Communiqué de presse - 29 janvier
2013
Au lendemain de la journée de dénonciation des violences de l’Etat,
l’ACIPA constate avec indignation que la répression contre les opposants
au projet d’aéroport devient de jour en jour plus
intense.
Après Sylvain et Clément jugés pour violence (avec arme et sans arme) en août pour avoir pour le premier reculé doucement son tracteur, Erwan et Elise, qui passent en procès le 12 février pour attentat à la pudeur pour s’être dénudés devant les gardes mobiles pour symboliquement dénoncer la fragilité des manifestants en face des gendarmes sur-équipés, Cyril en prison après s’être défendu face à des policiers déguisés en zadistes qui l’agressaient, des opposants parisiens en garde à vue pour des collages d’affiches, .....voici des jeunes qui passent en comparution immédiate après 48h de garde à vue pour un pique nique dans une propriété privée suite à une manifestation pacifique et clownesque.
L’ACIPA dénonce de nouveau la disproportion scandaleuse entre
les actes reprochés et leur traitement par les autorités, et plus
généralement la criminalisation des opposants au projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, seule réponse apportée par l’Etat qui n’a trouvé
que l’emploi de la force pour contrer une argumentation solide contre un projet
insensé.
Contact Presse
:
Julien DURAND : 02 40 57 25
62
Dominique FRESNEAU : 06 71 00 73
69
Encore de la rhétorique
RépondreSupprimerDimanche 27 janvier, nous apprenions l’interpellation de clowns activistes ayant pénétré la propriété (à Grosrouvre, Yvelines) de François Pinault, actionnaire de Vinci, pour y faire un pique-nique contestataire contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Deux motifs à ces arrestations : violation de propriété et menaces de mort réitérées. C’est sur ce deuxième point que nous désirons faire un bref commentaire, le premier n’étant pas contestable (mais défendable). Il semblerait que ce soit le slogan « Pinault, on aura ta peau » scandé par ces très jeunes gens (17 à 20 ans) qui amène à cette qualification de menaces de mort réitérées.
La réitération est le principe même du slogan scandé lors d’une manifestation. On pourrait interpréter qu’en la matière, bien que répétés à l’envi, continus, ces propos constituent un fait unique accompli dans une même séquence assez courte, en un même lieu, n’ayant pas du tout les caractéristiques d’une circonstance de réitération comme par exemple peuvent l’avoir des lettres, appels téléphoniques, ou propos malveillants reproduits sur plusieurs jours, semaines ou mois.
Et finalement, cette phrase, qui est une expression populaire, peut être entendue de bien des manières, depuis la pure volonté de tuer à la simple intention d’empêcher de nuire, en qualité de métaphore de base. C’est qu’on l’entend très souvent, dans des manifestations ou lors de mouvements de grèves, envers l’Etat ou quelques patrons, parfois nommés expressément : avons-nous jamais vu la police embarquer des dizaines de personnes pour les mêmes raisons, lors d’un défilé protestataire contre des licenciements massifs ? Nous doutons malheureusement que les magistrats en charge de cette affaire auront en tête les subtilités du Gradus, faisant différence entre menace, commination, admonition et incrépation.
Nous savons que le très commun « Va te faire enculer ! » constitue rarement une incitation à la débauche…
Johann Lefebvre