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lundi 26 novembre 2012

Lettre ouverte à : Messieurs Les Présidents du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général de Loire Atlantique, du Pôle Métropolitain Nantes Saint Nazaire.
Benoit Rubin



Benoît RUBIN
 
 Le 22 novembre 2012                   

Lettre ouverte  à   :   Messieurs Les Présidents du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil  Général de Loire Atlantique, du Pôle Métropolitain  Nantes Saint Nazaire.
                                                                                                                                

Messieurs,

A plusieurs reprises vous vous êtes exprimés dans la presse en indiquant que les décisions concernant le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes avaient été prises démocratiquement. Des faits contredisent cette affirmation.
Les élus locaux du PS et de l’UMP ont toujours affirmé (avant même le débat public) que la décision était prise depuis longtemps et qu’il n’était pas convenable de la remettre en cause. Cette affirmation a fortement marqué la population. Vous n’avez pas réussi à la convaincre, mais vous avez réussi à exclure cette question du champ démocratique. Nous entendons très souvent : « De toute façon la décision est prise ». Cette forme de résignation d’une partie de la population se traduit dans les urnes. Au premier tour des élections locales vous n’obtenez pas la majorité. Au second tour, l’électorat de gauche se reporte pour partie sur vos candidats. Une autre partie de l’électorat, proportion en augmentation aux élections locales, s’éloigne des urnes ou vote blanc.  Ceci est un signe de dysfonctionnement démocratique.

Pourquoi en sommes-nous là ? Concernant le projet d’aéroport, trois manquements démocratiques expliquent cette situation :

  • l’absence de véritable débat contradictoire : les questions posées par les opposants sont bien souvent restées sans réponse.
  • l’absence de contre expertise sur l’utilité, les gains et les coûts, alors que des moyens colossaux et des ressources publiques ont été consacrés (collectivités, état…) à la production d’études partiales.
  • le détournement des procédures de consultation de la population et le non respect de la loi et des règlements. Les dossiers zones humides déposés cet été et le rapport des commissaires enquêteurs illustrent cette situation (doute sur le sérieux des mesures de compensation et besoin d’expertise).  

Les élus regroupés au sein du CéDpa vous ont très souvent souligné ces manquements. Dans vos propos publics, vous ne relayez d’ailleurs jamais cette contestation du projet par plus de 1 000 élus de toutes tendances politiques. La Communauté de Communes Erdre et Gesvres a exprimé par vote quasi unanime son désaccord. Là aussi vous considérez que seul votre point de vue doit être entendu. Les documents produits (avec des fonds publics) par les collectivités que vous présidez relèvent de la « communication publicitaire » et non pas d’une « information citoyenne ».

Les élus du CéDpa, avec de très faibles moyens financiers, cherchent à organiser un débat contradictoire et construit. Vous refusez ce débat. Avec nos ressources personnelles, nous, élu-e-s,  avons financé une étude indépendante sur les coûts et les bénéfices du projet (étude indépendante  du cabinet européen CE Delft).  A plusieurs reprises nous vous avons proposé de présenter les résultats de cette étude. Là encore vous considérez que les décisions sont prises et que la présentation de ce chiffrage arrive trop tard.
Lors de l’installation du Pôle Métropolitain de Nantes Saint Nazaire, du 9/7, nous avons pris la parole pour proposer de mettre à l’ordre du jour d’une prochaine réunion les résultats de l’étude Delf. Dans un premier temps nous n’avons même pas eu la possibilité d’exprimer cette demande en séance. Sur demande de plusieurs élus, outrés par cette posture anti démocratique, le Président du Pôle Métropolitain a accepté que cette demande soit exprimée. Il a ensuite indiqué lui aussi que cette expertise arrivait trop tard. En fin de réunion, nous avons évoqué la possibilité de transmettre le résultat de cette étude aux membres du Pôle Métropolitain. A ce jour nous n’avons pas de nouvelle de sa part sur cette proposition.

Comment pouvons-nous sortir de cette situation ?

Vous considérez que les décisions que vous avez prises sont démocratiques et non contestables. Parallèlement, une partie de plus en plus importante de la population manifeste son désaccord. Nous devons donc nous mettre d’accord sur une méthode pour sortir de manière démocratique de cette situation insatisfaisante pour tous.
Des idées sont émises : médiation, réalisation de contre expertise, étude indépendante d’alternatives, remise à plat du dossier…. Elles méritent d’être étudiées, débattues entre les parties prenantes et organisées de manière méthodique.

Si nous ne savons pas trouver une issue démocratique, nous risquons l’enlisement. Si une des parties refuse cette seule issue elle aura à assumer cet enlisement.

Veuillez agréer Messieurs, l’expression de mes sincères salutations.

Benoît  RUBIN
Conseiller municipal (Héric), délégué suppléant à la communauté de communes (Erdre et Gesvres) et membre du Pôle Métropolitain de Nantes Saint Nazaire.
Membre du CéDpa, collectif d’élu-e-s opposé-e-s au projet de Notre Dame des Landes

1 commentaire:

  1. Effectivement, depuis de trop nombreuses années, l'abstentionnisme gagne dans toutes les élections car les citoyens ont de plus en plus l'impression que leur vote n'a aucune influence sur le cours des choses. La faute en revient aux élus qui s'arrogent le droit de passer outre la volonté du peuple. "Nous avons été élus, nous avons le droit pour nous, nous ferons ce que nous avons décidé quoi qu'il arrive" Dans ces conditions, la démocracie n'est plus. La dernière fois qu'elle a fonctionné, c'est quand le Général de Gaulle a quitté le pouvoir quand un référendum a montré que le peuple ne suivait pas son gouvernement dans ses réformes. On a vu depuis, à plus d'une reprise, qu'un résultat négatif à un référendum ou que des réactions négatives et bruyantes de la population n'avait jamais plus amené un président de la république à se remettre en question. Encore moins les barons locaux. La démocratie se meurt et ils en sont responsables. il se pourrait qu'un jour le peuple leur en fasse payer le prix fort. Le mépris dont ce gouvernement a fait preuve ces derniers jours est inquiétant et révoltant. Il est temps que les choses changent avant d'aller trop loin!

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