Amis d’ici, amis d’ailleurs
Ce qui se joue à
Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine,
elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une
vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se
lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux
en font l’expérience...
La destruction ici projetée vise un
petit morceau de la France, planté à un jet de pierre de Nantes, fief d’un
grand féodal socialiste, Jean-Marc Ayrault. Comment est-il possible d’être si
lâche ? Comment peut-on s’asseoir sur tant de proclamations ? Sur
tant de phrases creuses prononcées depuis vingt ans par cette gauche bien
élevée, au nom du soi-disant « développement durable » ? Jean Marc Ayrault ne pense pas, il règne. Incurable défenseur des intérêts
industriels, comme son maître-candidat, Francois Hollande. Et ce grand seigneur
d’opérette sait reconnaître la puissance quand il la croise. Certes, c’est
l’État qui a donné le chantier de Notre-Dame-des-Landes à l’entreprise Vinci,
mais il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le maire de Nantes
et celui qui au nom de tous pousse à la construction, c’est-à-dire François
Fillon, Premier ministre en titre.
Les socialistes ne sont pas seuls en cause,
et nous n’oublierons pas de sitôt leurs
complices. Nous voulons parler de ces écologistes de salon, toujours prêts à
vendre leur pauvre âme tremblotante en échange de quelques places. Comment
osent-ils, les Duflot, Magnen, De Rugy , qui sont pourtant venus chez nous
clamer leur opposition au nouvel aéroport ? Comment osent-ils - après nous
avoir tant promis -, capituler en rase campagne autour d’une table de
Monopoly ? Imaginez comment une telle trahison aurait été accueillie à
l’époque du Larzac, en 1972, voici quarante ans. Imaginez comment auraient été
reçus des écologistes d’alors, pactisant avec l’armée dans le dos des paysans En réalité Ces gens de droite et de gauche ne
connaissent que la puissance, et la puissance de l argent. Pour l’eau, voyez
Veolia ou Suez. Pour l’énergie, EDF ou Aréva. Et pour le BTP, Bouygues,
Eiffage, Vinci. Ces trois derniers connaissent toutes les chansons du répertoire.
Tout le monde ici, comprend ce que cela veut dire…, Parlons de Vinci qui a
vertueusement triomphé dans l’appel d’offre pour Notre-Dame-des-Landes :
Vinci est concessionnaire du projet d’autoroute Moscou Saint-Petersbourg, qui
menace la forêt moscovite de Khimki. Savez-vous que l’opposant au projet Mikhaïl
Beketov a été si gravement tabassé qu’il demeure, quatre ans après les faits,
lourdement handicapé ? Que Konstantin Fetissov, un autre militant, a été
attaqué à coups de batte de base-ball ? Que tant d’autres sont menacés
chaque jour ? Ô bien entendu, les beaux messieurs de Vinci ne sont pour
rien dans de telles horreurs. Pensez donc. Mais il est bon de garder certains
faits dans un coin de la tête.
Comme l’exemple du désastre général
des aéroports de province espagnols. Une nouvelle fois, qui veut savoir, sait.
Il existe là-bas, en partie grâce aux amis locaux d’Ayrault, socialistes comme
lui, une cinquantaine d’aéroports, le plus souvent gérés par des structures
publiques. Le bilan en est infernal.. Huesca, dans les Pyrénées ? Vide.
Lérida, Cordoue ? Vides. Ciudad Real, qui devait concurrencer
Madrid-Barajas ? Un désert qui aura coûté pour commencer 500 millions d’euros..
Castellon, à 50
kilomètres de Valence ? Pas un chat, mais un coût
de 150 millions d’euros. Voilà ce qui se prépare à Notre-Dame-des-Landes. Un
politicien du passé, Ayrault, , veut nous lancer dans une aventure stupide,
morbide. Pour faire décoller des avions qui ne décolleront pas, il entend faire disparaître 2 000 hectares d’une
terre miraculeusement préservée, où les animaux et les hommes qui la peuplent ne
demandent rien à personne. En défendant un mode de vie criminel, qui permet à
une infime minorité d’utiliser un engin destructeur du climat. Nous ne pouvons
lui pardonner. Nous ne pardonnerons pas, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais à
tous ceux qui osent soutenir, de près ou de loin, cette terrible agression
contre la beauté de la vie. En attendant la victoire, que nous espérons de
toutes nos forces, nous pleurons un endroit qui pourrait disparaître. Si les
machines finissent par gagner la partie, les larmes de crocodile couleront à
flots. Il est si bon de pleurer sur le sort des Indiens de l’Amazonie ou des
Bushmen du Kalahari. Les bonnes consciences n’hésitent jamais à donner de la
voix pour faire croire qu’elles pensent aux autres. Mais nous, nous refusons
leur sainte pitié. Nous réclamons la solidarité. Nous appelons au combat. Nous
voulons vivre ici. Le soutien de nos compagnons de lutte venus de tout horizon
nous donne la force de nous battre. Qu’ ils en soit ici remercié.. La bataille
continue, et nous nous ne pouvons pas la perdre. Seulement, il faut se lever.
Et pas à moitié. Il faut s’unir, et sortir nos étendards. Il faut empêcher la
construction de cet aéroport de la mort.
Marie Jarnoux, pour les habitant-e-s qui résistent
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