Au nom des paysans engagés dans la lutte de Notre Dame des
Landes, je vous remercie d’être venus si nombreux à pied, en vélo et en
tracteur.
Nous sommes plus de 220 tracteurs, certains sont venus de
loin : du pays de Retz, d’Herbignac, d’Ercé en Lamée en 35 et de Candé en
49.
Merci aussi aux
CUMA qui sont présentes.
Tous les syndicats agricoles sont contre ce projet. Nous
regrettons que la FNSEA
44 n’ait pas appelé à cette manifestation.
Nous sommes venus avec notre outil de travail montrer notre
détermination face à ce projet, nous sommes venus discuter avec les Nantais.
Eux aussi seraient impactés par ce projet.
Nous faisons appel à vous tous, il est important que cette
manifestation se passe bien.
Je suis ici pour vous parler de la situation sur le terrain.
Nous cultivons nos terres, souvent depuis plusieurs
générations. Depuis le 8 Février, jour ou nous avons reçu l’ordonnance
d’expropriation, nous savons officiellement que nos terrains vont être
transférés à Vinci. De ce fait, nous ne sommes plus chez nous. Dès la fin de
l’année, nous serons des squatters sur nos propres fermes.
La résistance,
c’est celle des paysans qui n’ont
rien signé avec Vinci, qui continuent leur travail de chaque jour et n’ont rien
anticipé, pas prévu d’alternative. C’est pourquoi, il y a urgence à arrêter ce
projet. C’est pourquoi ce combat, il faut le gagner ensemble.
Sur le terrain, la
résistance, c’est aussi celle des
propriétaires qui refusent de vendre leurs parcelles. C’est un moyen de
dire son refus du projet et de ralentir la machine administrative.
Cela se traduit actuellement, par des visites du juge sur
les parcelles.
Tenez bon, les propriétaires ; Vinci a déjà fait une
offre en multipliant son prix par 3 et proposé à un autre un échange de terres.
Vinci est très perturbé par tout cela.
Ce projet c’est 750 Ha à bétonner tout de suite, mais c’est sur
1650 Ha,
la surface de la
Déclaration d’Utilité Publique que l’on exproprie. Tout cela
sans compter les liaisons par train par pont, une folie à venir.
Ajoutez à cela, les
compensations zone humide. Eh oui, les porteurs du projet ont mis du temps,
mais ils ont du le constater, nous sommes en zone humide, nous sommes même en
tête de 2 bassins versants. Nous, on le savait déjà, qu’on était en zone
humide.
Donc, les compensations en théorie, c’est un coefficient de
2, pour un Ha ou une mare bétonnée, on doit en créer deux de même qualité sur
le plan environnemental. Vinci cherche à jouer sur ce coefficient pour
minimiser les surfaces de compensation.
Alors, nous lançons un appel aux collègues paysans : résistez vous aussi, n’acceptez pas de
mesure agro-environnementale compensatoire. Nous disons aussi aux élus :
n’acceptez pas de mesures de restauration environnementale (par exemple sur des
marais à restaurer) pour Vinci, vous en aurez besoin à l’avenir en compensation
pour vos zones d’activité ou vos zones pavillonnaires.
Actuellement, c’est sur 17000Ha que Vinci cherche des
surfaces de compensation.
Ce projet vous le voyez ne concerne pas que Notre Dame des
Landes.
C’est tous ensemble
que nous pouvons résister.
Vous êtes venus pour dire tous ensemble à Mr Ayrault que son
projet, ça ne se passe pas discrètement, que c’est pas gagné, que ce projet
peut, que ce projet doit s’arrêter.
Nous avions besoin de votre soutien aujourd’hui, nous aurons
besoin de votre soutien demain
Sur le terrain ou à Nantes.
Marcel Thébault, pour l'ADECA
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