du CéDpa - mercredi 2 octobre 2013
 
Le rapporteur public de la 6ème sous-section du Conseil d’État a proposé aujourd’hui le rejet des requêtes et de la QPC posées par le CéDpa. Celui-ci avait en effet déposé début 2012, avant la grève de la faim d’avril, deux requêtes visant à obtenir l’abrogation de la Déclaration d’Utilité Publique de 2008 pour cause de changement de circonstances de fait et de droit. L’association s’appuyait notamment sur l’étude réalisée par CE DELFT ainsi que sur des changements législatifs intervenus suite au Grenelle.

Sans surprise, le rapporteur public s’inscrit dans les décisions précédentes de blanc-seing donné aux pouvoirs publics sur NDL, permettant à ce projet anachronique de passer outre les objectifs des politiques environnementales affirmés ces cinq dernières années (réduction de la consommation des espaces naturels et agricoles, réduction des émissions de gaz à effet de serre, préservation des zones humides…).

Beaucoup d’éléments justifiant de manière flagrante l’abrogation de la Déclaration d’Utilité Publique sont pourtant intervenus depuis le dépôt de cette requête, du rapport de la Commission du dialogue à celui du Collège d’experts scientifiques, en passant par la très récente contre-étude du CéDpa sur le PEB, éléments non pris en compte par le rapporteur public en raison de la date de dépôt de la demande initiale.

Le CéDpa avait par ailleurs soulevé le 5 août dernier une Question Prioritaire de Constitutionnalité remettant en cause l’appréciation de l’utilité publique par le Conseil d’Etat, au regard des dispositions de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 relatives au droit de propriété. Le CéDpa critiquait notamment l’absence d’étude des alternatives au projet par le Conseil d’État, lacune manifeste et criante dans le dossier NDL. Si elle suit son rapporteur public sur ce point, la juridiction administrative choisira de ne pas soumettre sa propre décision au contrôle du Conseil Constitutionnel. Cette attitude met en lumière l’absurdité procédurale qui permet au Conseil d’État d’écarter une remise en cause frontale de sa propre jurisprudence, sans aucun recours pour les justiciables réclamant légitimement l’intervention du Conseil Constitutionnel.

Ce serait une surprise que le Conseil d’État ne confirme pas l’avis du rapporteur public, qui sera fort probablement suivi par les magistrats de la 6ème sous-section sur ces deux points. Cela traduit de nouveau la position de soutien du Conseil d’État vis-à-vis du projet de Notre-Dame-des-Landes, la proximité des hautes-sphères et l’éloignement du bocage empêchant toute appréciation raisonnable des enjeux juridiques et humains en présence.

jeudi 26 septembre 2013

Plan d’Exposition au Bruit : encore un argument qui tombe !

Communiqué de presse du CéDpa - jeudi 26 septembre 2013

Le CéDpa a fait réaliser une étude de Plans d'exposition au bruit (PEB) prévisionnels sur Nantes Atlantique par un cabinet spécialisé européen indépendant, Adecs Airinfra.

Le résultat est sans équivoque : l'argument du bruit  qui deviendrait insupportable et empêcherait l'urbanisation sur Nantes est un mensonge. (Un de plus ?)
 8
Les PEB calculés à 10 et 20 ans  (2022 et de 2032) couvrent une superficie moindre que le PEB en vigueur aujourd'hui. L'Ile de Nantes et la Zac des Iles à Rezé restent  en dehors de la zone C du PEB, celle qui empêche de construire des nouveaux logements. En effet, il faudrait entre 160 000 et 230 000 mouvements d'avions (14 à 19 millions de passagers… contre 3,6 aujourd'hui) pour que cette zone C atteigne l'Ile de Nantes.

Pour accueillir davantage d'habitants, l'agglomération n'a pas besoin de déménager son aéroport ! 

Indirectement, l'étude montre que le PEB en vigueur actuellement sur Nantes Atlantique est totalement surestimé : il a été basé sur 110 000 mouvements (!) et a pris en compte des avions déjà anciens pour l'époque, donc bruyants. Dans 20 ans, on estime qu'il y aura plus de mouvements d'avion qu'aujourd'hui mais des avions moins bruyants. Pour ne pas être accusé d'optimisme, le cabinet d'étude a aussi fait les calculs en gardant les mêmes types d'avions qu'en 2012 : les PEB restent inférieurs à celui en vigueur actuellement.

Les conclusions de cette étude confortent les conclusions relatives au maintien de l'aéroport de Toulouse : des  avions plus gros, mais moins bruyants et mieux remplis ; moins de mouvements que prévu. C'est une tendance générale ; à Nantes, sur les huit premiers mois de 2013, le nombre de mouvements baisse de 1,4 % alors que le nombre de passagers augmente (9%)... A Toulouse, l'Etat conclut à l'inutilité d'un déplacement ; à Nantes, on conclut à l'inverse. Comprenne qui pourra …

La commission du dialogue avait souhaité une étude complémentaire sur le PEB. Le Ministre des transports a réaffirmé son attachement à une totale transparence. Nous attendons désormais sereinement la confrontation de l'étude Adecs Airinfra avec celle de la DGAC qui a curieusement présenté à Bruxelles un PEB couvrant une grande partie de l'agglomération…

Tous les documents sur le site du CéDpa : http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=624

mardi 17 septembre 2013

A Bruxelles, le lobby des pro veut faire la loi (sur l’eau) !!!!

Nous revenons de Bruxelles avec un sentiment mitigé ; nous pourrions être satisfaits d’avoir entendu la commission européenne dire qu’une procédure d’infraction était en cours depuis 2009 contre la France pour non respect de la directive sur les évaluations environnementales et que le cas de NDL entrait dans ce cadre. Le « saucissonnage » des procédures permet en effet d’éviter de montrer les effets cumulés sur l’environnement des investissements connexes (routes, tram-train, zones d’activités etc.).

Cependant nous regrettons que la commission semble croire sur parole l’État français quand il assure qu’il respectera la loi sur l’eau, à sa manière sans doute. Nous regrettons qu’elle n’ait pas voulu statuer à ce stade sur de possibles infractions sur les autres directives environnementales, et qu’elle reporte son jugement final à l’analyse des décisions à venir (arrêté loi sur l’eau et déplacement des espèces protégées).

En tout état de cause, nous avons eu confirmation que les études complémentaires, auxquelles on nous demandait de participer « en toute transparence » étaient déjà faites et que la concertation proposée en préfecture n’était qu’un simulacre.

Au moment où la nouvelle conférence environnementale doit démarrer, nous attendons de la rencontre promise avec le Ministre de l’Écologie des réponses claires sur les décisions qu’il entend prendre dans les semaines à venir.

Les pro-aéroport vont bien évidemment crier victoire et affirmer que tous les feux sont au vert. Ils auraient tort de vouloir revenir sur le terrain pour démarrer les travaux rapidement et déplacer les espèces protégées car le projet reste sous la surveillance rapprochée de la commission européenne, et la partie juridique n’est pas terminée. Surtout, la mobilisation populaire continue et continuera jusqu’à ce que la raison et le droit l’emportent et que le projet soit enfin abandonné.

Contacts presse :
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Julien Durand :  06 33 51 01 25

mardi 10 septembre 2013

Les associations : pas totalement convaincues par le ministre des Transports



Communiqué de presse - Notre-Dame-des-Landes, 10 septembre 2013

Une délégation de l’Acipa, de l’Adeca, du collectif des pilotes et du CéDpa a été reçue ce 10 septembre par Frédéric Cuvillier, ministre des Transports.

Nous lui avons fait part de notre inquiétude sur une éventuelle reprise des travaux (cf déclarations de Jacques Auxiette et interview récente du sous-préfet en charge du dossier) et expliqué que nous ne reviendrions pas à la table des discussions si le calendrier et la méthode de travail n’étaient pas éclaircis. 

Le ministre des Transports nous a affirmé qu’il n’avait pas de calendrier à ce jour. Les recommandations de la commission de dialogue devraient être appliquées, les études sur le coût du réaménagement de Nantes-Atlantique en cas de maintien et sur le Plan d’Exposition aux Bruits conduites dans la transparence. Les conclusions de ces études n’étant pas déjà écrites, une reprise des travaux ne pourrait pas, selon lui, être programmée pour l’instant. Il nous a invités à revenir aux réunions de travail et a confirmé qu’une rencontre avec le Ministre de l’écologie était actée dans les semaines à venir.

Nous n’avons cependant pas été totalement convaincus car nous n’avons pas obtenu de garanties concrètes. D’autant que le Ministre nous a appris qu’un comité scientifique  aurait été désigné le 28 août pour juger des améliorations apportées à la méthode de compensation environnementale et suivre l’impact écologique du projet. Or, quelle que soit la compétence de ses membres, nous nous étonnons que l’on ne fasse pas appel au comité d’experts qui a déjà travaillé sur le sujet.

Leur rapport très sévère, remis au printemps dernier, invalidait totalement la méthode de compensation proposée par l’État et AGO-Vinci. En nommant un nouveau comité, l’État chercherait-il à contourner l’analyse des experts qu’il avait pourtant lui-même nommés ?

Pour notre part, nous attendrons les prochaines échéances (réunion devant la commission des pétitions à Bruxelles et entretien avec Philippe Martin, ministre de l’Ecologie) avant toute décision.

Contacts presse :
Julien Durand : 06 33 51 01 25
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76

vendredi 6 septembre 2013

Réaction de l'ADECA, l'ACIPA et du CéDpa suite au report de la venue de la mission parlementaire européenne à Notre Dame des Landes

Notre-Dame-des-Landes, le 6 septembre 2013
L’Adeca, l’Acipa et le CéDpa déplorent le report de la mission parlementaire que la commission des pétitions européenne souhaitait effectuer en Loire-Atlantique en octobre prochain. Mais au fond ils ne s’en étonnent pas. 
En effet, c’est l’alliance des socialistes et des conservateurs au sein de la conférence des présidents de groupes du Parlement qui a provoqué ce report, réitérant à Bruxelles ce qui se passe à Paris et ici même sur le sujet de NDL. 

En réalité, cette décision, loin d’être une victoire pour les porteurs du projet est la preuve éclatante de leur inquiétude et de la faiblesse de leur dossier. En effet, si ce projet d’aéroport était aussi exemplaire et pertinent qu’ils le disent,  qu’auraient-ils à craindre d’une mission ? 
En fait, alors même qu’on nous promet de reprendre certaines études et qu’on nous incite à revenir à la table de travail, la manœuvre d’hier, à l’instar des dernières déclarations du Président de Région, dévoile l’obstination des politiques, leurs petits arrangements entre amis et leur mépris réel des enjeux humains et environnementaux qui se jouent à Notre Dame des Landes. 

Cela ne nous étonne pas et cela ne nous démobilise pas. Nous continuerons sans relâche à démontrer la véracité de nos analyses et l’ampleur de notre résistance citoyenne.  



Contacts presse :
ADECA : Association de Défense des Exploitants Concernés par le projet d’Aéroport : Sylvain Fresneau : 06 11 60 90 50
ACIPA : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport : Julien Durand : 06 33 51 01 25
CéDpa : Collectif d’élu-e-s Doutant de la pertinence de l’aéroport : Françoise Verchère : 06 73 37 67 76


Lire aussi la réaction de la Confédération Paysanne

jeudi 13 juin 2013

Lettre ouverte du CéDpa au Président de la République

                                                                                                    Monsieur Le Président de la République
                                                                                                    Palais de l’Elysée
                                                                                                    5, rue du Faubourg Saint-Honoré
                                                                                                    75008 PARIS

Notre Dame des Landes, le 12 juin 2013 

OBJET : demande de rendez-vous - Lettre ouverte

Copie à Monsieur Frédéric Cuvillier

Monsieur le Président,

C’est avec beaucoup d’inquiétude et une déception certaine que nous nous adressons à vous, quelques semaines après le rendu des trois rapports concernant le projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes.

La commission du dialogue a rempli la mission qui lui avait été confiée par le Premier Ministre, entendre les différents avis sans remettre en cause ce projet vieux de cinquante ans ; elle en a réaffirmé la pertinence, cependant, face à la solidité des arguments que les opposants ont développés devant elle, elle a reconnu certaines insuffisances et incohérences du dossier. La mission agricole a, quant à elle, souligné le gaspillage de terres agricoles induit par ce projet et demandé une économie d’hectares impactés. Enfin, et c’est le plus important, la commission scientifique qui, suite aux réserves de la commission d’enquête publique relative à la loi sur l’Eau, avait à valider la méthode de compensation de la destruction d’un écosystème remarquable (bocage de grande qualité, en tête de deux bassins versants et constitué quasi totalement de zones humides), a purement et simplement invalidé la méthode proposée ainsi que son application au site de Notre Dame des Landes.

Le rapport de la commission scientifique est très clair : la destruction de cette zone est, disent les experts, probablement non-compensable et seul un intérêt général majeur pourrait faire admettre la poursuite du projet (pages 55 et 56 du rapport). Dans cette hypothèse (loin d’être prouvée aujourd’hui), il faut en tout état de cause reprendre le dossier loi sur l’Eau dans sa quasi-totalité ; les scientifiques pointent en effet l’analyse de l’état initial comme très incomplète et affirment qu’il faudrait une étude d’un à deux ans pour des résultats honnêtes et fiables. Le Conseil National de Protection de la Nature s’est déclaré en phase avec les conclusions de cette commission et parle d’un délai de deux ans minimum.

Même si les collectivités locales qui souhaitent la réalisation de l’aéroport prétendent dans toutes leurs communications que les trois rapports valident purement et simplement le projet, nous étions cependant encore confiants, surtout après avoir lu le courrier que vous avez envoyé au Président du Conseil Général de Loire-Atlantique. Vous y demandiez en effet que toutes les études complémentaires soient menées et que le temps nécessaire soit pris pour cela.

Nous avons répondu favorablement à l’invitation de Monsieur le Préfet de Région concernant ces études. Deux réunions ont eu lieu, la seconde, technique avec la DGAC, sur le Plan d’Exposition au Bruit, les espaces libérés par un éventuel transfert et le coût du réaménagement de l’aéroport actuel. Nous espérions un travail sérieux et transparent sur ces sujets. Or, le discours qui nous est tenu est peu ou prou le suivant : il n’est pas question de rouvrir un débat mais seulement de lever des zones d’ombre restantes, l’État retient dans les différents rapports un certain nombre de points précis mais pas forcément tout (en désaccord avec votre courrier). Les compléments d’analyse seront faits par les services de l’État : le BRGM pour l’environnement (avec quelle méthodologie et quels objectifs ?), la DGAC et la DDTM pour tout le reste. La commission scientifique ne sera pas à nouveau questionnée… 

Nous sommes sortis de la dernière réunion très inquiets, sur la méthode retenue qui ne nous satisfait pas, en termes de transparence et d’objectivité[1], et surtout sur les délais, l’automne 2013 étant cité à plusieurs reprises comme terme des différentes études. L’interview donnée par le Préfet de Région à un quotidien local, quelques jours après, a achevé de nous convaincre qu’il n’y aurait en fait que simulacre d’études complémentaires. En effet, Monsieur le Préfet évoque lui aussi la rentrée de septembre et annonce même le démarrage possible des travaux à l’automne, après signature des arrêtés au titre de la loi sur l’Eau ! Quant au concessionnaire, AGO, il vient de déposer sa demande de permis de construire pour l’aérogare…

Nous sommes d’autant plus surpris que la Commission européenne a, comme vous le savez vraisemblablement, lancé une procédure précontentieuse « EU Pilot » il y a plusieurs mois. Aujourd’hui, les réponses de l’État français aux questions posées par la direction de l’environnement et par celle de la concurrence ont été si insuffisantes que de nouvelles demandes lui sont faites. La commission des pétitions du Parlement européen envisage d’ailleurs un déplacement sur site, à la suite de l’audition que nous avons eue en mars dernier. Parler de démarrage des travaux en 2013 nous paraît donc relever de la provocation ou de l’inconscience, en tout cas d’une stratégie de passage en force totalement contraire à ce que nous avions compris de votre position.

Nous aurions beaucoup à ajouter à ce courrier mais nous préférerions le faire de vive voix. Avec un grand nombre de citoyens, nous vous avons demandé à maintes reprises un rendez-vous, que vous n’avez jusqu’à présent pas accordé, nous renvoyant vers vos ministres qui n’ont jamais donné suite.

Nous réitérons aujourd’hui notre demande et vous informons que nous suspendons notre participation aux réunions organisées par le Préfet sur ces travaux, car nous ne voulons pas être caution de ce que nous voyons se mettre en place. Nous avons accepté de jouer le jeu de la commission du dialogue et nous sommes partants pour travailler de façon constructive et transparente sur tous les travaux à mener. Mais nous n’acceptons pas que l’État choisisse dans les conclusions des trois commissions ce qui l’arrange pour « verdir » un peu le projet, qu’il nous implique sans nous donner toutes les garanties de transparence et de sincérité dans les études et qu’il soit visiblement prêt à relancer une nouvelle opération César dès l’automne 2013.

Nous informons bien évidemment Monsieur le Préfet de notre décision et des conditions précises que nous mettons désormais à une reprise du dialogue.

Dans l’espoir d’une réponse positive à notre demande, nous vous prions de croire Monsieur le Président à nos respectueuses salutations.

Les présidents du CéDpa
Françoise Verchère – Jean Paul Naud – Isabelle Loirat --------------------------------------------------------------------------------
[1] D’autant que nous avons déjà un « contentieux » en cours avec la DGAC à propos de l’objectivité de l’étude Coûts Bénéfices réalisée pour l’enquête publique de 2006 concernant ce projet.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...