à Monsieur Mustière
Notre Dame des Landes, le 29 novembre 2013
Objet : Mise au point du Collectif d’élu-e-s (CéDpa) suite à la réunion en préfecture mercredi 27 novembre
Lettre ouverte
Monsieur,
Lors de la réunion du 27 novembre dernier en préfecture, vous avez dans votre déclaration liminaire au nom de l’association « des Ailes pour l’Ouest » procédé à de bien curieux amalgames : parlant de nazisme et allant jusqu’à évoquer la nuit de cristal pour qualifier les événements qui se sont produits dans les semaines passées, à savoir un cambriolage des locaux de la société Biotope et des actes de vandalisme sur la vitrine d’autres entreprises. La simple juxtaposition de vos propos et des faits suffit évidemment à rendre ridicule votre comparaison. Que vous restera-t-il comme référence si vous avez à qualifier d’autres actes plus graves que ceux-là ? Avec votre pitoyable « coup d’éclat », dont nous avons compris à la lecture de la presse qu’il était prémédité, vous participez de la confusion ambiante, quand les mots ne veulent plus rien dire, quand les valeurs sont sens dessus dessous, quand le mensonge est régulièrement utilisé, comme c’est le cas dans ce dossier d’aéroport.
Vous nous avez sommés de condamner ces deux faits divers. Vos allusions tendaient à penser que ces délits étaient l’œuvre des opposants, alors que l’enquête de police ne l’a pas prouvé. Nous sommes dans un état de droit, M. Mustière. Vous n’avez pas mandat pour décider de la responsabilité d’un cambriolage, alors même qu’aucune preuve n’étaie vos propos. Vous n’avez sans doute pas lu notre communiqué à la suite du cambriolage. Mais vous, avez-vous condamné l’usage disproportionné de la force l’an dernier qui a fait de nombreux blessés ? Condamnez-vous les bien curieuses manières du dirigeant de Biotope ? Condamnez-vous les infractions au code des marchés publics récemment découvertes dans le marché entre l’État et Biotope ? Croyez-vous que nous ne sachions pas que des manipulations et des provocations arrangeraient bien les partisans du transfert en justifiant un recours à la force « au nom de la loi » ? Quelle loi d’ailleurs ? Celle de l’argent, celle du gaspillage, celle des intérêts immobiliers ? Celle qui se fonde sur des procédures biaisées depuis le début ?
Le CéDpa a constamment expliqué ses méthodes, le travail sur le fond et sur les arguments. Nous ne prônons pas l’illégalité, mais nous refusons la dénonciation non étayée des opposants. Il est dommage que vous ne soyez pas resté à la réunion, vous auriez appris beaucoup de choses, vraiment, bien qu’elle soit très technique et que vous ayez évoqué à la séance précédente vos difficultés à suivre nos échanges. Mais visiblement vous n’avez aucune envie de regarder ce qui ne vous arrangerait pas. Et vous prétendez préparer l’avenir ! Ce serait risible si ce n’était, permettez que nous reprenions votre mot, INADMISSIBLE !
Pour le CéDpa
Les coprésidents du CéDpa : Françoise Verchère, Jean Paul Naud, Isabelle Loirat
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